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Festival d'Oran - FIFAO 2009
Ce n'est qu'un au revoir
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 02/08/2009
Fifao 2009
Fifao 2009
La Recette Secrète de Fawzia (Khaltet Fawzia / Fawzya Special Blend) de Magdi Ahmad Ali
La Recette Secrète de Fawzia (Khaltet Fawzia / Fawzya Special Blend) de Magdi Ahmad Ali
Magdi Ahmad Ali
Magdi Ahmad Ali

Cette année le Festival International du Film Arabe d'Oran a visé très haut. On a assisté à une manifestation rigoureuse, éloignée de toute démagogie.
Les meilleurs films arabes récents étaient au programme, accueillis avec chaleur et enthousiasme par un public nombreux, motivé, extrêmement curieux.

Le succès du 3° Festival d'Oran s'est traduit aussi par une organisation de haut niveau, une ambiance joyeuse. Les invités venus de l'ensemble du monde arabe ont particulièrement apprécié l'accueil et l'hospitalité grandiose, le look très branché des responsables de l'organisation, cette sympathique bande de jeunes femmes, autour de Nabila Rezaig et Rabha Achit, qui ont veillé au moindre détail du séjour des invités et répondu à leur moindre demande. On gardera le meilleur souvenir d'elles, collées à leurs téléphones portables, et qui ont rendu si agréable notre séjour en mettant beaucoup de rires et d'efficacité dans l'air chaud d'Oran. Nabila et ses amies étaient vives, rapides, intelligentes : le festival d'Oran leur doit aussi une partie de sa réussite.

Cela fait plus d'un quart de siècle, qu'en Algérie, on essaye d'organiser un festival de cinéma. Jusqu'à 2007, on n'est jamais passé des discours aux actes.
Les bureaucrates des ministères n'étaient pas capables de le faire. Car il fallait être ouvert aux idées qui circulent dans le monde, s'intéresser à l'art sous toutes ses formes, chercher le plaisir avant la vanité, être attentif au système derrière le succès des plus grands festivals du monde, se maintenir continuellement dans un état de curiosité envers les innovations, les nouvelles du monde du cinéma.
Dans notre pays, un homme a compris l'engrenage complexe pour créer un authentique festival de film. Hamraaoui Habib Chawki a pris les devants et mis en marche le processus. Hamraaoui Habib Chawki est l'âme de l'aventure enthousiaste du festival d'Oran. Sans lui, il n' y aurait pas ce marathon de films arabes, parmi les meilleurs, sur les écrans d'Oran et toute la fine fleur du cinéma arabe au coeur de l'été d'El bahia. L'aventure personnelle du créateur et président du Festival d'Oran rappelle celle de Robert Redford qui a bravé toutes les opinions incrédules aux États-Unis et réussi à créer le Festival de Sundance. Par bien des aspects, courage, détermination, Hamraaoui Habib Chawki et Robert Redford sont pareils. Quand beaucoup piétinent et ne savent quoi faire, eux foncent. La manifestation d'Oran pourrait se révéler vitale dans les années qui viennent pour la culture en Algérie, comme l'est devenu Sundance aux Etats-Unis.

Ironiquement, des commentateurs dans la presse (de droite) algérienne qui n'ont pas mis les pieds à Oran, des nostalgiques de la décennie noire où les idées fascistes du FIS régnaient sur la culture, ont critiqué le festival d'Oran. L'ironie, c'est que ces gens s'en fichent du cinéma arabe et n'iront jamais voir un film.
Quand Redford a fait Sundance, toute la droite américaine aigrie tirait à boulets rouges sur lui. Aujourd'hui, Sundance, c'est la référence du cinéma d'auteur américain. Tous les directeurs de festivals du monde y vont pour faire leur programmation. Un jour prochain, ce sera le Festival d'Oran qui fournira des idées à ceux qui cherchent des films arabes.
Oran tient en mains son festival comme Paris tient sa Pyramide du Louvre tellement décriée à sa création et aujourd'hui devenue l'attraction majeure des milliers de visiteurs venus du monde.

Azzedine Mabrouki

Palmarès du 3° Festival international du film arabe d'Oran (23-30 juillet 2009)
Grand prix Ahaggar d'Or : Khaltat Fawzia, de Magdi Ahmed Ali, Egypte
Prix spécial du jury : Le Sel de la mer, de A. Jacir, Palestine
Meilleur réalisateur : Nourredine Lakhmari pour Casanegra, Maroc
Meilleure actrice : Ilham Shahin dans Khaltat Fawzia, Egypte
Meilleur acteur : Hassen Kechach dans Ben Boulaid, Algérie
Meilleur scénario : Jours de tracas, de A. Abdelhamid, Syrie
Mention spéciale : Cinecitta, de Brahim Letaief, Tunisie
Ahaggar d'Or du meilleur Court Métrage : Goulili, de Sabrina Draoui, Algérie

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