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Bilan Festival d'Abu Dhabi 2014
Impossible n'est pas émirati
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 01/12/2014
Ali Al Jabri, Directeur du Festival d'Abu Dhabi
Ali Al Jabri, Directeur du Festival d'Abu Dhabi
Nujoom Al Ghanem, réalisatrice émiratie
Nujoom Al Ghanem, réalisatrice émiratie
Sawt Al Bahr (La voix de la mer), de Nujoom Al Ghanem
Sawt Al Bahr (La voix de la mer), de Nujoom Al Ghanem
Ali Mostafa, réalisateur émirati
Ali Mostafa, réalisateur émirati

Le 8° Festival du film d'Abu Dhabi dirigé par Ali Al Jabri n'a eu aucune difficulté à convaincre de sa sincère volonté cinéphile, refusant le show médiatique totalement déplacé, comme à Dubai, en ces temps où la région du Moyen Orient est sous le feu de guerres et de conflits sans fin.
Au contraire, le public enthousiaste d'Abu Dhabi a pu voir, sans l'emballement médiatique dérisoire, des oeuvres venues du monde entier et un grand nombre de productions documentaires, courts métrages fiction, films d'étudiants tournées dans les Emirats arabes Unis, par des réalisateurs émiratis.

Mais d'abord deux longs métrages de qualité exceptionnelle produits à Abu Dhabi, filmés par des cinéastes locaux. Sawt Al Bahr (La voix de la mer) de Nujoom Al Ghanem, surprenant documentaire où les protagonistes sont des pêcheurs de perle dont les chants font l'objet d'un rite ancestral à Abu Dhabi et que la jeune cinéaste a cherché à retrouver, à faire entendre. Le récit s'immobilise sur des personnages,vieux pêcheurs, qui racontent leurs souvenirs puis s'emporte dans les chants forts beaux, pleins d'émotion. Ce sont les chants qui accompagnaient chaque jour leur activité.



Comme l'année a été des meilleures pour le cinéma à Abu Dhabi, et que beaucoup de grosses productions d' Hollywood ont été tournées ici-même, grâce au soutien des studios TWOFOUR54 locaux, le magazine The Hollywood Reporter s'est demandé : "Why Hollywood is Hot about Abu Dhabi ?" [" Pourquoi Hollywood adore Abu Dhabi ? "].



Dans la foulée, le 8° Festival d'Abu Dhabi a choisi de montrer dans la séance d'ouverture : From A to B, long métrage fiction du cinéaste émirati Ali Mostafa, déjà connu pour son premier film City Of Life (2009).
From A to B (D'Abu Dhabi à Beyrouth) est un road-movie classique, efficace, assez brillamment fait.
C'est l'histoire de trois amis, joués par les excellents acteurs Khaled Abol Naga, Ali Suleiman, Ahd Kamal, qui représentent la grande mixité de la vie à Abu Dhabi. Le premier est Saoudien, le second est Syrien, le troisième est Emirati. Ils partent en voiture vers le Liban,à travers l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Syrie pour se rendre sur la tombe de Hadi, ami proche des trois, mort dans un attentat terroriste à Beyrouth.

Au cours de leur long périple, les voyageurs découvrent les réalités du Proche Orient, les guerres, les mentalités différentes, l'humour de chaque peuple.
En même temps, c'est un voyage initiatique qui les forme. Ils sortent de leur innocence. Ce n'est plus l'insouciance et la douceur de vivre d'Abu Dhabi. Heureusement que le père du Saoudien est un personnage politique puissant et que celui du Syrien est un ambassadeur. Ce qui leur évite beaucoup de tracas en route.

Le bon travail de mise en scène d'Ali Mostafa est dominé par l'humour, la dérision. Le public rit beaucoup aux situations continuellement cocasses, rocambolesques rencontrées à chaque étape des trois amis.
Le Festival du film d'Abu Dhabi est devenu une vitrine exceptionnelle du cinéma émirati qui voit l'avenir avec ambition.

Azzedine Mabrouki
(correspondance particulière)

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