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Tournage - Il était une fois l'aube, de Mohamed Ali Nahdi
Action et scènes spectaculaires
critique
rédigé par Mehrez Karoui
publié le 09/03/2010
Mahrez Karoui
Mahrez Karoui

Mohamed Ali Nahdi, ou Dali pour les intimes, a entamé le 12 novembre 2009 le tournage de son prochain film. Après son premier court métrage Le projet (24 min, fiction, 2008) qui a rencontré un certain succès auprès du public et lui a permis de récolter plusieurs prix dans différents festivals ici et ailleurs, le jeune cinéaste n'a pas voulu attendre le verdict de la Commission d'aide à la production pour se lancer dans la réalisation de son deuxième court métrage. "Je n'aime pas attendre, je veux faire des films de jeunes sur les jeunes avant que la vieillesse ne me rattrape moi aussi !", nous lance-t-il dès notre arrivée sur le plateau de tournage.

C'est à El Manar que nous l'avons rencontré au milieu d'un décor digne d'une grosse production. Sur une colline qui surplombe la Ville de Tunis, deux dizaines de projecteurs sont allumés, la scène se déroulant la nuit, pour éclairer un véritable défilé de voitures de luxe : des Porsche, des Mercedes, des motos façon grosses cylindrées… et une fourmilière de techniciens et de figurants qui s'activent sur le plateau. La grue est installée, ainsi que les rails du travelling. Le chef opérateur, le jeune Amine Messaâdi, veille aux derniers préparatifs avant de mettre en marche sa caméra, une Red One, dernier cri des caméras numériques.
"Cette fois et avec tous ces moyens sophistiqués, je suis pour de bon en train de faire du cinéma", avoue le réalisateur, non sans une certaine émotion manifeste dans sa voix.

En effet, M. A. Nahdi et Riadh Thabet (Ulysson Productions) ont décidé de se lancer dans cette "aventure" sans aucune aide ni subvention. "Nous prenons un risque, cette fois, puisque nous produisons avec notre propre argent, expliquent-ils. Mais c'est un risque calculé, ajoute Riadh Thabet, même si le film coûtera plus cher que d'habitude, soit environ 200.000 dinars". Ce court métrage de fiction, qui s'intitule Il était une fois l'aube, aura une durée de 25 à 30 minutes. "Il s'inscrit dans la continuité par rapport à mon film précédent, nous confie le réalisateur, puisqu'il traite du thème de la jeunesse". Cependant, cette fois, le sujet et la démarche sont différents.

"Une nouvelle démarche de production"

Si Le projet raconte les déboires d'un jeune adolescent issu des quartiers populaires, confronté à la délinquance et à des problèmes familiaux, Il était une fois l'aube s'intéresse à la classe huppée de la Ville de Tunis. Il s'agit d'une bande de huit adolescents, quatre filles et quatre garçons, issus des milieux les plus aisés de la capitale. Nassim, le personnage principal, fils d'une famille tunisoise richissime, vit très mal la séparation de ses parents. Le rythme de vie qu'il mène grâce à l'argent de sa mère ne suffit pas pour le consoler. Il sombre alors dans l'alcool et la drogue en espérant échapper à la réalité.
"Après avoir montré certains aspects de la vie des jeunes Tunisiens d'aujourd'hui dans les quartiers populaires, j'ai voulu me focaliser sur l'autre revers de la médaille, en l'occurrence la jeunesse dorée de la capitale. Celle qui, dès la naissance, dispose de tout: le fric, les belles voitures, etc. J'évoque aussi une frange de la société tunisienne aussi méconnue que la jeunesse des bidonvilles qui vit complètement coupée du reste de la société". Mohamed Ali Nahdi retrouve également sa vocation de comédien, puisqu'il campe le rôle d'un jeune Beur nommé Kader. Quant aux principaux protagonistes, ils sont tous interprétés par de nouveaux visages qui jouent pour la première fois. Et le réalisateur de s'expliquer : "Mes héros appartiennent à une tranche d'âge située entre dix-huit et vingt ans et je ne connais pas d'acteurs professionnels de cet âge".
Au casting, figurent aussi des noms connus comme Walid Nahdi, le frère du réalisateur, Souad Mahassen, sa mère, mais aussi Hélène Katzaras, Mohamed Ali Ben Jemâa et Moez Ghediri.
"J'ai même fait appel à un professionnel pour superviser les scènes de combat et d'action, le cascadeur Issam Barhoumi. Concernant la musique originale, j'ai sollicité l'apport de DJ Danger".

Côté production, Riadh Thabet nous a expliqué qu'après l'expérience de Dix courts, dix regards avec le réalisateur-producteur Ibrahim Letaïef, Ulysson compte poursuivre l'aventure avec de jeunes talents tels Mohamed Ali Nahdi, Mohamed Ben Becher et Walid Tayâa. "Il s'agit d'une nouvelle démarche de production qui consiste à miser sur les jeunes, dans le but de moderniser le cinéma national et de donner la chance à ces jeunes de réaliser leurs projets. Il ne faut plus attendre l'aide du ministère pour entamer un tournage. L'aide est certes indispensable, mais il faut changer nos modes de production. Aujourd'hui, on peut présenter un produit fini et s'adresser directement à la commission d'achats au sein du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, comme cela a été le cas pour le premier court métrage de Mohamed Ali Nahdi".
Le tournage se poursuivra durant 15 jours dans des lieux différents de la capitale, entre Gammarth, La Soukra, le grand pont de Radès…Les moyens mis en œuvre pour le tournage avec une équipe technique de plus de 47 personnes, outre les acteurs, préfigurent un film plein d'action et de scènes spectaculaires.

Mahrez KAROUI

Tunis, le 20/ 11/ 2009

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