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Clôture de la 23ème édition du festival du court métrage marocain
Le cinéma pour tous à Sidi Kacem 2023
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 19/11/2023
Festival de Sidi Kacem (09-12 novembre 2023)
Festival de Sidi Kacem (09-12 novembre 2023)
Amina BARAKAT, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
Amina BARAKAT, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
Mohamed Bouhari, réalisateur marocain (STORY, 2021)
Mohamed Bouhari, réalisateur marocain (STORY, 2021)
Adam RGAGNA, réalisateur du film ROUGE
Adam RGAGNA, réalisateur du film ROUGE
Imad Badi, réalisateur marocain
Imad Badi, réalisateur marocain

La 23ème édition du festival du court métrage marocain s'est achevée par la projection des films primés. Cela a permis au public de revoir ces œuvres qui ont pu séduire les cinéphiles ainsi que le public.

Les distinctions 2023

Le prix du public est revenu au film Sacrifice du réalisateur Ayoub El Boudadi.
Le prix des cinéclubs a été décroché par Histoire signé par le réalisateur Mohamed Bouhari.
Le jury des cinéclubs a tenu aussi à lancer un clin d'œil aux courts métrages Au bord de la mer de Mohamed El Houri et Mémoire à oublier signé par le réalisateur Houari Ghoubari. Ce jury a délivré une mention de mérite à Mourad Marjane, un acteur en herbe qui a porté le film Histoire.. L'acteur Abdelghani Sannac (héros de Sacrifice) s'est lui aussi retrouvé avec une mention de mérite.

Le jury officiel, quant à lui, a donné la Mention du mérite à Rouge du réalisateur Adam Rgagna. Pour le même film, le prix du meilleur rôle féminin est revenu à l'actrice Sahar Seddiki.
Le prix du meilleur rôle masculin est décerné à l'acteur Abdelghni Sannak pour son interprétation dans le court métrage Sacrifice réalisé par Ayoub El Boudadi.

Le réalisateur Mohamed Bouhari a créé la surprise de cette édition : il a raflé deux prix octroyés par le jury officiel. Il repart avec le Prix de la réalisation et celui du scénario, ainsi qu'une distinction pour son acteur, Mourad Marjane. Ce sont des prix qui ont beaucoup de valeur aux yeux des professionnels du cinéma.

De très jeunes spectateurs kacimis

L'œuvre exceptionnel n'existe pas sans la présence du spectateur. Ce spectateur était le public kacimi, un public jeune et très jeune de cinéphiles. Ils avaient soif de recevoir des images et de voir des histoires venues d'ailleurs sous forme de films.
Encore à la recherche à la fois d'une maturité et d'une reconnaissance, ce festival représente une très bonne occasion pour les courts métrages nationaux ainsi que les jeunes réalisateurs qui sortent souvent tout juste du monde de l'adolescence et cherchent à réaliser leurs rêves. Ils veulent créer une œuvre à eux, afin de trouver une place dans la société qui n'est pas toujours clémente avec les débutants. C'est aussi une opportunité pour ces faiseurs d'images afin de sortir du lot et se mettre en valeur.
Ces images continuent à chatouiller l'imaginaire des jeunes ambitieux amoureux de manipuler leur 3ème œil. Certes, cette sphère est un vrai labyrinthe où trouver l'issue est difficile, avec toutes les contraintes qui entravent la fabrication d'un film telle que la problématique de la production de la distribution etc…. La réussite n' est donc pas facile si le réalisateur ne possède pas la clé du professionnalisme et ne maitrise pas les outils du travail dans ce monde magique dont les bases sont bien définies.
Cette rencontre a donné l'occasion à certains noms de se démarquer dans le ciel du 7ème art pour s'apprêter à intégrer l'espace cinématographique. Armés de leurs connaissances dans la matière, ils arrivent à prouver leur capacité à faire partie de cette grande famille de professionnels.

Imad Badi célébré à Midi Kacem

L'exemple du réalisateur Imad Badi ne passe pas inaperçu. Jeune scénariste natif de Casablanca, il est diplômé du Conservatoire de théâtre. Parallèlement, il a passé deux ans dans une école spécialisée dans les métiers du cinéma. Il a, à son effectif, un 1er prix reçu en 2014 en participant au concours international du film très court organisé par l'Institut Français.

Sa présence au festival de Sidi Kacem a été soulignée la sélection de sa tétralogie d'une durée de 89 minutes intitulée Quatre Saisons (4 saisons) qui réunit ses quatre courts métrages qu'il a réalisés entre 2015 et 2020. Il s'agit de Jours d'été (2015, avec Nadia Zaoui, Jannat Agouzoul, Nabil Moubarik, 15 mins) ; Jour de pluie (Jour d'Hiver) (15 mins, 2016, avec Najat Elhawzi, Mohamed Rifai, Mohamed Abirou) ; Jour d'automne (17 mins, 2017, avec Mohamed Abirou, Najat Elhawzi, Mohamed Ait Elgammar) ; et  Jours de printemps (2021, avec Fatima Attif, Aya El Mqadmi, Bilal El Banouri).

Ces quatre films ont été respectivement primés dans plusieurs festivals nationaux et internationaux. Leurs projections à Sidi Kacem étaient suivies d'un débat en présence du réalisateur sur son expérience et son parcours dans ce domaine. Ce Casablancais est avant tout un cinéphile qui a fait des efforts pour défier toutes les contraintes qu'il a rencontrées dans cette aventure. La misère de son environnement et le manque des moyens ne l'ont pas découragé mais au contraire. Selon ses propos, cette situation lui a donné la force pour faire face à ces problèmes et il n'a pas été déçu de voir son statut s'améliorer.

Mohamed El Bouhari, le multi-primé, venu en voisin

Sur la liste, il y a un autre nom qui a galéré pour arriver à cette belle consécration et distinction comme récompense à ses efforts et sa résistance aux problèmes auxquels il a fait face. Il s'agit du jeune Mohamed El Bouhari, un natif d'un petit patelin pas loin de Sidi Kacem, la ville dans laquelle il venait souvent se ressourcer et adhérer au cinéclub afin de pouvoir puiser aux sources de la culture cinématographique. Après des études universitaires, il est parti en Belgique pour apprendre l'ABC de cette discipline dont il est tombé amoureux et depuis il s'est retrouvé atteint du virus artistique.



Au festival de Sidi Kacem, Mohamed Bouhari était comme un poisson dans l'eau. Il respire l'air que dégagent les différentes activités organisées par l'association de cinéclub de Sidi Kacem présidé par un grand cinéphile : Abdelkhaleq Bel Arabie.
Son film Histoire (20 minutes), produit en 2023, raconte l'histoire d'un enfant qui souhaite devenir un pêcheur comme son père mais ce dernier refuse de l'intégrer à son monde. Ce court métrage est le coup de cœur du festival, car il a reçu deux prix et une distinction de mérite. Ces prix ont fait de lui un homme heureux. Cela va certainement le motiver pour mieux faire et pourquoi pas franchir le seuil du long métrage.

Les autres lauréats

Avec Rouge Adam Rgagna s'aligne aussi au rang des heureux avec une distinction de mérite. Son travail annonce la naissance d'un réalisateur. Houari Ghoubari lui a aussi marqué un point positif avec Mémoire à oublier qui raconte le parcours d'une jeune réalisatrice qui a mémorisé son rêve de petite fille.

La fin de cette édition n'est donc que le commencement des préparatifs d'une nouvelle rencontre l'année prochaine, si Dieu le veut.

Amina Barakat

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