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ABOULA NGANDO, Le fonctionnaire peu enviable
un film de Marcus Onalundula (R.D.Congo, 2021)
critique
rédigé par Amadou Dia
publié le 05/01/2022
Marcus ONALUNDULA (dit Marcus PLUS), réalisateur congolais (RDC)
Marcus ONALUNDULA (dit Marcus PLUS), réalisateur congolais (RDC)

Dans le film qui porte son nom, Aboula Ngando n'a rien de ces fonctionnaires enviables, malgré ce que représente ce statut en Afrique. Il semble pouvoir honorer ses dettes, mais reste piégé par ses désirs mondains et les aléas de la vie à Kinshasa.

Pourtant fonctionnaire, Aboula Ngando a un sort peu enviable. Alors qu'il venait à peine de s'acquitter de ses dettes, il en contractera d'autres, se souciant bien peu de sa situation de précarité. En fait, Aboula Ngando est un homme faible : il est au bureau quand il est dans le besoin. Cependant, il devient fêtard dès qu'il touche sa maigre paye et saute sur un débit de boisson où sa maîtresse l'attend. Alors qu'au même moment son épouse s'inquiète sur le sort que lui réservent ses créanciers...



Devons-nous rester des bêtes au bureau ? Allons-nous apitoyer sur notre sort parce que la vie ne nous sourit pas ? Est-il toujours possible de rester fidèle à la mère de nos enfants ? Face à toutes ces questions, Aboula Ngando cède à la liberté.
Dans la veine des sketchs du théâtre populaire congolais (semblable aux Bobodiouf ou Koteba en Afrique de l'Ouest), Marcus Onalundula ne pouvait pas mieux rendre hommage au trio humoristique "Dasufa" qui parodiait les forces armées congolaises avec les pseudos militaires que furent le commandant Danga, Caporal Mulumba et Sergent Abula Ngando. Ils ont marqué les années 80 par leur bouffonnerie directement tirée de la satire du quotidien. Sans avoir effectué les études appropriées, ils furent des peintres de la société et ont inspiré plusieurs générations d'humoristes.

En reprenant le personnage d'Aboula Ngando, le réalisateur dresse le portrait d'un homme, certes optimiste, mais victime de son insouciance. Son utilisation du suspense en montage parallèle fonctionne pleinement et déclenche l'hilarité générale de la salle, à Dakar. Dans un Congo où chacun lutte pour survivre, un tel humour sur ses conditions de vie réjouit d'autant plus que le film est rythmé par les standards de Tabu Ley et Koffi Olomidé. Comment allait réagir sa femme si elle découvre où était son mari ? Une scène pleine de détours !

Amadou Dia

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2021 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 4è édition du Festival de Dakar Court par le Festival et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).

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