AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
25 023 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
SOLDAT NOIR : Entretien avec Jonathan Feltre
L'acteur français décrypte l'approche cinématographique de Jimmy Laporal Trésor
critique
rédigé par Sitapha Badji
publié le 24/07/2023
Jonathan Feltre, acteur principal du court métrage SOLDAT NOIR (Prix d'interprétation masculine à DAKAR COURT 2022), au Sénégal
Jonathan Feltre, acteur principal du court métrage SOLDAT NOIR (Prix d'interprétation masculine à DAKAR COURT 2022), au Sénégal
Sitapha BADJI, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Sitapha BADJI, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Scène du film SOLDAT NOIR
Scène du film SOLDAT NOIR
Scène du film SOLDAT NOIR
Scène du film SOLDAT NOIR
Jimmy LAPORAL-TRÉSOR, réalisateur français
Jimmy LAPORAL-TRÉSOR, réalisateur français
Mylène WAGRAM, actrice française.
Mylène WAGRAM, actrice française.

Une réponse à la violence par la conscience. L'acteur principal du court métrage Soldat Noir estime que le non verbal est bien plus fort que les mots à l'image. Pour Jonathan Feltre, l'émotion est universelle et bien plus compréhensible que les mots.
Pour ce film, il remporté le Prix d'interprétation masculine à la 5ème édition du festival DAKAR COURT (05-10 Dec 2022, Sénégal).

Vous jouez le rôle principal dans Soldat Noir. Comment était l'ambiance de tournage ?

Electrique ! C'est la déconstruction d'un mythe mais la réalité est plaisante. C'était un marathon sous forme de sprint. Chaque jour était intense. Le tournage a duré neuf jours et c'était assez intense.



Dans la fiction, vous luttez pour avoir voix au chapitre et imposer également votre vision du monde. Est-ce que dans la réalité, vous avez vécu la discrimination à cause de vos origines ?

C'est quelque chose qui a un côté engagé, militant mais on n'en fait pas un étendard. Soldat Noir est la parole de Hughes dans le ressenti et dans un contexte. Hughes est un jeune adolescent en colère après avoir pris conscience de sa condition, du racisme systémique ambiant et lattent qu'il subit face à la vue d'un panneau publicitaire Freetime qui dépeint un Noir comme un sauvage avec un regard carnassier…

Tout au long du film, la colère monte en paroxysme ce qui l'amène à prendre la décision de combattre le mouvement skinheads. Le film est parti de faits réels dans l'espace spatio-temporel des années 80. Soldat Noir est un court métrage qui se veut pilote d'une série qui s'appellerait Black mamba.

Est-ce que vous pensez que la meilleure réponse au racisme violent est de répondre par la violence ?

La meilleure réponse à la violence, c'est la conscience. Certains disent "œil pour œil, dent pour dent" mais la violence ne mène à rien. La conscience face à une situation amène la réponse adéquate dans une action qui veut désamorcer le conflit. Mais la réponse peut être jugée violente par une partie des gens, tout dépend de qui écrit l'histoire et comment elle est interprétée.

Qu'est qui est essentiel dans cette réécriture de la thématique à travers le cinéma ?

Je dirais que c'est avant tout une écriture. C'est-à-dire des histoires comme ça, avec cette focalisation de casting d'acteurs noirs. Pour l'instant, la thématique c'est un film de garçons. Mais, on peut avoir de très belles histoires portées par des actrices et je pense que ça aura d'autant plus de force. Je pense à Mylène Wagram dans Les Rascals, le long métrage de Jimmy Laporal Trésor [en salles le 11 janvier 2023, en France] et dont ce court est la préfiguration. Au-delà de la réécriture, c'est une écriture, c'est pionnier. Effectivement, il y a de la documentation. Il y a de la fiction et du récit qui vient rendre compte de cet événement. C'est une fiction inspirée d'un contexte.

Il n'y a pas beaucoup de dialogues dans le film. Comment êtes-vous parvenu à exprimer toutes ses émotions dans le court métrage ?

Jimmy, le réalisateur, l'a dit : tout ne passe pas forcément par le verbe, dans la communication le verbal n'est qu'un simple pourcentage, le non verbal est bien plus fort que les mots. D'autant que l'émotion est universelle et bien plus compréhensible que les mots. Alors oui ! Le cinéma de Jimmy Laporal Trésor est peu écrit. Une situation se suffit à elle-même : le travail, la présence, le récit, tout passe parfois par le non verbal.

Propos recueillis par Sitapha BADJI

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés