Tout porte à croire que ne pas ressembler à tout le monde est synonyme d'exclusion, d'être rejeté ou encore d'être stigmatisé par la société.
A commencer par Siré qui n'est pas comme les autres, depuis sa naissance. Celle-ci coïncidant avec le décès de sa mère, elle est traitée de sorcière. Ses pouvoirs surnaturels liés à sa sensibilité exacerbée ont attisé mépris et dénigrement suite aux malheurs que subissent les habitants. Incomprise, malmenée, la culpabilité la ronge.
C'est en travaillant l'aspect horrifique que Django Schrevens répond à l'attente du titre qui signifie "la fille sorcière" [en langue bamanan / bambara, NDLR]. En situant sa caméra à hauteur des yeux, toujours en proximité de Siré, il accentue la compréhension du vécu tragique de Siré.
Avoir un don surnaturel ne constituerait-il pas une entrave pour vivre dans la société ? Quelle image ont les habitants de ce village de cette personne qui ne leur ressemble pas ? Traitée de sorcière, Siré parviendra peut-être pas à vaincre cette culpabilité qui l'a longtemps rongée sans que ses deux frères ne l'aient beaucoup aidé.
Aba SAGNA (Dakar)