100 ans après la mort d'une figure emblématique de la résistance africaine contre les colons envahisseurs, GBÉHANZIN, fils du roi Glélé ayant régné de 1889 à 1906 a tenu tête aux canons des Blancs, un film retrace son histoire. Son règne n'aura pas été long mais bouleversant tout comme le film qui ne dure que 52 minutes mais se révèle vraiment informatif et pédagogique. C'est la force didactique du cinéma sous le génie créateur de André Marie JOHNSON. Pour sa toute première réalisation cinématographique, le journaliste archiviste a eu le mérite de conserver l'histoire et de la transmettre à travers des générations et à travers le monde entier. Il y a les témoignages sur le personnage, la qualité des interventions et des intervenants : des universitaires, historiens, comme Jérôme ALLADAYÈ, Bienvenu AKOHA, Joseph ADANDE puis des hommes célèbres de l'histoire africaine comme Aimé CESAIRE, Jean PLIYA, Elikia MBOKOLO et surtout des autorités martiniquaises et algériennes sans oublier les autorités municipales de Bordeaux. Tout cet arsenal crédibilisé par l'audience des intervenants a contribué à donner un contenu indiscutable et indubitable. Ce documentaire qui est le tout premier réalisé en 2007 au Bénin vient prouver toute la richesse cinématographique béninoise.
André Marie JONHSON fait son entrée triomphale dans ce monde cinématographique encore instable au Bénin.
Projeté au festival Lagunimages, ce documentaire en grande partie historique a drainé un monde terrible, surtout dans le rang des élèves et étudiants qui se sont bousculés pour une place confortable et assister à cette classe d'histoire. Devant ce film documentaire, on revit les moments forts du règne court et bruyant du héros national béninois, GBÉHANZIN.
La télévision nationale béninoise accompagnant la promotion et la diffusion de ce film a su fidéliser un grand public devant les postes téléviseurs le 13 mai 2007. Au programme c'était GBÉHANZIN, le rêve inachevé, mais le délestage n'a pas pu permettre d'achever la vision de ce film.
Financé par le gouvernement béninois, ce film a été à la hauteur de l'histoire racontée et de l'homme dont il est question. Ce film a connu un succès au plan national. Cela doit convaincre le gouvernement béninois de l'importance du cinéma dans l'émergence d'un État et il doit s'investir dans la production cinématographique en élaborant des lois qui pourront favoriser la vie des artistes au Bénin. Car la détermination et l'exhaustivité de cette œuvre filmique qui à travers des photos ; des traces, des vestiges, a retracé avec fidélité et témoignages dignes et crédibles. Peuvent remplacer valablement une classe d'histoire plus efficace et plus didactique. André Marie Johnson vient démontrer que le cinéma peut contribuer à la transmission de l'histoire au Bénin comme le font Dani KOUYATÉ, Roger Gnoan M'BALA, et beaucoup d'autres cinéastes africains. Voilà aussi un film qui ouvre une grande porte sur les atouts touristiques au Bénin.
Réalisé en janvier 2007 à l'occasion du centenaire de la mort du roi GBÉHANZIN dont le règne aura marqué l'histoire de la résistance africaine contre les colonisateurs africains, ce film relance les débats sur les vrais raisons qui poussaient les résistants africains à se rendre aux colons et à plier l'échine. C'est aussi une occasion pour revivre les dessous de la colonisation et les traitements faits aux africains dans ce processus qui n'a fait qu'assujettir le continent noir. Quelles ont été les vraies relations du roi avec ses autres frères ? Le documentaire répond à plusieurs questions qui se posaient pour la compréhension de l'histoire.
D'Abomey à Blida en passant par la Martinique, Paris, Marseille, Bordeaux et Alger, le réalisateur a utilisé une méthodologie de recherche et de collecte de vraies informations vérifiables et prouvées qui ne fait guère douter du contenu de ce film. Une véritable classe d'histoire utile à la génération future.
Espéra G. DONOUVOSSI
