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Olive Nwosu parle d'EGÚNGÚN avec une histoire d'amour impossible
Entretien avec la réalisatrice nigériane.
critique
rédigé par Laura Fortes
publié le 28/07/2023
Olive NWOSU, réalisatrice et scénariste nigériane
Olive NWOSU, réalisatrice et scénariste nigériane
Laura FORTES, Rédactrice (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Laura FORTES, Rédactrice (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Émile DASYLVA, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Émile DASYLVA, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Seydina Alioune KÂ, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Seydina Alioune KÂ, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Scène du film EGÚNGÚN
Tournage du film EGÚNGÚN, avec la réalisatrice, avant la scène de l'église
Tournage du film EGÚNGÚN, avec la réalisatrice, avant la scène de l'église
Tournage du film EGÚNGÚN. La réalisatrice et les deux actrices principales
Tournage du film EGÚNGÚN. La réalisatrice et les deux actrices principales
Tournage du film EGÚNGÚN. La réalisatrice et les deux actrices principales
Tournage du film EGÚNGÚN. La réalisatrice et les deux actrices principales
Tournage du film EGÚNGÚN
Tournage du film EGÚNGÚN

Dans Egúngún, son second court-métrage présenté au festival Dakar Court 2022, Olive Nwosu nous plonge dans toute la complexité du lien que l'on peut entretenir avec sa terre d'origine lorsqu'on l'a quittée pour d'autres horizons. Entre passé et présent, elle nous raconte avant tout une histoire d'amour impossible entre Ebun et Salewa.

Comment avez-vous choisi le cinéma ?

Pour être honnête, j'ai l'impression que c'est plutôt le cinéma qui m'a choisie. Parce qu'en grandissant, je n'aurais jamais pensé pourvoir être cinéaste, je ne connaissais aucun cinéaste. Ce n'était en fait même pas dans la liste de métiers que je connaissais. Quand j'étais enfant, j'aimais beaucoup lire et quand j'avais 10 ans, je disais "quand je serai grande, je veux être écrivaine" mais je n'avais aucune idée des métiers du cinéma.



J'ai grandi à Lagos, au Nigeria et j'ai déménagé aux États-Unis pour mes études. En bonne fille de Nigérian que j'étais, je suis d'abord venue pour étudier l'ingénierie et dans le cadre de notre formation, on pouvait suivre d'autres cours juste par intérêt. Alors j'ai pris un cours de cinéma et… ça m'a tout simplement remuée. Ça a provoqué quelque chose en moi et depuis lors, il n'y a rien au monde que j'ai plus aimé faire que le cinéma.

Comment vous est venue l'idée d'Egúngún ("Mascarade", 15 min., 2021) ?
Ce film a commencé avec moi, réfléchissant à ma relation avec Lagos, Nigeria. Je suis née à Lagos et j'ai remarqué que plus je passe de temps loin de chez moi, plus je m'y sens parfois étrangère. Je me suis intéressée au rapport que l'on peut entretenir avec son pays d'origine et toute la complexité culturelle qui va avec, comment nos identités changent et cette friction qu'il y a quand on revient. Et aussi les relations que nous avons laissées derrière nous : je ne pense pas qu'elles disparaissent à jamais, je pense qu'il y a toujours comme un fil invisible qui nous relie aux personnes que nous avons connues et aimées. C'est l'exploration de toutes ces idées qui a donné ce film.

Comment avez-vous fait le choix des lieux de tournage de vos deux premiers films ? Pensez-vous déjà aux prochains endroits où vous aimeriez tourner ?
Du fait que j'ai quitté le Nigeria pour mes études, je me suis intéressée au rapport que l'on peut entretenir avec son pays d'origine et toute la complexité culturelle qui va avec. Mais aussi à la vision réductrice qu'a le reste du monde de notre continent.
Pour mon premier court-métrage Troublemaker (2019), j'ai choisi de représenter ma région d'origine à l'Est du Nigeria, de filmer mon peuple et dans ma langue [igbo, NDLR]. Ce qui était vraiment important pour moi. Car comment revendiquer un endroit dont on n'est pas issu ? Aussi, ce qui était important pour moi était de montrer la campagne, car les villes s'étendent de plus en plus donc je voulais la documenter avant qu'elle ne disparaisse. Egúngún (2021) se passe à Lagos car c'est là que j'ai grandi. Donc je peux dire que je bouge, je ne sais pas où je serai plus tard mais je suis clairement en mouvement.

