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Duga : Les charognards, d'Abdoulaye Dao et Hervé Lengani
La naissance et la mort : le paradoxe
critique
rédigé par Aliou Tchitchiri
publié le 27/12/2019


Diplômé en réalisation après avoir fait l'INAFEC (Ouaga), l'INA de Paris, le Caire puis Dakar, Abdoulaye Dao a servi une dizaine d'années à la TNB (Télévision Nationale du Burkina). Dans sa gibecière, plusieurs réalisations notamment : Quand les éléphants se battent le feuilleton télé (2006, 26min x 104 épisodes), Grand Prix de la Meilleure série ou Sitcom TV au Fespaco 2007. En 2009, le Fespaco le prime à nouveau pour son téléfilm Une femme pas comme les autres.

D'une durée de 105 min, leur film de fiction Duga, les charognards relate d'un côté la vie d'un bébé retrouvé dans un dépotoir et de l'autre la mort de Pierre dont les parents refusent qu'il soit inhumé au village. C'est un film qui traduit le tragicomique de situations majeures que sont la naissance et la mort.





Vivre et mourir sont des faits naturels que leurs dimensions culturelles dépassent amplement : le nouveau-né est pris en charge par les hommes qui l'ont devancé comme la personne qui décède l'est par ceux qui lui survivent. Pourquoi donc abandonner un enfant qui vient de naître ? Et pourquoi refuser d'inhumer le corps d'un défunt ? Tel est le paradoxe de ce film. Abdoulaye Dao et Hervé Eric Lengani choisit d'y répondre par l'humour, avec des personnages hauts en couleur.

Les communautés traditionnelles et religieuses, les parents animistes du village, les chrétiens et musulmans de la ville de Boromo refusent d'enterrer le corps de Pierre. Ils prétendent qu'ils ne peuvent pas braver les coutumes pour les uns, qu'il n'a pas de carnet de baptême chrétien ou qu'il n'a pas effectué sa profession de foi musulmane pour les autres. Rasmané, son ami et Affi, sa femme, désespérés, sont ballottés d'une instance à l'autre, avant de trouver la solution. Celle-ci leur vient par des jeunes marginaux, appelés "les vautours". Mais, est-ce eux les vrais vautours ?
Si la société ne considère pas de simples jeunes, cela les disqualifierait-il à se rendre utile pour leurs concitoyens, nouveaux-nés ou morts ?
Avec le financement conséquent [ils ont reçu 325 millions FCFA du Fonds national burkinabè d'aide au cinéma, ndlr], les réalisateurs auraient pu mieux faire surtout sur le plan artistique et technique à savoir le son qui, parfois, n'est guère audible.

Aliou OURO Tchitchiri (Togo)

Une version de cet article a été publiée dans Africiné Magazine, No4, Samedi 02 mars 2019, page 3 /// 26è FESPACO

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC). La publication lors du Fespaco 2019 a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 43 journalistes provenant de 22 pays.

Directeur de Publication : Khalil Demmoun

Comité de Rédaction
Sid-Lamine Salouka
Abraham Bayili
Ahmed Shawky
Robert Mukondiwa
Fatou Kiné Séne
Pélagie N'Gonana
Charles Ayetan
Yacouba Sangaré
Espéra Donouvossi

LES 43 PARTICIPANTS À L'ATELIER DE LA CRITIQUE AU FESPACO 2019
1. Abou ADAM (Côte d'Ivoire)
2. Anita AFATCHAO (Togo)
3. Charles AYETAN (Togo/ Bureau FACC)
4. Marco Ibrahima Sory BAH (Guinée Conakry)
5. Alceny Saïdou BARRY (Burkina-Faso/ASCRIC-B)
6. Abraham BAYILI (Burkina-Faso/ASCRIC-B)
7. Eugénie BILLA (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
8. Aboubakar CISSÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
9. Rodéric DÉDÉGNONHOU (Bénin)
10. Khalil DEMMOUN (Maroc, Bureau FACC)
11. Espéra DONOUVOSSI (Bénin/ Bureau FACC)
12. Sahar EL ECHI (Tunisie)
13. Salimata FOFANA (Mali)
14. Falila GBADAMASSI (France / Diaspora)
15. Cornélia GLÉLÉ (Bénin)
16. Youssoufa HALIDOU HAROUNA (Niger), Commissaire Facc
17. Victor KABRÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
18. Polly KAMUKAMA (Ouganda)
19. Annick Rachel KANDOLO (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
20. Alassane KÉRÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
21. Marcel KPOGODO (Bénin)
22. Renate LEMBA MUKOKO (RD Congo)
23. Aïssatou LY (Sénégal)
24. Nadege MBABAZI (Rwanda)
25. Josué MÉHOUENOU (Bénin)
26. Mwenda MICHENI (Kenya)
27. Souley MOUTARI (Niger)
28. Robert Garikai MUKONDIWA (Zimbabwe)
29. Ruth MYGNOLET SANDZOU (Gabon)
30. Yero Hamel N'DIAYE (Mauritanie)
31. Pélagie NG'ONANA (Cameroun/Bureau FACC)
32. Chinyere OKOROAFOR (Nigéria)
33. Aliou OURO TCHITCHIRI (Togo)
34. Fatoumata SAGNANE (Guinée / Commissaire FACC)
35. Sid-Lamine SALOUKA (Burkina-Faso/ Formateur)
36. Yacouba SANGARÉ (Côte d'Ivoire / Bureau FACC)
37. Annick SEDSON (Madagascar)
38. Fatou Kiné SÈNE (Sénégal/ Bureau FACC)
39. Ahmed SHAWKY (Egypte)
40. Rachel SOMÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
41. Pierre Patrick TOUKO (Cameroun)
42. Franklin UGOBUDE (Nigéria)
43. Patrick Hervé YOBODE (Bénin)

Mise en page : Korotimi Sérémé
Impression : IGIP +226 70 15 15 80

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