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TSUTSUÉ. Sur les traces d'un symbolisme mythique
critique
rédigé par Marie-Andréa Adjakpa
publié le 26/12/2022
Marie-Andréa ADJAKPA, Rédactrice (Porto-Novo) à AFRICINÉ MAGAZINE
Marie-Andréa ADJAKPA, Rédactrice (Porto-Novo) à AFRICINÉ MAGAZINE
Amartei AMAR, réalisateur ghanéen
Amartei AMAR, réalisateur ghanéen
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film

Aller au cinéma et en repartir gai, ou déçu n'est pas chose anodine. Si tu n'as pas encore regardé TSUTSUƐ (TSUTSUÉ) de Amartei AMAR, réalisateur originaire du Ghana, prépare-toi à le voir !

Adulé pour sa sélection en compétition officielle au festival de Cannes en 2022, ce court métrage de 15 minutes suit Okai, un jeune garçon qui ne se remet pas de la disparition à la pêche en mer de son grand frère Adjei. Il cherche à le retrouver pensant avoir vu un corps flottant parmi les ordures ruisselant de la décharge à ciel ouvert qui borde l'océan.



Visuellement, la question de l'environnement est au centre du film, renforcée par l'incantation des sages qui l'introduisent. La mer charrie les déchets des activités des hommes du fait de leur mauvaise gestion de la nature. Cela se comprend d'autant plus que c'est du contexte ghanéen qu'il s'agit. Une interview du PNUD 2022 indique que "le Ghana ne recycle qu'un infime pourcentage de ses plastiques à usage unique". On découvre ainsi en larges plans l'état catastrophique de la berge.

Mais pourquoi le grand frère Adjei, a-t-il disparu ? N'est-ce pas la mer qui dirait : "Je me sens menacée par tous ces déchets ménagers. Alors je vous menace aussi en vous arrachant vos fils !" ? Les litanies des sages de la première séquence l'annonce déjà. Le morceau de plastique percé d'un grand trou qu'Okei se choisit semble représenter l'œil de Caïn, regard de la jeunesse dont personne n'est immunisé.
Si la raison le permet, j'affirme que si la femme était associée à ce casting, le message symbolique du film pèserait davantage. La responsabilité des femmes serait embarquée puisqu'elles utilisent les plastiques, et jettent les ordures autant que les hommes. N'aurait-il pas fallu capter la douleur d'une mère qui a perdu son enfant en mer pour que les femmes soient-elles aussi impliquées dans la prise de conscience qu'appelle l'ébullition du film ?

Ne jette plus les ordures dans la nature. TSUTSUÉ. J'ai peur !

Marie-Andréa ADJAKPA (Bénin)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court par le Festival, Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).

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