Quel parallèle avez-vous souhaité faire entre la mascarade Egúngún et les personnages principaux du film, Salewa et Ebun ?
Cette mascarade est la manifestation spirituelle des ancêtres, c'est aussi une personne qui se déguise pour les représenter et j'ai l'impression que Salewa doit à bien des égards faire la même chose : se cacher, se déguiser, au Nigeria d'où elle vient mais aussi au Royaume-Uni où elle vit et où elle ne peut jamais être pleinement elle-même. C'est la première chose, mais ce n'est pas non plus une coïncidence si le film se déroule le jour du festival d'Egúngún, alors que c'est un jour où les ancêtres reviennent en quelque sorte dans notre monde : Salewa doit aussi revenir à elle-même et à son passé ce jour-là. C'est presque comme s'il y avait eu un fossé entre le passé et le présent.

Avez-vous choisi Sheila Chukwulozie (qui joue Salewa) via un casting ?
Pour moi, les deux femmes étaient évidemment des personnages très importants car il est vraiment question de leur amour et de leur relation. Alors pour Salewa, je voulais trouver une actrice qui soit très audacieuse et très confiante - ce qu'elle est - et qui incarne vraiment cette femme forte. J'ai donc pris contact avec mon amie Sheila, qui n'a jamais joué dans un film. Elle a déjà joué sur scène, elle est danseuse et artiste mais elle n'avait jamais fait de cinéma auparavant. Et pourtant, il y a quelque chose en elle qui colle au personnage. Elle a elle aussi vécu à l'extérieur et au Nigeria, elle est aussi queer, donc j'ai pensé qu'elle pourrait vraiment comprendre le personnage.

Pourquoi avoir choisi de représenter le personnage d'Ebun avec du vitiligo*, une particularité que l'actrice ne présente pas dans la vraie vie ?
Je pense qu'une grande partie de ce film parle du fait de ne pas se sentir à sa place et je voulais donc que les deux femmes vivent cela de différentes manières. Mais de manières qui puissent leur permettre aussi de se comprendre l'une et l'autre.
Et aussi pour montrer que quelque chose qui peut être considéré comme un défaut dans la société peut en réalité être ce qui vous rend unique.
Je pense que Salewa, elle, aime vraiment la marque sur le visage d'Ebun, même si pour d'autres cela peut être vu comme un mal. Depuis le scénario, ce personnage a toujours eu cette marque au visage.

Qu'avez-vous voulu montrer le plus à travers l'opposition entre les deux femmes ?
Plusieurs choses. Pour moi qui ai grandi à Lagos, j'ai ressenti une relation très étrange entre la nounou et les enfants de notre famille. Au Nigeria, il y a beaucoup de différences de classes sociales. J'ai donc voulu montrer comment une relation profonde entre ces deux femmes, même si elles venaient d'horizons différents, pouvait être quelque chose de très réel, très pur, qui représentait beaucoup pour l'une et l'autre étant enfant. Et puis de montrer comment les circonstances et le temps les avaient séparées : l'une vit sa vie à Londres et l'autre, on ne sait pas ce qui lui est arrivé après que la mère de Salewa l'a chassée. Mais nous voyons qu'elle vit dans une zone très rurale, dans une petite maison et surtout nous voyons comment le temps a séparé ces femmes, mais qu'il y a toujours quelque chose qui les relie. Il me semblait très important de montrer différentes identités féminines, notamment des femmes queer au Nigeria. Et qu'en fin de compte, même si les gens changent, il peut toujours y avoir un lien qui persiste après de nombreuses années.
Il y a aussi cette histoire de "ceux qui quittent l'Afrique vivent mieux et ceux qui restent galèrent". Mais je pense et je sens que ce n'est pas si simple : c'est plus compliqué. Et en fait, à bien des égards, Salewa, qui est partie, ressent une perte profonde en elle-même, tandis qu'Ebun qui est restée, n'a peut-être pas la même liberté que Salewa, mais est finalement plus en paix.

Avez-vous rencontré des obstacles dans la réalisation de ce film ?
Oui, mais il y a toujours des obstacles quand on fait un film. Faire du cinéma, ce ne sont que des obstacles ! Ma plus grande préoccupation était de raconter l'histoire de deux femmes qui s'aiment au Nigeria. Parce qu'au Nigeria, les relations entre personnes de même sexe sont considérées comme un crime et punies par la loi. C'est illégal et j'ai entendu parler d'un autre court-métrage qui essayait de raconter une histoire similaire et qui a été interdit. Mais finalement, ça a été. Je pense que beaucoup de Nigérians aujourd'hui ont un esprit différent de celui du gouvernement, de celui de leurs parents aussi. Et l'équipe connaissait l'histoire que nous racontions depuis le début, et était heureuse de la raconter. Je pense qu'ils se sont dit que raconter une histoire sur l'égalité des droits, l'égalité des personnes à aimer, était important. Et puis côté casting, les deux femmes étaient aussi ravies de jouer ces rôles.

