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Damas ! Fragments - Avignon 2012
critique
rédigé par Emmelyne Octavie
publié le 01/08/2012
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Valérie Whittington, Grégory Alexander et Jean-Louis Danancier
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Valérie Whittington, Grégory Alexander et Jean-Louis Danancier
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Régine Lapassion et Grégory Alexander
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Régine Lapassion et Grégory Alexander
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Régine Lapassion
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Régine Lapassion
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Valérie Whittington, Régine Lapassion et Grégory Alexander
Représentation de Damas ! Fragments au festival d'Avignon 2012 avec Valérie Whittington, Régine Lapassion et Grégory Alexander

Parce qu'un poète en appelle un autre… C'est dans la salle Édouard Glissant de la Chapelle du verbe incarné que Damas ! Fragments a posé son décor. Une pièce amenée par la Compagnie de l'Homme aux Semelles de Vent (Patrick Moreau) et la Troupe du Méridien (Grégory Alexander). Et tous les soirs, depuis le 7 juillet, c'est un nouveau fleuve, le Rhône, qui coule dans les veines de l'homme et du poète, permettant ainsi à des milliers de spectateurs présents pour le Festival d'Avignon, de (re)découvrir l'œuvre de ce chantre de la Négritude.
Dès l'entrée dans la salle, on l'aura vite compris, le spectacle a déjà commencé… Quelques notes sur un piano. Un homme accoudé à une table, un verre à la main et cette bouteille de Black Label "à boire pour ne pas changer".
En fond de scène à gauche, élevée sur plusieurs mètres, sous un trio de couleurs bois-terre qui s'épousent… une femme. Une mère. Ornée d'une couronne et vêtue d'une longue robe. La robe des origines. Le personnage intrigue. Ses accessoires interpellent. Et ce regard surplombant qui en silence observe toute chose, convoque notre imaginaire vers un ailleurs… Le pays natal.
Valérie Whittington dans le haut rôle de la terre mère
Entre chant traditionnel et conte, c'est un public transporté qui tend l'oreille et lève les yeux vers cette figure terrestre et maternelle où le poète se réfugie et cherche à se consoler.
Elle est l'exil et lui l'exilé. Elle l'accompagne et l'entraîne de ses mélodies envoûtantes. Et tous deux se moquent du souvenir de la mère et de cette enfance noyée dans un "hoquet", jusqu'à l'ivresse. Le rire et l'amusement s'étiolent rapidement, laissant place à un mal-être et à une mélancolie. Il est là le déchirement du poète… entre ces deux terres.
Régine Lapassion : la voix d'un exil tourmenté
Et si dans son rôle Régine Lapassion parodie, sous les rires des spectateurs, les deux amours du poète, "son pays et Paris", c'est ce même public qu'elle transporte et émeut à la fin avec le chant d'une valse triste et mélancolique.

Grégory Alexander dans le rôle du poète torturé
Qu'on les lui rende… ses poupées noires !
Il a les mots, et pourtant la parole lui manque à l'enfance. On comprend mieux d'où lui vient son bégaiement.
Il a les mots, et pourtant, il se sent bien ridicule à son "retour de Guyane", debout sur les talents/talons de l'exil.
C'est une interprétation forte de Damas que nous offre le comédien Grégory Alexander dans cet entre-deux mondes qui s'oppose et tourmente son être.
Deux mondes interprétés par les deux comédiennes, Régine Lapassion et Valérie Whittington, et qui par la force de leurs regards qui s'ignorent puis s'observent nous invitent dans une rivalité silencieuse pour le poète.
Un spectacle dans lequel musique, chant, danse et poésie partagent la même scène. Un seul regret peut-être, celui d'avoir entendu si peu la clarinette, à l'abandon sur cette table de bar.

Emmelyne Octavie

16 juillet 2012

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