Quand la liberté est entravée par la colonisation, les humains se démènent ! Anne Sophie Nanki revient sur une époque où la liberté était étouffée et situe son récit en 1645. Cette immersion dans une île des Antilles entrelace le destin d'Ibatali, une autochtone indienne, et Olaudah, un captif africain. Les images qui embrassent une forêt tropicale de toute beauté évoquent une quête infinie de liberté.

On peut penser que l'intensité des couleurs n'est pas de cette époque mais l'excellent jeu du duo crée une immersion dans la tension palpable de l'époque coloniale dont les autres acteurs restent hors-champ. Ibatali est confrontée à des choix déchirants qui vont de la trahison au poignant sacrifice qu'exige leur survie.



Mais au-delà de la prise de conscience progressive d'Ibatali, c'est la question de l'appartenance culturelle avec une grande sensibilité. Il en découle une réflexion profonde sur la recherche de l'identité, un débat encore bien actuel !

Pour une trame aussi théâtrale, la mise en scène est saisissante dans sa capacité à intégrer les espaces au récit. Est également frappant le travail sur le son qui va jusqu'à ce qu'il soit dominant et perturbant pour bien ancrer le tragique. Tant et si bien que ce road-movie laisse une trace visuelle et auditive indélébile.

Hawa Haby THIAM (Thiès)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2023 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 6è édition du Festival de Dakar Court (11-16 Décembre 2023) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).