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Débats-forums Fespaco 2023 / 14 : Youlouka Luc Damiba parle de "Laabli l'insaisissable"
entretien
rédigé par Olivier Barlet
publié le 13/07/2023

Le réalisateur, producteur et journaliste burkinabé présentait en compétition officielle au Fespaco 2023 son documentaire Laabli l'insaisissable. Il fut invité à en parler avec la presse et les professionnels lors des débats-forums. Transcription résumée.

Annick Kandolo : Youlouka Luc Damiba est journaliste, président de l'association Semfilms, producteur et réalisateur. Il a coréalisé plusieurs films parmi lesquels le célèbre Borry Bana sur Norbert Zongo mais aussi Koglweogo Land, un film sur les groupes d'auto-défense, en pleine actualité burkinabée.

Il participe au Fespaco 2023 avec un film qui retrace l'histoire de Moustapha Thiombiano, "Laabli national", qu'il a décidé d'appeler dans son film Laabli l'insaisissable. Ce titre traduit le nom Laabli qui veut dire l'insaisissable en langue gourmantché (gulmancéma). Moustapha Thiombiano avait mille vies et était pionnier dans beaucoup de domaines notamment dans la création des radios privées au Burkina, l'organisation de compétitions à moto, l'organisation de concours de miss au Burkina et dans la sous-région. Il a aussi été acteur, chanteur, patron de médias et j'en passe. Vous le rappelez au début du film, Laabli a toujours refusé qu'on fasse un film sur sa vie. Qu'est-ce qui a fait que finalement il accepte ?

Youlouka Luc Damiba : J'ai connu Laabli dans un contexte de journaliste. Il avait dans les années 1990 le premier média radio africain privé. En tant que journaliste, nous admirions notamment Edward Ouedraogo et Norbert Zongo au niveau de la presse écrite, et Moustapha Thiombiano au niveau de la presse audiovisuelle et radio. Dans le cadre des mes activités militantes, j'ai croisé Norbert Zongo et Moustapha Thiombiano. Nous avons animé une émission ensemble lorsque j'étais encore étudiant à l'Université de Ouagadougou en journalisme et communication.

Nous avons décidé de faire un film sur Norbert Zongo et puis au mois de mai, j'ai dit qu'il fallait que quelqu'un fasse un film sur Moustapha. J'ai cherché, j'ai demandé, et on m'a dit qu'il refusait de se laisser filmer. Je me suis dis que j'allais essayer de voir si je pouvais le convaincre de passer de l'autre côté de la trappe. Jusqu'au cinquième rendez-vous, il m'a toujours dit non ; il ne voulait pas. Quand il se faisait un film, il pensait à la mort. Mais avec ma persévérance, il s'est rendu compte que même s'il ne disait pas oui, j'allais commencer à filmer. On peut ne pas avoir son accord et filmer pour avoir certains éléments dans ses activités.

Je l'ai convaincu en insistant ; et je suis allé plusieurs fois chez lui pour causer de tout et rien, sans forcément dire que je voulais faire un film. Je voulais connaître l'homme, savoir ce qu'il avait fait et au fur et à mesure, je pense que lui-même sentait que quelque chose allait arriver donc il accepta de livrer quelques secrets et confidences. Il m'a dit : "Ok, on y va pour le film" et il m'a demandé le prix. Il plaisantait en disant qu'il était une star. Il n'était pas acteur mais son prix était mon prix ; ce qu'il proposait, je le payais, mais il me connaît, je n'ai pas d'argent. Les semaines qui ont suivi, on a commencé à tourner dans sa ville.

Personnellement, en tant que jeune, j'étais admiratif de ses mille initiatives. Je me suis demandé comment Moustapha pouvait avoir un nouveau projet chaque jour. Il mettait les moyens qu'il fallait pour réussir. Il y avait du bon et du mauvais, ce n'était pas un ange, mais il était humain et bosseur.

Dans le scénario initial, on voulait le suivre dans certaines situations : retour dans son université de formation au Ghana, retour dans son village natal au Togo, retour aux Etats-Unis où il a passé dix-neuf ans, et on avait même convenu avec Stevie Wonder, qui est toujours vivant, que Moustapha lui rende visite. C'était le plan pour rendre le film un peu plus vivant, au lieu de seulement faire des interviews de lui et ses amis. Et puis, le jour du rendez-vous suivant, il est tombé malade. Il m'avait dit de l'appeler pour qu'il se prépare le jour-même, et lorsque j'appelais aucun téléphone ne passait, ça ne sonnait pas. J'appelle son directeur de radio et il me dit que le vieux est parti. Mais, comment ça ? On était en plein covid mais ce n'était pas ça. Il avait été hospitalisé quelques jours auparavant, tout s'est accéléré et le matin même, cinq minutes avant mon appel, le directeur avait reçu la nouvelle. J'ai tout de suite rangé mes caméras et j'ai foncé au domicile pour constater.

