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Cannes 2017: comme une présence africaine
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 19/05/2017
Falila Gbadamassi (Africiné Magazine)
Falila Gbadamassi (Africiné Magazine)
Loubna Abidar, actrice (Happy End, 2017)
Loubna Abidar, actrice (Happy End, 2017)
Hassam Ghancy, acteur
Hassam Ghancy, acteur
Nabiha Akkari, actrice (Happy End, 2017)
Nabiha Akkari, actrice (Happy End, 2017)
Barkhad Abdi, acteur, avec son BAFTA 2014 (GB / UK)
Barkhad Abdi, acteur, avec son BAFTA 2014 (GB / UK)
Souleymane Sy Savané, acteur, Good Time 2017
Souleymane Sy Savané, acteur, Good Time 2017
Kaouther Ben Hania, réalisatrice de La belle et la meute
Kaouther Ben Hania, réalisatrice de La belle et la meute
En attendant les hirondelles
En attendant les hirondelles
Karim Moussaoui, réalisateur de En attendant les hirondelles
Karim Moussaoui, réalisateur de En attendant les hirondelles


A chaque édition, c'est le même constat : les films africains sont une denrée rare sur la Croisette. Il n'en demeure pas moins que l'Afrique participe (tout de même) à la célébration de la 70e édition du Festival de Cannes. Revue de détail au moment où l'Afrique rentre dans la compétition avec La belle et la meute (Aala Kaf Ifrit) de Kaouther Ben Hania projeté le 19 mai 2017 à Un Certain Regard.

Sous le ciel cinématographique africain, rien ne change vraiment pour cette 70e édition du Festival de Cannes (du 17 au 28 mai 2017), les films portés par les cinéastes du continent sont toujours aussi rares, voire absents de la sélection officielle. Rien donc à signaler pour les films en compétition.






Cependant, l'actrice marocaine Loubna Abidar (Much Loved, 2015) figure au générique de Happy End, le film de l'Autrichien Michael Haneke en compétition. A l'instar de son compatriote Hassam Ghancy et de la Tunisienne Nabiha Akkari, elle joue dans ce film, aux côtés d'Isabelle Huppert, Mathieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignant. Toujours dans la compétition cannoise, on retrouve dans Good Time, l'œuvre de Ben et Josh Safdie, l'acteur somalien Barkhad Abdi découvert dans Capitaine Phillips (Paul Greengrass, 2013) et dont la performance lui a valu d'être nominé à l'Oscar du Meilleur second rôle en 2014 et de remporter en Grande Bretagne le Bafta 2014 du Meilleur second rôle. L'acteur ivoirien Souleymane Sy Savané figure également au casting de Good Time.

Le regard de l'Afrique

Pour espérer trouver les films de cinéastes africains sur la Croisette, il faut justement se tourner vers Un Certain Regard... où la Tunisie de Kaouther Ben Hania, et l'Algérie de Karim Moussaoui représentent le continent. Ils signent respectivement La belle et la meute (Aala Kaf Ifrit), projeté le 19 mai 2017, et En attendant les hirondelles.

A Cannes Classics, la sélection officielle fait plutôt un clin d'œil à l'Afrique avec la copie restaurée de Babatu, les trois conseils. Le film historique de Jean Rouch, dont l'année 2017 est le centenaire de naissance, retrace l'épopée guerrière du chef nigérien Babatu au 19e siècle. L'œuvre du plus africain des cinéastes français était déjà en sélection officielle en 1976. Soleil Ô de Med Hondo, réalisateur français d'origine mauritanienne, qui est une critique acerbe du colonialisme est aussi projetée à Cannes Classics. La copie restaurée est la première réalisation du projet de l'African Film Heritage, dont le but est de préserver les films africains. Le programme est le résultat d'un partenariat entre la Film Foundation de Martin Scorsese, la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) et l'Unesco.

A la Quinzaine des réalisateurs, l'une des deux sections parallèles du Festival de Cannes, le continent africain revient dans la compétition avec Rungano Nyoni. "Née à Lusaka (Zambie) et a grandi au Pays de Galles", comme elle aime à se définir, la cinéaste signe I am not a Witch, l'histoire de Shula, 9 ans, accusée d'être une sorcière.

Cette section parallèle est l'occasion de retrouver l'acteur burkinabè Koudous Seihon, révélé par Mediterranea (2015) de Jonas Carpignano. Le comédien et son réalisateur sont désormais inséparables : ils se sont de nouveau retrouvés pour A Ciambra qui est compétition à la Quinzaine.
Tout comme Jeune Femme de Léonor Serraille dans lequel Souleymane Sèye Ndiaye (La Pirogue, Des étoiles) figure au casting. La Bouche du Colombien Camilo Restrepo, sélectionné dans la catégorie courts métrages, parle aussi d'Afrique. Le principal interprète de ce film musical n'est autre que le célèbre percussionniste guinéen, Mohamed Bangoura, alias "Diable rouge", il vit à Bordeaux.

Perspectives africaines

L'autre section parallèle du Festival de Cannes, la Semaine de la Critique, évoque aussi l'Afrique, avec Makala du Français Emmanuel Gras, un long métrage sur un jeune villageois en République Démocratique du Congo (RDC) en quête d'un avenir meilleur pour lui et les siens.

Pour ce qui est de l'avenir du septième art africain à Cannes, l'Atelier de la Cinéfondation pour sa 13e édition a retenu le projet du cinéaste sud-africain de Jahmil X.T. Qubeka, Sew the winter to my skin. Quant à la Fabrique des cinémas du monde, le programme de soutien de l'Institut français aux jeunes cinéastes, elle mise sur les projets prometteurs des réalisateurs Amirah Tajdin (Kenya), Hala Lotfy (Egypte), Andrey S. Diarra (Mali) et Wim Steytler (Afrique du Sud).

Falila Gbadamassi, correspondance spéciale

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