AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
25 019 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Monique PHOBA Mbeka
"Je tends vers une reconstruction de la mémoire"
critique
rédigé par Martial Ebenezer Nguéa
publié le 24/08/2006
Martial E. Nguéa
Martial E. Nguéa
Monique PHOBA Mbeka
Monique PHOBA Mbeka

Atelier de Yaoundé - 10ème FENCAF (Festival Écrans Noirs).

Que doit-on comprendre par "sorcière la vie" ?

C'est une manière de dire que ne vous focalisez pas sur la sorcellerie. La vie, elle-même est déjà une sorcellerie. Donc c'est une manière à moi d'interpeller les gens en leur montrant une certaine réalité. Et dans mon film, l'entretien que j'ai par exemple avec mon frère l'explique, il explique comment il a été difficile pour lui de raconter les difficultés qu'il a rencontré quand il allait au pays. Donc, cela fait qu'il fallait en parler.

En fait, c'est quoi le kindoki qui anime le débat ?

C'est vrai que je n'en parle pas dans mon film mais, tout ce qui a trait à la sorcellerie est désigné sous le nom de 'Kindoki'.

Est-ce que Sorcière la vie! rentre dans la veine du genre de sujets que vous traitez souvent ?

Je pense que après quinze ans de métier avec huit films à son actif, on est plus mâture et on pense à autre chose. C'est style que j'essaie depuis mon dernier.

Pourquoi avez-vous décidé de vous mettre en scène?

Il faut dire c'est une certaine implication de mon engagement. C'est une préoccupation qui est de notre temps. Vous savez que le Congo démocratique a ses antécédents politiques avec la Belgique. Nous qui sommes né en Belgique, y avons grandi, ne connaissons pas une certaine réalité de nos origines.

Et la caméra tend à montrer, de par sa mobilité, cet état d'instabilité psychologique dans lequel vous semblez vous trouver et même traduit vos angoisses.

Il ne faut pas lire cela ainsi, il y a certes une mobilité dans les images. C'est aussi du au dynamisme du caméraman. Il se laisse aller en toute liberté dans le film. Vous voyez, il y a des entretiens, des rencontres et pour que le spectateur ne perçoive pas une certaine lenteur, il faut une certaine lenteur.

Vous utilisez beaucoup d'images d'archives.

Vous savez, il y a une certaines réalités que nous ne connaissons pas. Dans le film, l'enseignante de danse parle de leurs problèmes, parmi lesquels, l'absence de la connaissance de la langue.

Vous parlez de plus en plus de la reconstruction de la mémoire?

On peut parler de cela. Parce que notre histoire, nous devons la connaître et il faut qu'on s'emploie nous-même à reconstruire notre histoire. En fait, je tends vers ce cinéma de plus en plus historique, qui va vers une reconstruction de la mémoire.

Propos recueillis par Martial E. Nguéa

Films liés
Artistes liés