Suite à un drame, Eissa, un Noir africain, perd trois de ses compagnons. Pris au piège des réalités sociales et de ses propres luttes personnelles, ce jeune migrant cherche désespérément un échappatoire : quitter l'Egypte clandestinement.
Le film s'ouvre sur un plan fixe prolongé, où nous faisons la connaissance d'Eissa, figé dans une immobilité troublante. Son regard vide est scruté par la caméra, captant l'intensité de son désespoir. Et le cadrage évolue, permettant au personnage de se détacher des murs qui l'entourent, comme s'il émergeait de l'image elle-même. Le rythme et les plans semblent fortement inspirés d'un western crépusculaire. Tout au long du film, les mots sont superflus.
Morad Mostafa nous immerge dans le silence, tandis que la musique accompagne parfaitement le récit. Les visages, empreints d'une profonde tristesse, contemplent l'horizon lointain avec une angoisse palpable. Les performances des acteurs sont remarquables, apportant une profondeur émotionnelle à leurs personnages, avec des expressions d'une esthétique saisissante. Le paradis promis par Eissa : est-il l'Europe ou celui promis par le religieux ?
Modou NDIAYE