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DOXANDÉEM, LES CHASSEURS DE RÊVES, de Saliou Sarr alias Alibeta
La folie de rêver et pour s'accomplir Inscrit
critique
rédigé par Mamadou Oumar Kamara
publié le 18/03/2023
Mamadou Oumar KAMARA
Mamadou Oumar KAMARA
Mamadou Oumar KAMARA, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE, correspondant spécial au Fespaco 2023
Mamadou Oumar KAMARA, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE, correspondant spécial au Fespaco 2023
Saliou "Alibeta" SARR, réalisateur sénégalais
Saliou "Alibeta" SARR, réalisateur sénégalais
Yanis GAYE, producteur du film (Gorée Cinéma)
Yanis GAYE, producteur du film (Gorée Cinéma)

Inscrit dans la compétition officielle de la section Documentaire long-métrage, Doxandéem, les chasseurs de rêves donne une vision dégagée et inspirante de la migration. Ici, la folie est salvatrice. Tout le contraire de celle déshumanisante qui sévit en Tunisie et dans certains pays occidentaux.

Doxandéem, les chasseurs de rêves, film documentaire de 88 minutes projeté lundi au Canal Olympia de Pissy (Ouaga), raconte l'histoire d'un homme qui s'est efficacement nourri à la sève d'aventures humaines et d'expériences de vies. C'est un homme qui a failli louper son rêve d'accomplissement à 3 052 kilomètres près, avant de connaître un regain qui lui sera à même de dégager un chemin des possibles pour sa communauté. C'est un récit de vie qui se veut inspirante à plusieurs égards.

L'auteur du documentaire propose un regard nouveau, franc et introspectif de la migration. Là où l'index accusateur est presque toujours pointé vers l'Occident (ou quelque pays d'accueil), Saliou Waa Guendoum Sarr alias Alibéta interroge le doxandèèm ("aventurier", en langue wolove) sur ce qu'il a appris de son périple et comment ses expériences de vies peuvent ou doivent être fécondes à sa communauté. Ce film expose un travail de construction sociale dans une terre de migrations et d'espace de liens humains. Une nouvelle communauté se forme avec un esprit nouveau et novateur forgé par divers facteurs de migration : retour au bercail, aller-retours, reniement du chez-soi, recherche intérieure du
chez-soi, et les différentes manières de voyager aussi.
En cela, Alibéta filme la parole ; ce qui fait partie des premières acceptions du cinéma documentaire.

Doxandéem, les chasseurs de rêves donne des nouvelles.

Ces nouvelles différentes de l'information, comme le souligne Sellou Diallo, formateur en cinéma documentaire à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Ces nouvelles sont portées par ceux qui ont vécu les expériences. Ils disent ce qui se passe, et ce qui s'est passé, mais sans autant insister sur comment ça doit se passer prochainement. Ils installent des lumières et des espoirs. De son propos militant, le film met en lumière et défend le droit fondamental de la circulation de l'homme à travers le monde, son grand domicile.

Les aventures naissent des folies. L'image du fou qui survole le film est pertinent. Celui-là semble porter la contradiction aux certitudes de sa communauté, mais il entend pourtant les pousser à une réflexion profonde et à se réaliser. Le fou est le plus grand doxandem (aventurier) qui passe partout, voit tout, dit tout, observe sans être dérangé, engrange des connaissances et construit ses maximes. Il est à l'école de la vie. Alibéta pense par ailleurs que chaque société a besoin de fous. "Le fou permet de connaître la loi, de distinguer la justice, de rectifier les codes, et est aussi le reflet de nos peurs et le guide de nos aspirations", affirme Alibéta. Tout est donc dans cette folie, ces rêves et les conditions de bien réaliser leur fructueux accomplissement.
Le film est aussi saisissant pour sa musique, conçue par Alibéta lui-même (aussi auteur et compositeur) et Ibaaku.

Mamadou Oumar Kamara (Sénégal)

Article paru dans Africiné Magazine, No1, Jeudi 02 mars 2023, pages 07 & 08 /// 28è FESPACO

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC, Dakar).
Avec le soutien du Fespaco (Burkina Faso), Ascric-B (Burkina Faso), ISIS (Burkina Faso)

PARTENAIRES
Ministères en charge de la culture et départements dédiés au cinéma : Burkina Faso, Cameroun, Niger (Centre National de la Cinématographie du Niger - CNCN), Sénégal (Direction de la Cinématographie) DCI), Togo.

Directrice de Publication : Fatou Kiné SÈNE

Rédacteurs en Chef
Charles AYETAN
Thierno DIA

Comité de Rédaction
Zeynabou ASSANE MOUMOUNI (Niger)
Charles AYETAN (Togo)
Abraham BAYILI (Burkina Faso)
Youssoufa HALIDOU HAROUNA (Niger)
Victor KABRÉ (Burkina Faso)
Mamadou KAMARA (Sénégal)
Pélagie NG'ONANA (Cameroun)
Fatoumata SAGNANE (Guinée)
Yacouba SANGARÉ (Côte d'Ivoire)
Fatou Kiné SÉNE (Sénégal)
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