Olivier Barlet : On voit avec lui s'écrire dans le film l'Histoire du Burkina Faso. Cela le rend passionnant, mais je me suis sans cesse demandé comment vous gériez la question des clés de compréhension à donner à un public extérieur ?

On y a pensé et c'est pour ça que nous n'avons pas voulu donner la parole uniquement aux Burkinabès. La difficulté était effectivement de séparer la vie quotidienne burkinabèe qui ne peut pas être comprise par quelqu'un de l'extérieur et une histoire qui peut aller vers une forme d'histoire universelle, qui peut intéresser tout le monde. On y entend les Ivoiriens et on a fait une petite ouverture aux Etats-Unis et même au Ghana où il a fait ses études. Dans le montage, on a laissé tomber beaucoup d'histoires burkinabèes. On a eu deux heures d'interviews avec lui, il nous a raconté de très riches histoires mais on en a gardé certaines pour écrire un livre. On a voulu qu'il s'adresse beaucoup plus aux jeunes, à la jeunesse d'Afrique.

Toutes les idées qu'il avait peuvent être dupliquées dans d'autres pays africains, voire même du monde. C'est un peu comme ça qu'on a imaginé le montage du film. L'acteur à traversé tous les régimes politiques du Burkina Faso, sauf peut-être les deux derniers, mais en dehors d'eux, il connaissait tout le monde politique du Burkina comme sa propre main. Quand je suis allé le voir, il a appelé le président pour le "gronder". Il était vraiment je m'en foutiste ; il avait le contact facile et connaissait tout le monde. Il pouvait décrocher son téléphone et causer avec Bill Clinton, quelques secondes plus tard il pouvait appeler le président ghanéen puis appeler l'Argentine, ensuite appeler Laurent Gbagbo pour lui dire : "Envoie-moi trois carcasses de mouton" ! Il était ami avec tout le monde. Quand Gbagbo venait, la première personne qu'il appelait pour annoncer qu'il était là c'était Moustapha. Moustapha était très aimé et avait comme objectif d'ouvrir une radio et une télé en Côte d'Ivoire ; Gbagbo avait donné son accord. Les démarches étaient en cours. Il fallait qu'il y ait une radio qui parle à la diaspora.

Le fruit de Miss Burkina, c'est la fondation Georgette qui est une mannequin burkinabé-américaine installée aux Etats-Unis depuis des années et qui construit ici des forages, donne des soutiens, et est très présente dans la société. C'est aussi l'un des objectifs qu'il avait en faisant les miss. Ça n'apparait pas car a on fait l'interview de Georgette après mais ça sera inséré dans la version longue en deux parties du film. On a voulu garder cette version universelle pour le monde mais on aura une version interne pour nos médias qui parlera plus aux Burkinabès. On n'a pas encore d'archives américaines mais nous avons fait la demande. C'est une grande partie de notre difficulté : comme on n'a pas pu aller aux Etats-Unis avec lui, l'accès aux archives devient coûteux. Alpha Blondy et Aïcha Koné parlent de promotion de la musique : sans Moustapha, ils ne seraient pas grand chose ; ils le disent clairement. Ce sera dans la version longue. Il leur ouvrait les portes de tous les pays de l'Afrique de l'Ouest.

Question de la salle : Ne sont-ils pas nombreux ceux qui n'ont pas été apprécié à la hauteur de leur valeur ?

Il y a tellement d'hommes dont on pourrait parler ; des hommes qui ont marqué le pays, qui ont marqué l'Afrique… Personnellement, je n'aime pas faire des films de fiction. On la vit suffisamment  tous les jours dans la réalité ! Alors chaque jour je prends des notes sur des projets, une dizaine de films au moins, mais on n'a pas les moyens ! Moustapha est plus connu en Côte d'Ivoire qu'il n'est connu par les Burkinabès. Il faut que nos cinéastes s'intéressent à ces hommes. Il est mort pendant le tournage. Ça a été difficile pour moi de continuer mais j'ai voulu faire ce film. J'ai inséré des reconstitutions comme vous avez pu voir.

Question de la salle : Il avait une manière particulière de s'habiller...

Dans le film l'acteur qui joue Moustapha met son chapeau. Peut-être que dans cinq ou dix ans, ceux qui verront le film penseront que c'était vraiment lui qui jouait dans le film ! Le chapeau était sa marque de fabrique de fabrique, et tout son habillement d'ailleurs. Il était à la fois acteur et cinéaste. Il a mis en avant des musiciens mais il a mis en sourdine sa propre carrière de musicien. Pourtant, Alpha a dit que Moustapha et lui étaient presque au même niveau. Moustapha à hébergé Alpha quand il est arrivé aux Etats-Unis. Et quand ils sont rentrés, Moustapha n'a pas eu les musiciens qu'il fallait et a dévié. Il s'en plaignait toujours. Si vous écoutez des sonorités comme Lola Lola et Je m'en fous, vous voyez la rythmique qu'il donne à sa musique. Il avait appris la musique au Ghana avec des instruments rudimentaires. Il était batteur, guitariste ; il connaissait tous les instruments de musique. Il les avait tous dans son salon. De temps en temps, il chantait et jouait. Il a mis aussi en sourdine sa carrière de cinéaste. Le temps lui manquait beaucoup. Tous les jours, il disait à ses employés qu'il fallait aller vite. Et côté vêtements, oui, c'était un cow-boy.

