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Le réalisateur marocain Salem Ballal est un fils du désert
"L'identité et la culture sahraouie est ancrée en moi"
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 22/09/2022
Salem Ballal, réalisateur marocain
Salem Ballal, réalisateur marocain
Amina Barakat (Rabat), Rédactrice à Africiné Magazine
Amina Barakat (Rabat), Rédactrice à Africiné Magazine
Scène du film
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Le cinéaste Salem Ballal recevant son Prix de la 1ère Oeuvre, à Tétouan 2022
Le cinéaste Salem Ballal recevant son Prix de la 1ère Oeuvre, à Tétouan 2022
La cérémonie de clôture du 27è Cinémed Tétouan (Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan, FICMT 2022)
La cérémonie de clôture du 27è Cinémed Tétouan (Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan, FICMT 2022)

Le jeune réalisateur sahraoui Salem Ballal est natif de la ville de TanTan dans la région de Guelmim-Oued Noun au sud du Maroc. Bien qu'il soit installé à Rabat (la capitale du Maroc), il est toujours attaché à sa région dont il est farouchement amoureux. Il est se dit fier d'appartenir à un environnement garni par de belles dunes de sables dorées, dispersées à perte de vue au bord du désert. Afin de marquer son attachement, Salem Ballal a choisi d'enregistrer, via le son et l'image, la vie des tribus fidèles à un mode de vie reflétant des traditions et coutumes anciennes, loin de la vie quotidienne, de la ville contemporaine. Pour cela, il a décroché un diplôme du Sahara film Lab. Il est aussi titulaire d'un Master en éducation esthétique et management des métiers de l'art et de la culture de l'Université Mohamed V, au Maroc.
Aujourd'hui Salem Ballal compte parmi les réalisateurs de documentaires les plus en vue, par la qualité de son travail au niveau technique et esthétique. Le court métrage Jouf el ghard porte sa signature. À la 27ème édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (Maroc) qui s'est tenue du 10 au 17 juin 2022, son documentaire Pack d'été était en lice. Face à huit autres documentaires de différentes nationalités méditerranéennes, son film a raflé le Prix de la 1ère œuvre.
Le jury a dû être séduit par la beauté du paysage et le choix des personnages qui meublent un espace symbole de la simplicité de la vie de certaines tribus. Ces dernières ont choisi et assumé le choix de vivre dans un environnement peu favorable à une vie décente. Ce prix le pousse (selon lui) à fournir plus d'efforts pour avancer dans sa carrière.
Pour en savoir plus, notre invité a bien voulu répondre aux questions d'Africiné Magazine, leader des Cinémas africains et Diasporas. ENTRETIEN


Qu'est-ce qui vous a décidé à vous mettre derrière la camera, à faire le choix de faire du cinéma ?

Ma carrière artistique et professionnelle, a commencé en 2003, après avoir intégré la troupe régionale du Théâtre Hassani, de la ville de Dakhla (ville située au sud du Maroc à 1690 km de Rabat et à seulement 370 km au Nord de la Mauritanie). Depuis lors, à travers le premier sitcom hassani intitulée Lalla intime (en arabe يا لالك يا حميمة), nos travaux télévisuels en langue Hassanya se sont poursuivis entre séries, pièces de théâtre, ainsi que d'autres programmes.
Par la suite, je porte plusieurs titres, dont celui de directeur d'acteurs, assistant à la réalisation, animateur, producteur... En 2013, j'ai fait partie de la première promotion de diplômés de la licence professionnelle en théâtre, à la Faculté du Ben Msik de Casablanca.
J'ai également été élu président et directeur artistique de la troupe de théâtre Anfas (Souffles) à Dakhla, dont les œuvres ont été distinguées par de nombreux prix. Le plus important est le Grand Prix du Festival National de Théâtre de Tétouan. Ce parcours a valu à notre troupe d'être classée au top des trois régions du sud du royaume du Maroc.
Ma carrière a vraiment commencé en intégrant la société "Le Sahara Lab", créée à la mi-2015. J'ai eu la chance d'être l'un des étudiants qui ont pu bénéficier de ses programmes. Cela m'a permis d'étudier le cinéma, sous la direction du réalisateur marocain Hakim Bel Abbès et Hammadi Guerom (chercheur et critique du cinéma), en présence de Don Smith. C'est une expérience importante et très riche en connaissances dans le domaine du cinéma pour les jeunes débutants de la région.
2017, c'est l'année où j'ai réalisé mon premier court métrage, intitulé
Hidden under a dune, cela m'a donné l'opportunité d'obtenir la carte de réalisateur de films documentaires octroyée par le Centre Cinématographique marocain (le CCM). Depuis cette date je me suis mis à l'écriture et la réalisation des films.

- Vous avec pris un type de cinéma bien spécifique demandant beaucoup de précision. Pourquoi votre choix de faire du documentaire au cinéma ?

J'ai choisi de travailler sur le documentaire parce que j'ai suivi une formation cinématographique qui m'a donné les bases pour faire ce travail. J'ai alors acquis une expérience pour pouvoir créer mes films. Le tournant s'est passé au même moment de la création d'un fonds spécial de soutien aux films documentaires (spécifiques à l'histoire et la littérature hassanies et sahraouies). Ce fonds est dirigé par le Centre Cinématographique Marocain.
Actuellement je me sens responsable afin de travailler à l'écriture et à la réalisation d'autres documentaires. C'est ma manière de participer à la diffusion et l'introduction de ma culture. Je contribue aussi à l'enregistrement de tout ce qui touche au patrimoine hassani, pour l'histoire et les futures générations.

- Votre film Summer Pack traite un sujet bien de chez vous (la région du Sahara, au sud du Maroc). L'œil de votre caméra a pour cible la vie quotidienne d'une petite communauté qui a choisi de vivre isolée et loin de toute civilisation. N'est pas un paradoxe pour un jeune réalisateur qui consomme pleinement la vie citadine ?

Les images, les sons et la narration dans le film Summer Pack sont les mêmes qui existent encore en dehors des villes du sud marocain. Pour moi et les gens du Sahara en général, cela représente une identité et une culture ancrées en nous. Malgré toutes les commodités et le luxe que procurent les villes, je suis un fils du désert. Je ne retrouve la paix de l'esprit qu'en retrouvant la simplicité du désert, l'humilité de ses habitants, avec ses espaces illimités qui m'emplissent de calme.

par Amina Barakat

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