Depuis le mois de mars, Xalé, les blessures de l'enfance gagne les écrans, à travers le réseau CanalOlympia. Désormais, le long métrage du Sénégalais Moussa Sène Absa débarque dans les salles françaises, ce 03 avril.
Xalé narre la tragédie qui étreint Awa et Adama, deux jumeaux de 15 ans vivant dans un quartier de la banlieue de Dakar. Awa excelle à l'école : elle est intelligente, brillante. Son jumeau, Adama, est un commerçant ambulant. Il espère rejoindre l'Europe, comme d'autres jeunes de son âge, à tout prix.
La pugnacité des jeunes Africains n'est guère entamée par les frontières quasi hermétiques dressées dans la mer comme sur les chemins de terre (surtout le désert où des entrepreneurs cannibales dévorent les rêves des gens, à l'instar des dirigeants corrompus dans nombres d'États). Un voyage aussi dangereux peut-il être plus précaire que le quotidien qui émacie l'avenir du fougueux Adama et de sa jumelle Awa ?
C'est certainement la partie la plus réussie du film : plonger dans le désespoir des jeunes Sénégalais (composant une large part de la population) pour mieux faire ressortir la force qui les meut même / surtout vers la mort.
Adapté du roman "Adama et Awa" de Mandir N. Thiaw, le nouveau long métrage du réalisateur sénégalais Moussa SÉNE Absa est distribué en France par notre consoeur burkinabèe Calire Diao (Sudu Connexion.
XALÉ narre la tragédie qui étreint Awa et Adama, deux jumeaux de 15 ans vivant dans un quartier de la banlieue de Dakar. Brillante et intelligente, Awa excelle à l'école. Adama, lui, préfère vendre des babioles dans la rue et envisage un voyage précaire pour rejoindre l'Europe.
À l'orée de leur vie d'adulte, l'une et l'autre vont être percutées par l'avanie du monde.
Le cinéaste s'attache ici la collaboration de jeunes (actrices, acteurs et techniciens), avec néanmoins quelques noms capés : la magistrale Rokhaya Niang, Ibrahima Mbaye Tché ("Karmen", le commissaire dans "Atlantique" de Mati Diop, "Black", "Ramata",...) qui a une palette de jeu sans limite, Mentor Bâ (jouant Minuit dans le film "Saloum" qui est mort en août dernier, en PHOTO).
Nguissaly BARRY (Awa) est une actrice très prometteuse (primée aux JCC 2022), aux côtés de Mabèye DIOL (Adama, tout en nervosité, une révélation).
Après TABLEAU FERRAILLE (Prix de la meilleure image, Fespaco 1997) et MADAME BROUETTE (Ours d'argent, Berlinale 2002), XALÉ, LES BLESSURES DE L'ENFANCE (XALÉ: CHILDHOOD WOUNDS) est le troisième volet de la trilogie de Moussa Sene Absa.
Sorti le 08 mars à Dakar et 13 autres pays africains, il est sur les écrans français à partir de mercredi 03 avril 2024, veille de l'anniversaire de l'indépendance du Sénégal.
Pour accompagner la sortie de son film, le réalisateur Moussa Sène Absa est en France du 1er au 10 avril 2024 pour une tournée exceptionnelle de projections organisée par Sudu Connexion, en partenariat avec l'Association des Cinémas de l'Ouest pour la recherche (ACOR), le Festival Caravane des Cinémas d'Afrique et l'association Femmes Focus.
Xalé a représenté le Sénégal aux Oscars 2023, après une première mondiale au BFI London Film Festival 2022 (Royaume-Uni).
Le film a remporté quatre African Movie Academy Awards. Il été primé aux Etats-Unis, en Colombie, en Belgique, au Canada, en Egypte, en Tunisie et au Burkina Faso.
Rokhaya Niang (tante Fatou) a reçu le Prix de la meilleure actrice dans un second rôle aux AMAA 2023, Nigéria. Elle donne la réplique à Ibrahima Mbaye Tché (oncle Atoumane).
Produit avec le soutien du FOPICA (Sénégal), le scénario est à trois mains: Moussa Sène Absa, Ben Diogaye Bèye et Pierre Magny.
AFRICINÉ MAGAZINE (Dakar) soutient ce film.
Thierno I. DIA
(Association Sénégalaise de la Critique Cinématographique | Depuis le Sud)
