En rentrant à pied de ses courses, Mthunzi est invité à aider une femme blanche prise d'une crise d'épilepsie. Et le voilà rapidement pris au piège par le danger de faire une bonne action dans un pays où les préjugés sur les personnes de couleur sont encore teigneux.

Tebogo Malebogo montre très habilement comment la Nation Arc-en-Ciel est aujourd'hui encore transpercée par l'héritage de l'apartheid. Mthunzi est basé sur des faits réels et ancré dans l'histoire actuelle et passée de ce pays. D'une grande tension, tant par l'excellente performance de ses acteurs que par la force de son sujet, le film résonne avec la réalité du monde actuel.



La mise en scène décrit une situation absurde. En effet, le jeune homme, Mthunzi, s'est retrouvé au mauvais endroit au bon moment. Malgré sa bonne action, il est piégé par les préjugés inconscients d'une société sud-africaine où une personne noire vue dans une maison de Blancs est automatiquement un dangereux intrus. Les deux femmes blanches se voient obligées de lui demander de l'aide, mais face à un autre élément inattendu, c'est un malentendu total et le drame n'est pas loin.

Malebogo pose ici toutes les bonnes questions par le biais d'une intrigue passionnante, mais de manière subtile, en accumulant les signes de gêne de Mthunzi. Il convoque également les ficelles hitchcockiennes du suspense, renforcé par l'éclairage tamisé de l'intérieur de la maison. Ce court métrage traite de questions complexes d'une manière magnifiquement simple.

Awa DIOP
Oussama Monique SAGNA
Amadou DIA

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2021 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 4è édition du Festival de Dakar Court par le Festival et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).