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Fespaco 2015 - Colloque
Le numérique au cœur des débats
critique
rédigé par Scheina Adaya
publié le 05/03/2015
Scheina Adaya (revue Africiné)
Scheina Adaya (revue Africiné)
Affiche 2015
Affiche 2015

La 24e édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou bat toujours son plein dans la capitale burkinabé. Hier (4 mars 2015), le colloque international sur le thème du Fespaco "cinéma africain : production et diffusion à l'ère du numérique" a réuni les principaux acteurs du cinéma pour discuter de l'apport du numérique, ses enjeux, pour le cinéma africain
Bientôt, il ne sera plus question de l'analogique dans la plupart des pays africains. Quelle sera alors la place de son cinéma à l'ère du numérique ?
C'est à cette question qu'ont tenté de répondre les intervenants au colloque international sur le thème du Fespaco "Cinéma africain : production et diffusion à l'ère du numérique". Durant le premier jour du colloque, les débats ont surtout porté sur "les normes et spécifications techniques du cinéma numérique : du tournage à la diffusion et l'exploitation". Prenant la parole, Roger Roberts, journaliste à la radio télévision belge francophone et spécialiste en technologie replace le thème dans son contexte.
Il s'agit pour lui de marquer l'importance du numérique dans ce qu'il a de plus significatif. Le numérique, dit-il est si important qu'il peut parfois changer la perception que nous avons des choses au même titre que sa compréhension "Le monde de la représentation n'est pas le monde de la signification, il ne faut pas confondre signifiant et insignifiant" affirme-t-il.

M. Abalolotu Komu Patchidi, spécialiste en technologie du cinéma numérique, a quant à lui abordé la question sur le plan technique en soulignant son aspect révolutionnaire pour le cinéma africain en particulier. Il est important, fait-il savoir, de bien choisir son équipe durant les tournages, puisque cette dernière doit être au même niveau d'informations sur le plateau concernant les appareils de tournages.
Néanmoins, Gaston Kaboré, le modérateur du colloque, fait savoir que dans ce défi technologiste dans le lequel certains risque de se perdre, il serait plus judicieux de mettre en avant les avantages du numérique pour le cinéma. "Il s'agit pas de devenir technologiste" soutient-il. Avant d'ajouter que l'essentiel c'est de savoir comment l'utiliser a bon escient au service du cinéma. Il souligne également qu'il incombe aux créateurs de savoir comment expliquer de façon claire à travers leur création sa place Il cite en exemple le cinéaste Charlie Chaplin qui selon lui, a su faire coïncider dans son cinéma le signe et l'insignifiant à force d'élaboration, "une façon de défier les limites de son temps" reconnait M. Kaboré

Venu présider la cérémonie d'ouverture, représentant le ministre burkinabè de la Culture et du Tourisme, son directeur de cabinet Mathias Zantéa a affirmé par ailleurs que "les nouvelles technologies ainsi que le multimédia sont de nos jours, les fondements même de la société mondiale de l'information et des savoirs".Par conséquent, consent-il, il appartient au pouvoir publique de penser les politiques ambitieuses en la matière.
Le thème du financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle africaine à l'ère du numérique a aussi été abordé. Sur ce point, certains intervenants ont lancé un cri de cœur à l'endroit des principaux acteurs pour que "le cinéma africain trouve les voix et les moyens, à cette ère du numérique, pour une indépendance totale sur le plan financier"

Scheina ADAYA
Envoyée Spéciale, Wal Fadjiri (Dakar)
avec le soutien de la Direction Nationale de la Cinématographie, en collaboration avec l'ASCC

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