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FESTIVAL DE TORONTO 2009
Jamais sans ma Cadillac !
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 24/09/2009
Rachid Bouchareb
Rachid Bouchareb
Sotigui Kouyaté dans London river
Sotigui Kouyaté dans London river
Brenda Blethyn et Sotigui Kouyaté dans London river
Brenda Blethyn et Sotigui Kouyaté dans London river
Brenda Blethyn et Sotigui Kouyaté dans London river
Brenda Blethyn et Sotigui Kouyaté dans London river
Brenda Blethyn
Brenda Blethyn
Brenda Blethyn, Sotigui Kouyaté dans London River, de Rachid Bouchareb
Brenda Blethyn, Sotigui Kouyaté dans London River, de Rachid Bouchareb
Brenda Blethyn
Brenda Blethyn

Le festival international du film de Toronto s'est achevé, les chants, les musiques, les dialogues, les images du monde qui se côtoyaient et se parlaient reviendront l'an prochain dans cette ville étonnante qui est canadienne, indienne, chinoise, kurde, arabe, turque, séfarade, grec, thaï, et qui nous donne à voir tous les cinémas du monde.

On va regretter Toronto, l'accueil de grande classe, les Cadillac qui roulent pour les invités, et les films venus des cinq continents en grand nombre. Le festival aura un toit sur sa tête dès l'année prochaine, un rêve caressé par Piers Handling, directeur général du festival, et ses collaborateurs, depuis longtemps.
Cannes a eu son Bunker pas très beau. La Mostra de Venise attend toujours son palais. Toronto va inaugurer Bell Lightbox, un gratte-ciel de verre et d'acier élégantissime construit par Bruce Kawabara à l'angle de King et John streets, downtown. Ce sera son siège permanent avec des salles de projection totalisant plus de mille sièges, grâce à un fort investissement d'argent public et de dons privés.
Les aficionados du cinéma d'auteur, et même ceux qui vont à Toronto pour les stars et le business auront une seule adresse : Bell Lightbox.

Le cinéma d'auteur était majoritairement présent au 34° festival de Toronto. L'Algérie était représentée par London River, de Rachid Bouchareb.
Le Portugal était présent avec le joyau et dernier opus de Manoel de Oliveira : Excentricités d'une blonde, d'après le roman d'Eça de Queiroz.
Quant à la France, elle se distingue avec Le Refuge de François Ozon, une histoire hallucinante et superbement filmée sur les troubles familiaux dans la haute bourgeoisie parisienne, des gens sans amour, sans sentiment, plein d'égoïsme. Ozon a déjà montré comme ici la complexité, la fragilité, le mal de vivre dans un certain milieu familial en France.
La Grande Bretagne a envoyé le coup d'essai - coup de maître - de Jordan Scott (il s'agit de la fille de Ridley Scott) qui a filmé une très belle histoire et certainement tragique aussi dans Cracks, qui se passe dans les années trente, dans une "boarding school" très huppée : les fragiles relations entre une maîtresse et ses élèves (des filles) basculent dans la tragédie.
D'Italie, un des plus beaux films du festival de Toronto cette année se passe à Milan : Io Sono l'Amore, du cinéaste sicilien Luca Guadagnino.
Ce cinéaste a dû apprendre ses leçons chez Luchino Visconti. Dans le Milan industriel aujourd'hui, voici un empire familial qui s'effondre. La famille Recchi à l'apogée de son opulence subit un catastrophique revers de fortune. Ils habitent une villa splendide avec cérémonial et train de vie de haute volée, raffinement des manières et des habits. Et soudain c'est la crise et leur manufacture de textile est vendue à un Indien. C'est la chute finale, la perte du statut et de la cohésion familiale. Les relations avec les enfants éclatent. C'est la grande actrice Tilda Swinton qui jour le rôle de la mère avec l'étiquette de la haute bourgeoisie qui soudain s'effondre.
Le film de Guadagnino est fait avec une sophistication extrême. C'est encore une fois digne du Guépard de Visconti et des splendeurs de ses autres films.

Azzedine Mabrouki

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