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TSUTSUÉ. La mère, la grande absente ?
Un court métrage fiction, de Amartei AMAR, Ghana
critique
rédigé par Sita Yafolo (Soro Sita) Soro
publié le 13/03/2023
Sita SORO, Rédactrice (Abidjan) à AFRICINÉ MAGAZINE
Sita SORO, Rédactrice (Abidjan) à AFRICINÉ MAGAZINE
Amartei AMAR, réalisateur ghanéen
Amartei AMAR, réalisateur ghanéen
Scène du film
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Sowa et Okai sont les deux fils d'un pêcheur vivant au Ghana en bordure de mer près d'une décharge à ciel ouvert qui se déverse dans l'océan.

La mère des deux enfants est omni-absente dans ce court métrage de 15 minutes. Comment comprendre cette absence alors que d'ordinaire les femmes sont bien présentes dans les décharges à ciel ouvert où elles vont pour ramasser des objets de récupération ? Faut-il y voir une misogynie du réalisateur ou bien le fait qu'elles se désintéressent de la question ?



Cependant, les éléments tels que la mer, la terre (la terre-mère), la lampe tempête, tous féminins, nous ramènent à une présence féminine. Mère absente physiquement, mais présente subtilement.
Hanté par la disparition en mer de son grand frère Adjei, Okai croit apercevoir son corps flottant parmi les ordures. Nous voilà plongés dans la force des sentiments tels que la tristesse, l'amour, la fraternité entre deux frères et l'insouciance.

La décharge est emblématique de la pollution et de la dégradation de l'environnement. Un tel décor devient particulièrement saisissant, lorsque les images le subliment à la faveur d'un vol d'oiseau, par le jeu des enfants, et par une caméra qui en saisit les vagues pour atteindre une dimension presque mystique. Très peu de musique, si ce n'est le bruissement répété de la mer qui nous rappelle sa colère, la colère qu'elle ressent à être polluée sans cesse. Notre colère peut-être aussi face à des enfants laissés dans un endroit aussi dangereux.

La mort est là, sans cesse. Non seulement le spectre d'Adjei mais celle d'une espèce humaine qui ne connecte plus avec la nature. Okei croit en sa vision, son rêve de retrouver son grand-frère malgré la mort, il ne lâche pas son combat. C'est ainsi le plus jeune qui nous appelle au réveil et à la prise de conscience. Protégeons l'environnement : il n'a pas de sexe !

SORO Yafolo Sita (Côte d'Ivoire)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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