AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
25 061 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
W, d'Oliver Stone
Portrait de Bush en voyou texan
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 18/02/2009
Oliver Stone
Oliver Stone

Au cours des dernières années, le cinéaste américain Oliver Stone a accumulé les recherches, les notes, les archives, les entretiens,les documents sur un seul sujet : Bush, le président américain sortant. Le destin inexplicable de cet homme l'intéressait au plus haut point. Au dernier Festival de Dubai, Oliver Stone, qui a fait des films remarquables JFK, Platoon entre autres, était venu présenter en ouverture son dernier opus : W, une fiction de 130 minutes en version originale sous titrée en arabe où les rôles de Bush et des membres de son entourage sont tenus par une bande d'acteurs impressionnants, choisis pour être assez ressemblants : John Brolin, Richard Dreyfuss, Elisabeth Bank, Thandie Newton, Ellen Burstyn, James Cormwell...

Oliver Stone a voulu reconstituer fidèlement l'histoire de Bush, sa montée au pouvoir, illustrant chaque étape de sa fulgurante carrière en se basant sur des témoignages et des faits réels et en utilisant principalement les ressorts de la fiction.
La figure centrale qui apparaît dans son film, c'est celle d'un homme ubuesque qu'on ne voudrait pas avoir pour voisin. Un type poussé vers la boisson et la violence. Un authentique voyou texan qui faisait régner la terreur autour de lui et au sein même de sa famille (son père était déjà président). Qui aurait cru que le président des États-Unis (jusqu'au 20 janvier 2009) ne se plaisait guère dans les bibliothèques ou les amphis universitaires mais uniquement dans le vacarme assourdissant des bars avec abus de vodka et de whisky. Ce fut, à voir le film d'Oliver Stone, la ligne constante de Bush dés l'adolescence jusqu'à l'âge mûr.

Dans ce cas, qui fut derrière son accession au pouvoir ? Voici en fait un personnage qui en toute logique méritait d'être enfermé derrière les barreaux d'une prison mais qui parvient à se faire élire président. Cynique à souhait, le système électoral américain préfère avant tout les candidats qui ont beaucoup d'argent. Peut-être les choses ont changé depuis, avec l'arrivée d'Obama à Washington. Mais si l'on en croit Oliver Stone, le candidat le plus stupide pouvait le faire s'il a comme Bush le soutien de la très puissante mafia pétrolière du Texas. Bush était mauvais en tout, un nullard absolu, mais il a été élu deux fois !
L'élu des Texans était illico l'élu de l'Amérique. Une bien triste histoire américaine passée aux cribles par Oliver Stone.

Et ce "Bush-la-gaffe" une fois installé au bureau oval, comme on le voit encore dans le film, montre son incapacité à exercer ses fonctions.
Il y a par exemple ces scènes particulièrement cruelles où Bush s'illustre pitoyablement au cours de conférences de presse. Des fêlures intellectuelles et psychologiques très profondes apparaissent chez cet homme supposé être le plus puissant du monde. Oliver Stone évoque à ce sujet les dossiers irakien, afghan, iranien. Le cinéaste cogne aussi très fort sur tout l'entourage de Bush : Cheney, Rice, Rumsfield, Powell et d'autres en uniforme dont le bas niveau intellectuel et moral n'a pas épargné la planète entière.

Azzedine Mabrouki

Films liés
Artistes liés
événements liés