Egúngún a déjà été projeté et primé dans de nombreux festivals à travers le monde. A-t-il déjà été projeté au Nigeria ?
Nous ne l'avons pas encore fait. Nous avons proposé le film à quelques festivals et nous n'avons pas été sélectionnés. Je ne sais pas si c'est à cause du sujet. Mais c'est vraiment dommage que nous n'ayons pas encore passé le film au Nigeria, j'adorerais vraiment.



Savoir qu'un autre film avait été interdit car traitant du même sujet vous a-t-il fait hésiter ou au contraire encore plus motivé pour faire le vôtre ?
Est-ce que j'ai hésité ? Je pense que c'est normal de s'inquiéter, je me suis posé la question surtout de la sécurité de l'équipe et du casting. Et bien sûr comme on racontait une histoire sensible, je voulais la raconter avec sensibilité. Je ne voulais pas juste être réactionnaire. Je pense que poser cette discussion est important et c'est ce qui compte le plus. Parce qu'il y a comme partout des personnes queers au Nigeria et dans toute l'Afrique.

Quelle était votre relation avec l'équipe et le casting ?
Elle a été bonne. Le cinéma est une chose très collaborative, vous devez travailler avec tout le monde, ce n'est pas possible de faire un film tout seul. J'aime vraiment créer un espace où tout le monde a vraiment le sentiment de faire partie de l'équipe.
Je respecte vraiment les acteurs et je les considère aussi comme des artistes, donc comme des personnes qui peuvent vraiment créer un personnage, s'approprier ce personnage, presque constituer le baromètre de la sincérité de cette personne que nous créons ensemble. Ensuite, je m'assure que chacun crée un espace où il peut sentir qu'il peut expérimenter, sentir que nous faisons quelque chose ensemble parce que je pense vraiment que vous pouvez ressentir cela dans le travail final, quand il est fait avec amour.

Comment a été accueilli le film, quels retours en avez-vous eu ?
J'en ai eu de bons retours. Il est projeté dans de nombreux festivals dans de nombreux pays. Différentes personnes se retrouvent dans différentes parties, ce qui pour moi est un très grand compliment ! Beaucoup de gens s'y sont vraiment connectés, qui ne sont pas nécessairement nigérians ou africains, mais parce qu'ils ont quitté leur pays d'origine pour aller vivre ailleurs.
Par exemple, lors d'un festival à Vienne, en Autriche, une femme hongroise m'a dit qu'elle vivait la même situation, ayant quitté la Hongrie pour vivre en Autriche. Elle a vraiment compris ce sentiment d'avoir quitté son foyer. Et j'ai aussi parlé à de nombreuses femmes queer qui m'ont dit qu'elles s'étaient vraiment reliées à cette histoire d'amour. Pour moi, un film est réussi quand un public peut s'y retrouver même lorsque ce n'est pas exactement son histoire, donc je suis contente pour ça !

Avec Egúngún, quelle question principale vouliez-vous que les spectateurs se posent ?

Je ne pense pas avoir une question principale. Mais je tenais à ce que le public essaie de comprendre Salewa et voie comment elle revit cet endroit, ce que ça fait de revenir là où vous êtes né et de vous en sentir si éloignée. Aussi, comment cela affecte la psyché d'une personne, sa capacité à établir des liens, sa capacité à ressentir du bonheur ou de la joie et de la satisfaction dans sa vie. Parce qu'il y a tellement de migrations dans le monde aujourd'hui, que vous soyez parti à cause d'une guerre, à la recherche d'une vie meilleure ou pour les études. Peu importe, il y a beaucoup de gens qui doivent faire face à ce genre d'identités divisées, ce qui est une chose assez étrange avec laquelle il faut composer. Pour moi, à la fin d'un film, comme dans la vie, il devrait y avoir plus de questions que de réponses. Il y a toujours quelque chose de plus.

Quels ont été vos principaux choix esthétiques pour coller au sujet du film ? Y a-t-il eu des détails en particulier que vous vouliez faire apparaître dans les costumes, les couleurs ou encore les mouvements de caméra ?
Pour moi, les costumes étaient très importants, car ils en disent long sur les personnages. Ainsi, Salewa, pour les funérailles de sa mère, porte un costume noir - ce qui est un choix d'habillement très occidental - alors que toutes les autres personnes présentes portent des vêtements traditionnels et des couleurs. Faire ce choix était très révélateur du genre de femme qu'elle est : à bien des égards perdue par rapport à sa culture et pour montrer en partie les conséquences que cela a eu sur elle.
Avec la caméra, mon objectif était de faire ressentir au mieux l'esprit du film et l'émotion des personnages. Je voulais, par exemple lorsque Salewa voit Ebun, montrer ce qui la pousse à la suivre et qu'elle ne peut même pas exprimer. Il y a donc beaucoup de travellings, beaucoup de mouvements de caméra, presque comme si la caméra la poussait vers cette femme, vers son passé. Et qu'elle n'avait d'autre choix que de suivre.

