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LA DANSE DES BÉQUILLES, Un rêve qui devient réalité
Un film de Yoro Lidel Niang (Sénégal, 21'47)
critique
rédigé par Cheikh Kane
publié le 06/01/2022
Yoro Lidel NIANG, réalisateur sénégalais
Yoro Lidel NIANG, réalisateur sénégalais
L'actrice sénégalaise Coumba DÈME (Penda, rôle principal), Prix de la Meilleure interprétation féminine à Dakar Court 2021
L'actrice sénégalaise Coumba DÈME (Penda, rôle principal), Prix de la Meilleure interprétation féminine à Dakar Court 2021
Le réalisateur, avec le trophée du Prix de la Meilleure interprétation féminine décerné à l'actrice Coumba DÈME ("Penda")
Le réalisateur, avec le trophée du Prix de la Meilleure interprétation féminine décerné à l'actrice Coumba DÈME ("Penda")
Omar SALL (Cinékap), producteur du film
Omar SALL (Cinékap), producteur du film
Honoré YAMÉOGO, Producteur associé du film
Honoré YAMÉOGO, Producteur associé du film

Bien souvent au Sénégal, une personne à mobilité réduite est victime des clichés et a priori sociaux qui la réduisent à un vulgaire mendiant en quête de pitance. C'est ce qui arrive à Penda, qui se déplace en chaise roulante ou avec des béquilles. Le film propose d'inverser le regard : Penda pourra-t-elle réaliser son rêve et surpasser ses difficultés ?
La voilà qui se dandine avec engouement sur sa chaise roulante, attirant l'attention d'un chorégraphe - une rencontre improbable mais qui suggère qu'une passion partagée et l'ambition qui va avec peuvent dépasser les préjugés les plus établis.
Avec la danse et la musique, au son des djiembés et de la musique de Didier Awadi, la culture sénégalaise transpire sur tous les plans, magnifiée par la mise en scène. Penda ne parle pas et c'est par ses gestes et ses actions qu'elle répond toujours avec un regard rayonnant.
Penda se montre courageuse, décomplexée et déterminée à réaliser son rêve avec la complicité de sa cousine. Est-ce par intérêt ou par un sens développé de l'amour maternel que sa mère accepte ce nouveau travail qui rapporte plus que la mendicité ?
Voilà un film critique de la société moderne dans son rapport à ceux qu'elle nomme "handicapés". Bien sûr, tout n'est pas rose. La jalousie s'installe, l'apport de Penda est questionné, sans compter sa mère qui la voue à la mendicité. Mais des oiseaux survolent la ville : la liberté est possible !
Lorsque la mère chante les victoires passées, elle inscrit le combat de Penda dans une Histoire de résistances qui ne furent que volonté, passion, amour et compréhension du caractère périssable et éphémère de notre vie terrestre. Il nous faut donc vite en profiter pour réaliser notre rêve ! Car rien n'arrive qui ne soit d'abord rêvé.

Cheikh Kane

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2021 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 4è édition du Festival de Dakar Court par le Festival et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).

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