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JÉRICHO. Le monde des maladies incurables, par un délice visuel malgré quelques défaillances
Un court métrage fiction, de Fabrice BEKONO, Cameroun
critique
rédigé par Abigaïl Ngobo Bekono
publié le 19/02/2024
Fabrice BEKONO, réalisateur camerounais
Fabrice BEKONO, réalisateur camerounais
Arnaud Ndong (dans le rôle de "Jéricho"), acteur principal
Arnaud Ndong (dans le rôle de "Jéricho"), acteur principal
Le réalisateur Fabrice BEKONO, avec son trophée "10 jours pour un film" (Ecrans Noirs 2021, Yaoundé)
Le réalisateur Fabrice BEKONO, avec son trophée "10 jours pour un film" (Ecrans Noirs 2021, Yaoundé)
Abigaïl NGOBO BEKONO, Rédactrice (Yaoundé) à AFRICINÉ MAGAZINE
Abigaïl NGOBO BEKONO, Rédactrice (Yaoundé) à AFRICINÉ MAGAZINE

L'anxiété, le découragement, la solitude, les nuits blanches, le sentiment d'être incompris, le dévouement pour soi et pour les autres sont autant de sentiments que nos proches ressentent face à une maladie dite incurable. C'est dans ce sens que Jéricho (œuvre cinématographique du jeune réalisateur Fabrice BEKONO) nous présente l'histoire tragique, d'un jeune homme.

Jéricho est un jeune qui a perdu ses parents de suite d'une maladie incurable dénommée "LA SPIRITO TUMEUR". À son tour, il se voit porter la lourde charge d'apporter au monde la clé pour vaincre cette pathologie meurtrière.

Le film Jéricho nous fait voyager dans le monde de ces personnes atteintes d'une maladie incurable, au travers des personnages tels que Jéricho (incarné par le comédien Arnaud NDONG) et Salem (incarné par Axel ABESSOLO), entre autres. Durant son voyage terrestre, Jéricho va perdre sa mère et décide d'aller verser ses cendres dans un endroit où son père (qu'il n'a pas connu de son vivant) s'était exilé. Le but est de trouver un traitement adéquat contre la dite maladie qui avait aussi eu raison de lui.



Enveloppé de belles images, d'un scénario bien élaboré, des dialogues bien construits, et du jeu d'acteur bien manié par les comédiens expérimentés, ce court métrage nous plonge dans un univers mélancolique. Il est bourré de sensations diverses telles que l'anxiété (celle de savoir si cette maladie décimera encore personnes), la compassion (de voir un jeune garçon privé de ses parents et de sa joie de vivre), l'amour (des parents envers leur enfant et vice-versa), la peur (provoquée par des êtres qui n'existent plus) et l'espoir. Ce dernier sentiment s'exprime à travers le récit du personnage de Salem : il porte un amour indéniable pour son fils bien qu'il ne l'ait point connu de son vivant.

Le lieu de tristesse et détresse de Jéricho à travers le récit de feu son père devient alors le lieu de la naissance de son existence : "Je suis fier de toi mon fils, mon esprit est en toi. Tu as tout pour y arriver. Tout ce dont tu as besoin se trouve dans la cabane". L'auteur de cette œuvre cinématographique nous rassure donc au travers du dialogue des personnages qu'il y a toujours une solution à chaque problèmes : "Il y a toujours une issue pour s'en sortir".


Néanmoins, si nous reconnaissons que cette œuvre cinématographique est un pur délice, nous soulignons tout de même quelques défaillances.
En effet, bien que Jéricho soit un régal pour les vidéastes, nous notons matière à redire sur certains éléments. Par exemple le bruitage fait au niveau de la scène à la rivière : le son est trop intensifié sur les chutes d'eau. Cet état de choses tue l'effet naturel de ce dernier et ne permet pas la facilité d'écoute du dialogue des deux interlocuteurs.
Nous soulignons aussi, le jeu d'acteur du protagoniste principal qui est trop dense et non posé. Cela donne l'impression qu'il n'y a pas eu une réelle fusion entre le comédien et le personnage. De même qu'au niveau de la diction, dans l'une des scènes d'échange entre les deux protagonistes mâles dans laquelle la tension atteint son paroxysme, l'on arrive à peine à saisir les répliques faites par Salem à son fils.

En fin de compte, nous soulignons que cette œuvre cinématographique n'est pas consommable par tout type de public. Cela peut aussi être dû à un choix particulier (que nous respectons dans ce cas) de son auteur. C'est une œuvre élitiste dont la compréhension nécessite une certaine culture cinématographique.

L'auteur de ce film serait-il en train de mettre en exergue une pathologie touchant réellement le monde ? LA SPIRITO TUMEUR serait-elle "un cancer de l'esprit" ? Si oui, quelles sont ses symptômes et les personnes susceptibles de la porter ? Si cette dernière est réelle, quel est donc le traitement qui pourrait lui être attribué ?

Abigaïl NGOBO BEKONO

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