En ce qui concerne Ebun, je voulais qu'elle incarne la simplicité et l'harmonie et je pense que les vêtements qu'elle porte illustrent cela. Ce tissu bleu est très bon marché au Nigeria, il permettait donc de contraster la différence de classe sociale entre elles deux.
Et ce n'est qu'à la toute fin, lorsqu'elles se confrontent enfin à ce passé, que la caméra s'arrête pour les filmer sous l'arbre. Nous comprenons enfin ce qui se passe, Salewa peut enfin le digérer, elles sont un peu comme dans une bulle qu'elles peuvent enfin partager à nouveau.

On dit que chaque film a quelque chose de personnel venant du réalisateur. Y a-t-il quelque chose dans le film qui soit directement lié à votre propre vie ?
La situation n'est pas réelle. Ma mère est vivante, Dieu merci ! Et je n'ai pas de femme. Littéralement, ce n'est pas la même chose mais je pense, comme vous le dites, qu'inconsciemment, chaque réalisateur met quelque chose de lui dans son travail et je pense que c'est vrai pour moi. Je m'identifie définitivement à l'Autre et je le fais dans de nombreuses situations, si bien que je pense beaucoup dans mes films à la façon dont l'Autre ou l'étranger ressent les choses et comment, parfois dans le bon sens, parfois dans le mauvais, il secoue la société. C'est au cœur de beaucoup d'autres choses que je fais.

Quelles sont vos aspirations et prochains projets dans le cinéma ?
Je suis en train d'écrire mon prochain film qui est un long métrage que nous tournerons l'année prochaine. Il s'agit d'une femme chauffeuse de taxi à Lagos que l'on suit dans sa conduite dans la ville. On explore donc ce que c'est que d'être une femme qui conduit à Lagos. Il traite aussi de la sexualité féminine en ville.

Pourquoi avoir choisi de passer du court au long-métrage ?
Je pense qu'avec plus de temps, vous pouvez explorer davantage et c'est ce que je veux : explorer plus profondément, raconter une histoire plus longue. Parce que je pense que certaines choses ont besoin de plus de temps. Et aussi pour me pousser en tant que cinéaste à faire quelque chose de nouveau, quelque chose de plus grand.

Quelles ont été vos influences dans le cinéma ?
Mes influences sont d'autres cinéastes et écrivains. Quelques personnes auxquelles je pense : des cinéastes sénégalais évidemment, Djibril Diop Mambéty, Ousmane Sembène… D'ailleurs Touki Bouki (1973) a été une grande influence pour Egúngún. Aussi, des cinéastes comme Andrea Arnold ou Chantal Akerman, deux femmes qui racontent des histoires de femmes dans des situations complexes.
Je pense avoir été inspirée par des cinéastes de différentes nationalités qui utilisent vraiment le cinéma pour raconter des histoires de leurs pays. Comme Paweł Pawlikowski (Pologne) par exemple. Et puis beaucoup d'écrivaines africaines comme Chimamanda Ngozi Adichie qui sait nous raconter vraiment tout en nuances des histoires compliquées sur le peuple nigérian, Chinua Achebe évidemment.

Lorsque l'on pense au cinéma nigérian qui produit tant de films chaque année et à toute la fabrique Nollywood, comment ça se passe quand on veut faire du court-métrage, qui ne répond clairement pas aux codes de cette industrie ?
Pour être honnête, c'est très difficile. Dans mon cas, j'ai obtenu un financement du Royaume-Uni pour mon film parce que je suis également citoyenne britannique. Mais si je ne l'étais pas, je n'aurais pas obtenu ce type de financement. J'ai des amis à Lagos et dans le reste du Nigeria qui ont vraiment du mal à faire un film, parce que ça coûte de l'argent et qu'il n'y a pas vraiment de marché pour les courts-métrages au Nigeria.

Et puis, tout le monde ne peut pas faire de longs métrages. Et même pour les longs métrages, c'est un type très spécifique de longs métrages, plutôt des drames tournés vers le modèle hollywoodien mais si vous essayez de faire un film indépendant, un film plus "calme" ou un court métrage, c'est difficile. Généralement, on compte sur des amis, des parents et on essaie de récolter des fonds sur plusieurs années avant de se lancer, ce que je trouve regrettable. J'espère qu'avec le temps nous commencerons à créer des fonds d'aide pour cela. C'est une de mes plus grandes aspirations un jour, pouvoir lancer une sorte de fonds grâce auquel les jeunes cinéastes pourraient accéder au financement de leurs films.

Propos recueillis par Seydina Alioune KÂ, Emile DASYLVA et Laura FORTES

* Vitiligo : trouble de la pigmentation de la peau caractérisé par la présence de taches décolorées, le plus souvent sur les parties visibles du corps.

Crédits photo : @villap_saini et Devos Limited 2021

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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