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Entretien avec Zalissa Zoungrana-Babaud, réalisatrice burkinabèe de Zamaana (Il est temps)
"Quand on a des rêves, qu'on essaie de les réaliser"
critique
rédigé par Arlette Hien
publié le 09/03/2013

Parmi les courts-métrages en compétition, figure Zamaana (Il est temps) de Zalissa Zoungrana. Ce film fustige la pratique de l'excision, encore présent dans certains endroits reculés des pays africains. Aicha, victime de cette pratique, dite héritée des traditions, décide plus tard de s'opposer à l'excision de sa fille au péril de son foyer. Mieux, elle s'engage dans un combat pour son abolition dans son village. Ce film a été réalisé dans le cadre du projet Défi jeunes, de la région de Poitou Charentes. Lauréate du troisième prix, Zalissa Zoungrana-Babaud a pu bénéficier de l'appui pour la réalisation. Son rêve aboutit en décembre 2011.
Un film très émouvant et engagé qui met en exergue les risques liés à la pratique de ce genre de mutilation et pour lequel la réalisatrice n'hésite pas à montrer en gros plans les traces de sang, sans pour autant choquer violemment le spectateur. Nous l'avons rencontrée à l'issue de la première projection au ciné Neerwaya, le lundi 25 février 2013, de son premier film retenu au Fespaco : un baptême de feu pour entamer sa carrière de réalisatrice.

Arlette Hien : Qu'est ce qui vous a conduit au cinéma ?

Zalissa Zoungrana :
Ce qui m'a amené dans le domaine du cinéma c'est le Fespaco. Je suis née au Burkina, j'ai grandi à Ouagadougou. Ce sont les films africains comme ceux de Gaston Kaboré, Idrissa Ouédraogo, Dani Kouyaté qui m'ont inspirée.
Je les regardais pendant mon enfance. Ils m'ont donné envie d'être cinéaste. Le Fespaco est le rendez-vous du cinéma et je rêvais d'être à ce festival un jour.
Mon parcours est assez particulier parce que je n'ai pas fait de grandes études mais je voulais m'essayer au métier de cinéma.

Vous n'avez pas d'expérience, comment êtes-vous arrivée à réaliser ce film retenu pour ce festival ?
C'est vrai qu'au début c'était très dur, surtout avec un parcours comme le mien. Malgré cela, j'ai fait beaucoup de rencontres, j'ai découvert pleins de choses, j'ai approché les aînés pour pouvoir bénéficier de leurs conseils et de leurs appuis.

Quelles sont vos attentes par rapport à ce festival ?

Je remercie tout le Burkina, je remercie le Fespaco en particulier pour avoir retenu mon film. Pour mes attentes, je souhaite qu'ils prennent de bonnes décisions, quelles qu'elles soient, je serais d'accord avec eux.

Quels sont vos projets pour ce film ?

Que le film parte un peu partout dans le monde, surtout dans les villages où se pratique encore l'excision et surtout en Égypte où j'ai appris que l'excision se pratique ; qu'il soit vu par beaucoup de gens et que d'autres personnes puissent réaliser leurs rêves comme moi.

Au vu de votre parcours, pensez-vous que c'est possible de réaliser un bon film sans une expérience en cinéma, sans une formation particulière ?

Je pense que tout est possible, il suffit d'y croire. Quand on a des rêves, qu'on essaie de les réaliser. Il est plus judicieux d'approcher d'autres cinéastes qui peuvent nous ouvrir des portes.

Arlette Hien

Article écrit dans le cadre de l'atelier du Bulletin Africiné - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2013. Publié dans Africiné n°19 (Ouaga), Jeudi 28 février 2013, p. 6.
Ce bulletin est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie, Africultures, Ambassade de France au Sénégal et en Algérie, le Goethe Institut d'Afrique du Sud et du Nigeria, le ministère de la Culture de Tunisie, l'Institut Gabonais de l'Image et du Son (IGIS), l'association Vanuit het Zuiden (Depuis le Sud) et le Fespaco. Il est rédigé par des journalistes membres de la FACC présents au Fespaco 2013, venant de 15 pays d'Afrique.

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