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63ème Festival de Cannes
Welles Ou Maradona
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 18/05/2010
El Djinn, de Yasmine Chouikh
El Djinn, de Yasmine Chouikh
Un homme qui crie
Un homme qui crie
Mahamat-Saleh Haroun, réalisateur
Mahamat-Saleh Haroun, réalisateur

Submergés d'images, cheminant au creux de mille fictions, vivants aux côtés de stars éclatantes de rondeurs, ici, pourtant, certains songent déjà aux matchs de Pretoria en Afrique du Sud. Passionné de ballon rond, le Délégué Général du festival de Cannes, Thierry Frémaux, avoue que son coeur balance entre Orson Welles et Diego Maradona...
C'est le même génie créateur, le même chaos fier et hautain. Pendant ce temps, Mahamat Saleh Haroun a présenté son film Un Homme Qui Crie et a marqué un beau but dans la compétition.

Film sombre, fort dérangeant, dépourvu du moindre espoir. C'est une histoire déchirante qui se passe au Tchad en pleine guerre civile, d'exode, de misère et de désespoir. Adam, employé d'hôtel perd son travail et voit son fils unique pris de force par le gouvernement pour "l'effort de guerre" contre la rébellion. C'est un film lent, cohérent, très bien fait. Il n'y a pas de choses inutiles.

Tout est rigoureux dans le travail de mise en scène et la présence forte des personnages dans leurs sentiments et leurs troubles intérieurs. Tout ce qui fait la cohésion sociale de la société tchadienne est éclaté, déchiré, émietté. Poussé au bout de son malheur, Adam commet un acte fatal en sacrifiant son fils. Ce faisant, il se détruit lui-même.
Que peut-il faire sinon pousser un cri et sombrer dans la folie ? Les Africains sont-ils seulement les jouets de l'Histoire ou reprendront-ils un jour leur destinée en mains ?

Point commun entre Un Homme Qui Crie et Biutiful, le film du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu : la facture désespérée de la vie des personnages. C'est un récit très sombre aussi où l'acteur Javier Bardem entre dans le personnage d'un homme tiraillé, mourant de cancer, errant dans les bas-fonds de Barcelone, cité vouée à la violence et au trafic en tous genres. Cité de déclassés, émigrés arabes, africains, chinois, pourchassés par une police corrompue. Force et vitalité d'une oeuvre qui a marqué la compétition.

Tout autre chose, c'est le fastueux film de Bertrand Tavernier, une histoire d'amour au XVI° siècle : La Princesse de Montpensier, une jeune femme déchirée entre son devoir et son désir amoureux. Epoque de la Saint Barthélemy, des guerres de religion. Oeuvre de passion, de jeu de rivalités mais d'une grande poésie, d'une grande beauté.

Sur la Croisette, rencontre de toutes les générations : on voit Woody Allen venu présenter You Will Meet A Tall Dark stranger (hors compétition) et aussi Yasmine Chouikh, très souriante sous sa masse de cheveux noirs, invitée au Short Film Corner pour montrer El Djinn.

Azzedine Mabrouki

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