La délégation nigérienne à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) est composée de cinéastes (producteur, réalisateur, acteurs, critiques de cinéma) et d'une délégation du Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN). Le périple de cette délégation est un film.
A cette édition placée sous le thème "Cinémas d'Afrique et culture de la paix", le film L'envoyé de Dieu de la réalisatrice Amina Mamani Abdoulaye (Niger) est en compétition Courts métrages.
Le dimanche 26 février, au lendemain de la cérémonie officielle d'ouverture, a été dévoilé un buste à l'effigie du cinéaste nigérien Oumarou Ganda, premier Etalon de Yennenga du Fespaco, en 1972 avec le film Le Wazzou polygame.
Le voyage Niamey-Ouagadougou a duré trois jours. Pour des raisons de sécurité, la délégation nigérienne a dû emprunter le tronçon Niamey-Cotonou (Bénin), Lomé (Togo) et Accra (Ghana), Ouagadougou (Burkina Faso). Une première. Un exemple de résilience.
"C'était un véritable parcours du combattant", souligne le chef d'équipe de la délégation, Sani Magori, directeur du Centre national de la cinématographie du Niger (CNCN), car en temps normal le trajet Niamey - Ouagadougou par voie terrestre est de 525 km. Mais les aléas de l'insécurité ont fait que la délégation (qui a quitté Niamey le 23 février au soir) a parcouru plus de 1 600 km. Un voyage long et fatiguant, mais au bout duquel le voyageur se sent fier et heureux d'avoir bravé les obstacles.
Pour Elhaji Mohamed El Kebir, producteur réalisateur et président de l'Association Nigérienne de Producteurs de Contenu Audiovisuel (APAC), la participation des Nigériens à cette 28e édition du Fespaco se tient dans un contexte marqué par l'insécurité grandissante dans la zone du Sahel et face à cette situation, le peuple du Sahel se doit d'être résilient pour vaincre l'adversaire qu'est l'insécurité, l'instabilité due aux forces du mal, qui veulent déstabiliser notre cohésion sociale. "En tant que cinéastes, acteurs du changements et du processus de développement, nous marquons notre résilience et notre engagement pour venir dire au peuple du Burkina Faso que nous pouvons résister à ce mal", estime le président de l'APAC.
L'actrice Hassane Garba Sakina - qui en est à sa toute première participation au Fespaco - s'en félicite, vu les opportunités qu'offre le festival (projections de films, rencontres professionnelles, formations, etc.) et surtout de rencontrer des artistes qu'on ne voit habituellement qu'à l'écran.
Le Fespaco devient dès lors une vitrine pour le brassage des peuples d'Afrique et d'ailleurs, la promotion des cultures africaines à travers le cinéma et les expositions.
Zeynabou ASSANE MOUMOUNI (Niger)
Article paru dans Africiné Magazine, No1, Jeudi 02 mars 2023, page 02 /// 28è FESPACO
Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC, Dakar).
Avec le soutien du Fespaco (Burkina Faso), Ascric-B (Burkina Faso), ISIS (Burkina Faso)
PARTENAIRES
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Directrice de Publication : Fatou Kiné SÈNE
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