Tel un arbre millénaire, Yema s'accroche à ses racines, à sa terre. Elle cultive son havre de paix planqué dans la montagne entre deux camps ennemis. C'est que sa semence est partie avec le vent. Mais elle se donne une nouvelle chance de vie.
Djamila Sahraoui, auteure de Yema, est troublante de justesse dans le rôle principal. Face à elle, tous les autres personnages sont masculins. Dans la réalisation comme dans l'histoire, c'est elle qui décide où ils ont le droit d'aller et quand ils le peuvent. Elle marque son territoire, qu'elle veut protéger de la folie des hommes. Dans le même temps, ce n'est pas un terrain neutre. Tout élément qui vient de l'extérieur ne peut être intégré que s'il est porteur de vie et d'espoir (le bébé) ou après être passé par une rédemption (le fils adoptif). Nous sommes dans un cycle de renouvellement.
Narjès Torchani
Article écrit dans le cadre de l'atelier du Bulletin Africiné - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2013. Publié dans Africiné n°19 (Ouaga), Jeudi 28 février 2013, pp. 1 & 6.
Ce bulletin est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie, Africultures, Ambassade de France au Sénégal et en Algérie, le Goethe Institut d'Afrique du Sud et du Nigeria, le ministère de la Culture de Tunisie, l'Institut Gabonais de l'Image et du Son (IGIS), Vanuit het Zuiden (Depuis le Sud), Africa N°1 et le Fespaco. Il est rédigé par des journalistes membres de la FACC présents au Fespaco 2013, venant de 15 pays d'Afrique.