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Joël Karekezi : "Je ne voulais pas m'attaquer au volet politique"
Entretien avec le réalisateur de The Mercy of the Jungle (La Miséricorde de la Jungle), film d'ouverture du Fespaco 2019
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 26/02/2019
Joël Karekezi, réalisateur rwandais
Joël Karekezi, réalisateur rwandais
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Scène du film
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Joël Karekezi, cinéaste
Joël Karekezi, cinéaste

Le cinéaste rwandais Joël Karekezi est pour la première fois en compétition au Fespaco avec son deuxième long métrage de fiction, The Mercy of the Jungle (La Miséricorde de la Jungle). Il suit les pérégrinations de deux soldats rwandais perdus dans un pays en guerre et dans un environnement hostile. Le film sort en France le 24 avril 2019 (Urban Distribution International). ENTRETIEN


La thématique de la guerre s'apparente presque à une obsession chez vous parce qu'elle traverse votre oeuvre, de votre premier court métrage à The Mercy of The Jungle qui a toutefois la particularité de nous en éloigner. Vous racontez des histoires d'êtres humains qui veulent justement échapper à ces conflits. Comment vous est venue l'idée de ce film ?

La guerre englobe beaucoup de sujets. C'est un avantage d'essayer d'en voir tous les aspects, notamment la psychologie qui gouverne les relations entre humains. J'essaie aussi de questionner l'espoir et
l'amour. Quand je travaillais sur mon premier long métrage (Imbabazi : The Pardon présenté dans la section "Panorama" du Fespaco en 2013, NDLR), j'ai rencontré beaucoup de gens. C'était juste après la guerre en République Démocratique du Congo (RDC). On m'a raconté de nombreuses anecdotes sur ce qui s'est passé là-bas. Je me suis inspiré de l'histoire de mon cousin qui m'a raconté comment ils s'étaient perdus. Nous avons étoffé son récit pour que ce film soit humain et beau à voir.






Vos personnages sont dans un entre-deux : dans la guerre mais pas tout à fait. Ils vont d'ailleurs en subir les conséquences. Votre film est politique parce qu'il fait allusion au ballet des armées et des groupes rebelles qui sévissent dans l'Est de la RDC…

Je ne voulais pas m'attaquer au volet politique de cette histoire, à savoir un pays combattant un autre. Je souhaitais plutôt aller au fond des personnages qui sont confrontés à un environnement hostile, à savoir la jungle, aux populations (qui subissent la guerre), à eux-mêmes, de grandir psychologiquement et arriver à faire des choix de vie ou de mort.

Vous êtes pour la première fois en compétition l'année où le Rwanda est pays invité. Que ressentez-vous ?

C'est une immense opportunité pour le film et pour la cinématographie rwandaise. Pour moi, c'est un grand honneur. Et même ouvrir le Fespaco avec mon film, c'est quelque chose d'inimaginable.

Votre film a pourtant déjà un joli parcours : une première mondiale à Toronto (TIFF), vous étiez en compétition au Festival du film francophone de Namur (FIFF)…

Nous avons également gagné un prix à Chicago. Cependant, ça fait du bien quand nous-mêmes, Africains, avons la possibilité de regarder et de discuter de nos histoires.

Vous avez appris le cinéma à distance et votre parcours est déjà exceptionnel. Quels conseils donneriez-vous aux aspirants cinéastes qui ont envie de faire du cinéma et qui estiment qu'ils n'en ont
pas toujours les moyens ?


Nous avons beaucoup de chance de pouvoir apprendre en dehors des bancs d'une école. On peut devenir autodidacte. Il y a des outils sur Internet, on peut faire des recherches, s'enseigner soi-même et nous avons des aînés avec qui nous pouvons discuter. Je dis tout simplement
aux jeunes de se lancer.

Falila Gbadamassi (France Bénin)

Africiné, le Magazine de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique FACC - www.africine.org

Africiné Magazine No.1 - - Lundi 25 février 2019, pages 1 & 3 - FESPACO 2019 /// 26th edition

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC). La publication a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 42 journalistes provenant de 23 pays.

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