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Red Sea IFF 2023 : Entretien Croisé (Trois questions à…) Emmanuella LALANGA, Awa Moctar GUÉYE
Repenser les films, Révolutionner le cinéma africain
critique
rédigé par Bassirou Niang
publié le 09/05/2024
Emmanuella LALANGA, réalisatrice et scénariste centrafricaine
Emmanuella LALANGA, réalisatrice et scénariste centrafricaine
Awa Moctar GUÈYE, réalisatrice et scénariste sénégalaise
Awa Moctar GUÈYE, réalisatrice et scénariste sénégalaise
VOUNDOU / TRISTESSE (film en développement)
VOUNDOU / TRISTESSE (film en développement)
Image du film VOUNDOU / TRISTESSE (en développement)
Image du film VOUNDOU / TRISTESSE (en développement)
Scène du film TIMIS (DUSK)
Scène du film TIMIS (DUSK)
Scène du film TIMIS (DUSK)
Scène du film TIMIS (DUSK)
Scène du film TIMIS (DUSK)
Scène du film TIMIS (DUSK)
La cinéaste Awa Moctar Guéye (Sénégal)
La cinéaste Awa Moctar Guéye (Sénégal)
La réalisatrice Emmanuella Lalanga (République centrafricaine)
La réalisatrice Emmanuella Lalanga (République centrafricaine)
Bassirou NIANG, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Bassirou NIANG, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE

Deux réalisatrices africaines nous parlent de leur participation à la 3ème édition du Red Sea Film Festival (30 Nov - 06 Décembre 2023 | DJEDDAH - Arabie Saoudite).

Sur tous les continents se manifeste, chez la jeunesse, un désir d'investir le champ du Septième Art, de s'exprimer, de raconter des histoires, qu'elles soient intimes ou collectives. Le Red Sea IFF en ayant compris les enjeux, a créé un creuset recueillant les Projets de films les plus pertinents pour aider à leur concrétisation ou à leur développement. Emmanuella Lalanga et Awa Moctar Guèye, deux des participantes, venues d'Afrique, en parlent dans cet entretien croisé.

Comment s'est fait le choix de votre participation au Red Sea IFF 2023 ?

Emmanuella LALANGA (Réalisatrice - Centrafrique) : En ce qui concerne ma participation au Red Sea Souk, nous avons fait un dépôt pour le Fonds du développement de projets du Red Sea. Malheureusement, le mien n'était pas éligible, vu les critères définis. Cependant, par une heureuse surprise, Licia Eminenti nous a contactés pour que nous déposions notre Dossier de projet. Ce que nous avons fait sans tarder. Et c'est comme ça que j'aie pu être retenue comme réalisatrice participante au Red Sea Souk. 

Awa Moctar GUÉYE (Réalisatrice - Sénégal) : Mes distributeurs La Luna Production établis en France ont déposé Timis en sélection au festival. Un jour, j'ai reçu le mail de Red Sea qui me confirmait la sélection du film. J'ai renvoyé le mail à ma productrice Chloé Ortolé qui a sauté de joie. C'est elle d'ailleurs qui m'a expliqué le concept de Red Sea festival. Je ne connaissais pas Red Sea avant ; c'était la première fois que j'en entendais parler.

Parlez-nous de vos projets de films que vous étiez venues présenter.

Emmanuella LALANGA : Le projet que j'avais présenté au Red Sea Souk s'appelle Voundou ; nom tiré de ma langue maternelle le Sango ("Tristesse" en français et "Sadness" en anglais). Ça raconte l'histoire d'une jeune femme de 23 ans, Jenifer, qui accouche d'un enfant mort-né, et selon la tradition, "on ne pleure pas un enfant qui n'a pas été". Une croyance partagée par tous y compris par le corps médical. Cette perte et l'impossibilité du deuil vont pousser Jenifer à repenser sa place de femme dans la société Centrafricaine. Elle veut avoir son propre droit à la douleur. Voundou est un projet autobiographique.

Awa Moctar GUÉYE : Timis est l'histoire d'une fillette nommée Binta. Il a été produit par Tangerines Production et post produit par le Centre Yennenga. Toute la chaîne de production et de post-production s'est faite au Sénégal. C'est une grande réussite et une fierté !



Comment appréciez-vous cette participation au Red Sea IFF, et quel regard posez-vous sur cette génération de cinéastes émergents dont vous faites partie ?

Emmanuella LALANGA : J'ai beaucoup apprécié ma participation au Red Sea IFF car c'est la première fois, pour moi, d'assister à un festival d'une telle envergure. J'en suis à mes débuts et c'est une grande fierté, une réussite pour moi d'avoir participé à ce festival et j'en suis très ravie. Ce fut un moment riche en rencontres, en découvertes. Bref c'est un vrai régal !

Nous les jeunes Africains, avons tout pour réussir par l'originalité de nos projets, la créativité et cette volonté de faire malgré les difficultés auxquelles nous faisons face chaque jour. Je pense que si l'on met un peu plus de moyens à notre disposition comme font les Arabes avec le Red Sea IFF, nous allons révolutionner le cinéma africain et avoir notre place dans le cinéma mondial. Tous les projets étaient juste impressionnants et la majorité ont eu des prix ; ce qui prouve combien la jeunesse africaine est sur la même longueur d'ondes que celles des autres continents.

Awa Moctar GUÉYE : Le Red Sea Souk était une expérience fabuleuse. J'ai pu voir de nombreuses créations venues des quatre coins du monde ; autant de cinéastes et de genres différents qui m'ont permis de repenser mes films et mes projets à l'avenir. Le circuit mondial du cinéma est très compétitif, nous auteurs africains, avons l'obligation de toujours hausser le niveau aussi bien dans la technique que dans la création artistique.

Bassirou NIANG, correspondant spécial à Djeddah

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