A la fois maquilleuse, réalisatrice et productrice, elle a pour credo : "Refuser le conformisme. S'ouvrir aux autres. Et faire".
La cinéaste gabonaise, Nadine Otsobogo, nominée à la 28e édition du Festival international du film d'Amiens avec son documentaire "Il était une fois Naneth", a bouclé tout récemment le tournage au Cap Estérias (30 km au nord de Libreville) de son court métrage intitulé "Elle s'amuse" [avec Laurent Owondo et Prudence Maïdou, NDLR].
Ce film raconte l'histoire d'un sculpteur sur pierre de Mbigou dont l'amour, l'amusement et le désir sont les principales sources d'inspiration.
Après avoir quitté la ville pour s'établir en pleine forêt, il se retrouve soudain en panne d'inspiration. Mais après sa rencontre avec une jeune femme avec qui il a entretenu une liaison amoureuse, son génie créateur est, par bonheur, relancé !
"Je voudrais démontrer que l'acte d'amour, au sens large, est un acte créateur et cocréateur", a expliqué Otsobogo, qui a déjà à son actif un film intitulé "Songe au rêve", sorti en 2006. "Le sexe n'est parfois que la voie pour atteindre l'amour qui transforme la vie et donne un sens au génie de l'artiste", assure-t-elle.
Née au Gabon il y a une trentaine d'années, Nadine Otsobogo est une vraie passionnée de cinéma. Elle exprime son art à travers l'imaginaire, la vie intérieure et la rencontre des humains, dans une perspective africaine, voire universelle.
Son credo tient en une phrase choc : "Refuser le conformisme. S'ouvrir aux autres. Et faire." Rien d'étonnant à ce qu'elle soit à la fois chef maquilleuse professionnelle, réalisatrice de documentaires et de courts métrages, et productrice. Un parcours pour le moins atypique qui mérite une mise en lumière.
Sa carrière commence par le maquillage professionnel. La jolie silhouette de celle que l'on a coutume d'appeler Nadine O', sillonnait les plateaux de télé et de tournage de films du monde entier, mais aussi les studios photos de Paris, Dakar ou de Ouagadougou, pour se faire un nom.
"En tant que maquilleuse, je suis en contact avec différents réalisateurs et techniciens. Toutes ces rencontres sont une source de formation et d'information", dit-elle.
Avec plus de quinze années d'expérience dans le maquillage, celle qui arbore régulièrement des chapeaux a fourbi ses armes dans une école d'esthétique cosmétique, et co-dirigé, pendant plus de trois ans, une agence de maquillage.
Elle a été maquilleuse dans certains films dont "Le Marsupilami et l'orchidée de Chixclub" de Alain Chabat (2012), "Le collier du Makoko" de Henri-Joseph Koumba Bididi (2011), "Un homme qui crie" de Mahamat-Saleh Haroun, "Demain dès l'aube" de Denis Dercourt (2008), "Ramata" de Léandre-Alain Baker), "L'absence" de Mama Keita, "L'Ombre de Liberty" de Imunga Ivanga, "Neg'marron" de Jean-Claude Flamand Barny (2005), "Et toi t'es sur qui ?" de Lola Doillon (2006), "Sexe, gombo et buerre salé" de Mahamat-Saleh Haroun, "Le Jardin de papa" de Zéka Laplaine (2004), "Moi et mon blanc" de Pierre Yaméogo (2000), "40 mg d'amour" de Charles Meurisse (2005).
40 mg d'amour par Jour / Dir : C Meurisse from LA MAIN PRODUCTIONS on Vimeo.
Frédéric Serge LONG
Article précédemment paru dans le quotidien L'UNION (Libreville) du Samedi 24 et Dimanche 25 Novembre 2012, page 11, union.sonapresse.com/