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34eme Edition des JCC. Les grandes lignes d'un Festival de renom
critique
rédigé par Bassirou Niang
publié le 16/10/2023
JCC 2023 (édition annulée)
JCC 2023 (édition annulée)
Bassirou NIANG, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE, correspondant spécial (Festival de Cannes 2023)
Bassirou NIANG, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE, correspondant spécial (Festival de Cannes 2023)

Les Journées Cinématographiques de Carthage, appelées affectueusement JCC, se dérouleront du 28 octobre au 4 novembre 2023 à Tunis. Elles vont mettre à l'honneur deux pays : le Sénégal et la Jordanie. Le premier, comme "invité d'honneur", et le second se verra consacré le " Focus 2023 ". Ces honneurs seront aussi élargis à de grands noms du cinéma mondial tels que Hany Abu Assad de la Palestine, d'une part, et aussi Dora Bouchoucha de la Tunisie et Mahamat Saleh Haroun du Tchad, en tant que Présidents des deux grands Jurys, d'autre part.

Pour le Sénégal, il s'agira de poser le doigt, si l'on puis dire, sur son compagnonnage historique avec le festival, notamment à travers un souvenir marquant. Il s'agit du Premier Tanit d'Or remporté en 1966 par le long-métrage "La Noire de..." de Sembène Ousmane dont la cinématographie de son pays suit depuis un peu plus d'une décennie une pente ascendante. Le Sénégalais est à l'origine avec Tahar Chériaa de l'instauration de ce rendez-vous international.

Quant à la Jordanie, ce pays du monde arabe auquel est consacré le "Focus 2023", une lumière sera jetée sur la bonne dynamique de son cinéma qui ne cesse de s'affirmer dans le temps. Il révélera la richesse de celui-ci et le talent séduisant de ses cinéastes, sans oublier la politique de soutien mise en place par son gouvernement. 

Ainsi, outre les projections de films issus de ces deux pays, sera organisée une série de manifestations, afin d'étaler leurs richesses culturelles respectives. "Il est prévu que la mise à l'honneur de ces deux cinématographies, qui sera l'occasion de la venue d'importantes délégations, s'accompagne d'Hommages à de grandes figures", renseigne le communiqué diffusé par les JCC le 12 septembre 2023. 

Hany Abu Assad honoré !

Une autre figure marquante du cinéma sera aussi célébrée en cette 34e édition des JCC. Il s'agit, en l'occurrence, de Hany Abu Assad, "l'une des figures emblématiques du cinéma palestinien contemporain". Lequel, selon le communiqué en date du 29 septembre 2023, a marqué les esprits lors de sa participation à la 25e édition des JCC, en 2014, grâce à un palmarès élogieux pour avoir glané en même temps beaucoup de prix : Tanit d'Or pour "Omar", son long-métrage réalisé en 2013, Prix Jury Jeune, Prix du Public et Prix du meilleur scénario.

Sa notoriété internationale sera légitimée grâce au long-métrage Tanit d'Or cité ci-haut, et à celui le précédant : "Paradis Now", Golden Globe du meilleur film étranger en 2006. Tous deux ont été nominés aux Oscars dans la section "Meilleur film étranger". 

Selon les JCC, l'hommage qui lui sera rendu sera "une consécration particulière" à l'égard d'un homme qui a réussi à détacher la cinématographie palestinienne de "l'image classique et stéréotypée véhiculée sur le conflit palestino-israélien", en mettant en place "une filmographie inspirée d'histoires touchantes et de personnages vrais". 

Des Présidents de Jury à leur place

D'autres figures du septième art attireront aussi les regards lors de ces JCC 2023. Il s'agit des présidents de jurys courts et longs-métrages fiction et courts et longs-métrages documentaires. 

Mme Dora Bouchoucha, productrice tunisienne, présidera le Jury des longs et courts-métrages documentaires. Dans un communiqué en date du 11 octobre 2023, elle est présentée comme étant très "réputée pour son soutien au cinéma d'auteur et pour son engagement dans la promotion et la défense des cinémas africains et du Sud". Notamment dans "l'accompagnement des projets de jeunes cinéastes émergents d'Afrique du Nord et Moyen-Orient", à travers sa société de production, Nomadis Image, fondée en 1994. Beaucoup de films tunisiens et internationaux produits par celle-ci ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals de renom. On peut en citer "Sabriya" d'Abderrahmane Sissako, sélectionné à la Mostra de Venise, "Barakat !" de Jamila Sahraoui distingué lors de la 20 édition du Fespaco. 

Connue pour être une découvreuse de talents, on lui doit la révélation au public de jeunes talents tunisiens comme Raja Amari ("Satin Rouge", "Les Secrets", etc.) et Mohamed Ben Attia "dont elle a produit ou co-produit tous les films", renseigne le communiqué. Le premier opus de ce dernier, "Hédi, un vent de liberté" (Inhebbek Hedi) ayant remporté le Prix de la Première Œuvre et l'Ours d'argent du meilleur comédien lors de la Berlinale 2016, par Majd Mastoura.
Enfin, retenons que Mme Dora Bouchoucha a apporté une importante contribution au rayonnement des JCC par la création de l'Atelier des Projets (1992), suivi de l'Atelier Takmil (2014). Commandeur des Arts et des Lettres, elle a fait partie de nombreux jurys internationaux. Depuis 2018, elle est membre de l'Académie des Oscars. 

L'autre nom dont l'évocation fait écho est celui de Mahamat Saleh Haroun, le cinéaste tchadien qui présidera, lors de cette 34eme édition des JCC,  le Jury longs et courts-métrages fiction et de films d'animation, selon le communiqué des JCC en date du 11octobre 2023. 

Ii fut lauréat en 2006 du Tanit d'Argent aux JCC, pour son film long-métrage fiction "Daratt" (Saison sèche). Et a eu le rare privilège de voir ses films projetés à deux reprises à l'ouverture des JCC : "Un Homme qui crie" (en 2010) - Prix du Jury au Festival de Cannes la même année - et "Lingui, les liens sacrés" (en 2021). Auparavant, il a été présent "dans la compétition officielle, entre autres, en documentaire avec "Hussein Habré, une tragédie tchadienne", en 2016 - et dans les sections parallèles". 

L'homme a fait des études de journalisme et de cinéma en France, où il réside depuis 1982. Il fut Ministre de la culture, du développement touristique et de l'artisanat du Tchad pendant seulement une année. Il est considéré comme le premier cinéaste de son pays. Il signa ses débuts dans le septième art en 1991 avec ""Tan Koul", son premier court-métrage fiction. 

L'année 1999 sera une date historique dans sa carrière puisqu'avec son premier long-métrage, "Bye Africa", entièrement tourné au Tchad, il remporte le Prix de la première meilleure œuvre à la Mostra de Venise. 

En 2011, il eut l'honneur de faire partie du prestigieux Jury, catégorie longs-métrages, présidé par l'acteur et producteur américain Robert de Niro, au Festival de Cannes. 

Bassirou NIANG
@BassirouNI38612

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