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Dakhla : Coup de cœur pour le film ougandais TEMBELE
La Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy triomphe avec son court métrage.
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 06/07/2023
Amina BARAKAT, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
Amina BARAKAT, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
Morris Herbert MUGISHA, réalisateur du film TEMBELE
Morris Herbert MUGISHA, réalisateur du film TEMBELE
Le Comorien Ahmed Toiouil, réalisateur de AMANI, mention spéciale à Dakhla 2023
Le Comorien Ahmed Toiouil, réalisateur de AMANI, mention spéciale à Dakhla 2023

La 11è édition du Festival International du Film de Dakhla - FIFD 2023 (02-08 Juin 2023) a livré son palmarès. Une plus grande place est promise aux professionnels féminins du cinéma, avec l'adhésion à une Charte internationale.

Le mercredi 7 juin de cette année 2023, Dakhla est en plein effervescence. Les chantiers de constructions géantes sont éparpillés sur l'ensemble de la ville. Des hôtels poussent visiblement comme des champignons un peu partout, en attente d'accueillir visiteurs, compétiteurs artistiques et sportifs. Au milieu de ce remue-ménage, le verdict de la 11ème édition du Festival international du film est tombé.

L'annonce du palmarès 2023 a permis de savoir les films ayant pu séduire les jurys. Entre longs et courts métrages, ils sont au nombre de 20 films au total. Les deux compétitions alignent des films venus de 16 pays arabes et africains. Outre le Maroc, pays hôte, les autres nations présentes sont : Cameroun, Île Maurice, Angola, Burkina Faso, Ghana, Ouganda, République Centrafricaine, Rwanda, Union des Comores, Bénin, Congo, Sénégal, Somalie, Tunisie, Egypte, Mauritanie.

Le Palmarès 2023 des longs métrages

Concernant les longs métrages, le coup de cœur du jury est le film ougandais Tembele du réalisateur Morris Muguisha. Il a reçu le Grand Prix 2023.



Le prix du meilleur rôle féminin a été attribué à l'ensemble des actrices qui ont joué dans Mayouya de la réalisatrice congolaise Claudia Yoka. Le jury a souhaité récompenser ainsi sa capacité et son professionnalisme dans la direction de ces femmes si bouillonnantes.

Le prix de l'interprétation masculine est attribué au jeune acteur marocain Saad Mouaffak, pour son 1er rôle dans L'esclave du réalisateur Abdelilah Jawhari.

Les membres du jury ont distingué le jeune réalisateur comorien Ahmed Toiouil pour son film Amani, en lui attribuant une Mention spéciale.
Lire l'excellente chronique des heurts autour du film AMANI ("Paix"), par notre confrère Soeuf Elbadawi, ici https://muzdalifahouse.com/2022/11/07/amani-au-cinema-depuis-moroni/



Le Prix de la première œuvre (catégorie long métrage) est revenu au film Sahari - Slem Wesâa du réalisateur marocain Moulay Taieb BOUHANANA. Cet amoureux du désert est un jeune faiseur d'images qui a fait d'immenses efforts pour avoir un film aussi beau que le paysage dans lequel il a tourné.
Ce prix est initié par l'association pour l'animation culturelle et artistique dans les provinces du sud et Ouad Eddahab.

Le Palmarès 2023 des courts métrages

Quant aux courts métrages, le Grand prix est revenu au film sénégalais Astel signé par la réalisatrice Ramata-Toulaye SY.
L'action de passe à la fin de la saison des pluies au Fouta, une région isolée au nord du Sénégal. Astel, treize ans, accompagne tous les jours son père dans la brousse. Ensemble, ils s'occupent de leur troupeau de vaches. Mais un jour, en plein désert, la rencontre entre la jeune fille et un berger vient bouleverser le quotidien paisible entre Astel et son père.



Le Prix de la réalisation est revenu au film 75 000 $ ($75,000) du Malien Moise TOGO. C'est un court métrage d'animation.
A la croisée du documentaire et de la recherche expérimentale, le film rend hommage aux albinos, victimes de discrimination, de mutilations et de crimes rituels dans certains pays d'Afrique. Des albinos témoignent de leur vécu, dans un univers en images de synthèse 3D.

Et enfin le Prix du meilleur scénario (courts métrages) a été décerné au réalisateur marocain Mohamed BOUHARI pour son court métrage Story.

Dakhla, une place forte vers l'Afrique

Dakhla est désormais une porte ouverte sur l'Afrique pour accueillir ce beau monde. Les habitants de Dakhla et ses environs ont donc vécu un temps festif. Le festival a été riche en projections sur des thèmes différents mais ayant un dénominateur commun sur le plan politique, social, économique et culturel. Les expositions de tableaux n'étaient pas en reste, parlant la langue hassani par les images gravées sur des matériaux purement naturels inspirés de l'environnement sahraoui. Notons la multiplication de rencontres fructueuses entre les professionnels du cinéma. Ce qui a donné du peps et dynamisme à cette grande messe c'est le mouvement qui règne dans ce mini golf bordé par l'eau étincelante de l'océan Atlantique aux belles vagues. Dakhla est le paradis des surfeurs venus de partout rejoignant une somptueuse lagune aux eaux calmes où serpente la rive.

Etre invité ou participant au festival de Dakhla, un événement qui commence à se faire une place prestigieuse dans le monde des paillettes, c'est aussi joindre l'utile à l'agréable. C'est devenu un rendez-vous à ne pas rater pour les amoureux du 7ème art au milieu nature vierge qui n'a pas trop subi les agressions climatiques. La ruée des jeunes impressionnés par le monde magique du cinéma a été constaté par leur présence dans les ateliers coachés par des acteurs, réalisateurs ou encore producteurs. La participation de ces jeunes faiseurs d'images ont donné un coup de fraicheur à ce festival créé en 2008 qui vient d'éteindre sa 11ème bougie.

Du social et la place des femmes dans le cinéma (parité 50/50)

Une autre initiative a marqué cette édition et va droit au cœur des gens sensibles aux cas sociaux. Il s'agit d'une visite de valeur sociale et humaine d'un groupe d'artistes, acteurs et actrices marocains devenus icônes de la télévision nationale, organisée à la prison de Dakhla. La rencontre avec leurs fans ne peut que remonter le moral des détenus privés de leur liberté.

Pour conclure cette fête en beauté, le président du Festival international du film de Dakhla, Charaf Eddine Zineelaabidine, a fait une annonce. En effet, les membres de la Fédération marocaine des festivals de cinéma international se sont réunis dans le cadre de cette 11ème édition. Ils adhérent à la charte de parité 50/50 qui a été signée par un grand nombre de festivals de cinéma dans le monde à leur tête le festival de cinéma de Cannes en 2018. Il y a également celui de Venise, Berlin, Toronto et le Festival international du Caire. Le but de cet action est d'intégrer les femmes professionnelles de cinéma à cette sphère, pour assurer une juste présence féminine dans ce domaine aux côtés de leurs collègues masculins.

par Amina BARAKAT, envoyée spéciale

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