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Mandir Ndoye THIAW : "Je suis un amoureux de la littérature, même si j'ai le BAC S"
Entretien avec le réalisateur de QUAND JE SERAI GRAND (Sénégal, fiction, 14 mins)
critique
rédigé par Khadija Wassaba Keïta
publié le 12/04/2023
Le réalisateur Mandir THIAW, au Festival Dakar Court 2022
Le réalisateur Mandir THIAW, au Festival Dakar Court 2022
Khadija Wassaba KEÏTA, Rédactrice (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Khadija Wassaba KEÏTA, Rédactrice (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Assane NDIAYE, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Assane NDIAYE, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Scène du film
Scène du film
Mandir THIAW, réalisateur et scénariste sénégalais
Mandir THIAW, réalisateur et scénariste sénégalais

Quand je serai grand est un court métrage de 14 minutes à la fois naturel et agréable à regarder grâce à la présence des enfants qui dominent le film. Le réalisateur Mandir Ndoye THIAW est titulaire d'un bac S (scientifique). Il a été orienté en faculté de médecine à l'université. Etre scientifique ne l'empêche pas d'aimer la littérature et de faire un virement à 360 degrés vers le cinéma. Néanmoins, les sciences l'accompagnent toujours dans ses réalisations.

Quel est votre parcours en tant que réalisateur ?

Comme tout départ, le cinéma est toujours une chose difficile. Et quand on est nouveau dans le milieu, les producteurs ferment leurs portes. J'ai écrit mon premier long métrage sous la forme d'un roman et ça a déclenché ma crédibilité. J'ai ensuite intégré le programme Up Courts métrages de Cinekap (Dakar) qui m'a permis de réaliser mon premier film, Quand je serai grand.



Qu'est-ce qui vous a poussé à embrasser le métier de réalisateur ?

Déjà je faisais de la musique quand j'étais jeune et ce fut ma première étape dans l'écriture. Quand j'étais à l'université en fac médecine, si j'avais des problèmes d'argent, j'allais voir un cousin afin qu'il m'en prête. C'est un mécanicien et j'aime beaucoup sa liberté. Il m'a énormément fasciné. C'est comme ça que j'ai laissé tomber la médecine pour me lancer dans le cinéma qui était ma passion.

Avec le bac que vous avez est-ce qu'il vous arrive de mettre une touche scientifique dans votre réalisation ?

Oui, effectivement ! Les maths, la science, étant le domaine de la logique, j'essaie d'être aussi logique dans mes productions, de l'écriture à la réalisation. Ça représente tout un art ! C'est comme quand on lit un roman ou une poésie avec les figures de style, les métaphores. Cela existe aussi en réalisation. Et donc, pour ne pas sortir de son thème, les mathématiques nous aident beaucoup à rester dans cette logique.

D'où vous est venue l'idée de ce scénario ?

J'ai regardé un court métrage où il y avait des enfants. Je l'ai trouvé très simple et différent de ce qu'on voyait d'habitude. Parce qu'au Sénégal ou en Afrique en général, on a l'habitude de voir des films où on dénonce, on porte des combats qui d'ailleurs parfois n'existent pas. Je crois qu'on fait partie de ce monde, que l'on soit de Dakar ou du Japon. C'est ce que je voulais faire sentir dans le film ; mais il m'arrive de trouver que je l'ai raté quand je le revisionne !

Quand je serai grand met l'accent sur la nécessité d'être égaux, et qu'on peut rêver et faire ce qu'il faut pour réaliser ses rêves. Peut-on s'attendre à un thème semblable dans votre prochain film ?

Oui. Parce que je veux faire des films qu'on continue à regarder, même après une troisième guerre mondiale ! Ce n'est pas encore arrivé mais ce sont toujours des questions universelles ! Moi, je me demande si on a vraiment besoin d'être un président. Autrefois, on vivait en clans, ensuite en tribus, après en royaumes et maintenant en tant qu'États. Et ce dernier est l'un des plus grands mensonges du monde d'après Nietzsche. On sait que ce n'est pas encore fini toutes ces organisations, qu'elles vont encore perdurer.

Comment s'est fait le choix des acteurs ?

Pour la plupart, je les connaissais déjà. Ce sont les petits garçons de mon quartier à Guédiawaye [banlieue de Dakar, NDLR]. Sauf Seydou, l'acteur principal que je ne connaissais pas : je l'ai vu à un casting et son profil m'a intéressé.

Comment avez-vous fait pour ménager les enfants, sachant qu'ils sont très dissipés d'habitude ?

C'était difficile, très difficile ! Mais on a pu gérer. C'était comme si j'étais leur papa, j'avais une très bonne relation avec eux. D'ailleurs, j'ai gardé contact par le biais de leurs parents qui m'appellent souvent.

Quelles sont vos réalisateurs préférés ?

Je n'ai pas vraiment de réalisateur préféré mais il y a un film de Mansour Sora WADE : Le Prix du pardon. C'est le premier film sénégalais que j'ai regardé et il m'a beaucoup marqué. Il y a aussi Moussa TOURÉ et Ben Diogaye BÉYE.

Propos recueillis par
Khadija Wassaba KEÏTA et Assane NDIAYE

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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