Nous sommes en 1645, l'exploitation des colonies est en place. Une femme indienne tombe enceinte de son maître, un colon français. Elle cherche à le fuir.
Au cours de son voyage, elle rencontre un homme esclavagisé dans la forêt. Le film révèle, dans leur face à face, la méfiance et le racisme. L'espoir est représenté dans ce film par la naissance de l'enfant. Ce dernier il représente aussi le danger et le rejet.
La langue utilisée dans le film [Businengé tongo, NDLR] a un rôle véhiculaire dans l'ouest de la Guyane. Elle est un mélange de néerlandais, de français et de langues amérindiennes et africaines. Au sang de la naissance répond le rouge peint sur le visage, reprenant la colère et la douleur. Une manière de répondre à l'exploitation des colons sur les non-Blancs.
Les coups de feu, les aboiements des chiens, les cris évoquent les colons qui restent cependant invisibles. La peur marque les deux personnages cadrés en gros plan. Comment survivre quand l'étau se referme et que les cris du bébé sont amplifiés jusqu'à devenir insupportables ? La violence, le racisme et la soif de liberté traversent ainsi le film jusqu'à ce que la mer amène l'apaisement.
Sokhna Aïchatou Mbacké NDIAYE (Diourbel)
Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2023 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 6è édition du Festival de Dakar Court (11-16 Décembre 2023) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).