Question de la salle : Au fond, a-t-il accepté de se livrer ?

Il a refusé à demi-mot : il a accepté de faire la première interview, il a accepté de faire la deuxième, il a accepté qu'on aille trouver quelques archives et il a commencé à ouvrir son coeur. Je peux dire qu'il a accepté. Mais, pour qu'on n'aille pas jusqu'au bout de ce que l'on voulait faire, il est parti. C'est un refus d'une certaine manière. Il a longtemps vécu au Ghana, au Burkina, aux Etats-Unis, au Canada et en Côte d'Ivoire… Tout ça ne peut pas être résumé dans un film, même en deux versions. Il faut un livre.

Question de la salle : Vous était-il insaisissable ?

Vous avez vu dans le film, c'est lui qui a défini son nom. On lui a demandé ce que voulait dire Laabli. Moi je savais mais je voulais que ça vienne de lui. Il a dit : "le vent, l'eau, c'est le tourbillon". Il va au-delà de juste l'insaisissable, il utilise des symboles, des images. Pour une fois, quelqu'un sait donner son nom. Son nom d'enfance est Dablé Célestin Moustapha.

Il a adopté le Burkina et est parti voir le chef des Gourmantchés  pour qu'il l'autorise à prendre l'identité Thiombiano. Il s'est donc appelé Thiombiano Moustapha. Vers 40 ans, il a dit à ses amis qu'il ne s'appelait plus seulement Moustapha mais aussi Laabli. Il n'y a pas de vraie traduction pour ce nom, mais on pourrait dire : "quelque chose qui bouge". C'est lui qui a prononcé lors du tournage "Laabli, l'insaisissable". Effectivement, il a été insaisissable pour moi, jusqu'au bout du film. Je n'ai pas pu le saisir et il y a des bouts d'ombre qui sont restés et qui resteront ; même dans le livre que je vais écrire, il y a des bouts d'ombre qui resteront parce qu'on ne peut pas le saisir.

Pour revenir à la culture gourmantché, il y a des gens qui sont dans la capacité de donner des noms. Quand un enfant naît, ou même avant sa naissance, on voit les circonstances dans lesquelles il est venu et on demande aux anciens de lui donner un nom. Tous les Gourmantchés ont un petit nom quelque part. A côté de mon nom chrétien, Luc, mon papa m'a donné un nom, c'est ce qui donne de la valeur. On croit à ça et je crois que c'est toute cette croyance là qui vous emmène à être ce que vous avez mis dans votre nom, c'est très important.

Question de la salle : Parlait-il de la mort ?

À la fin du film, je crois qu'il le dit quelque part : "Je ne me repose jamais parce que ceux qui se reposent sont partis." Il était infatigable, à son âge, 95 ans, il continuait à voyager, à avoir des projets, à monter au premier étage de sa radio pour faire des émissions. Je voulais un film à son gabarit, dynamique, bougeant… un film qui ne soit pas fait assis. La famille était coopérative mais nous n'avons que les archives télévisuelles où il est intervenu. Il y a eu un incendie dans sa maison et toutes les archives avaient été perdues. J'ai fait ce film en deux ans et demi ; on a commencé le tournage en 2019, il est mort en 2020 et il fallait aussi interviewer Alpha et les autres. Le film se termine comme ça alors que ce n'était pas dans le scénario de départ.

Question de la salle : Quelle était son origine ?

Je ne l'ai pas mis pour que lui-même se présente. Il a dit qu'il était sur une natte qui est d'origine gourmantché parce que le royaume gourmantché s'étend sur au moins 4 quatre ou cinq pays : le Niger (rive droite, quartier Alou Banda, il n'y a que des Gourmantché), il y en a au Togo, comme Moustapha, au Ghana et au Tchad. Le chef des Gourmantchés étend son pouvoir dans tous ses territoires. Il est né Laabli ; le chef des Laabli vient prendre son pouvoir chez les Gourmantchés. Il est parti chez le chef, vu qu'il était prince, pour dire qu'il allait prendre le nom Thiombiano. Sa maman venait de la Sainte famille Thiombiano. Il a donc pris le nom de sa maman. C'est connu et il l'a confirmé lui-même. J'ai préféré que ce soit son meilleur ami qui le dise à qui il a tout confié. C'est lui qui l'a aidé à refaire les documents de nationalité burkinabé ; quand il est rentré des Etats-Unis, il avait voulu faire installer au Togo certains projets ; il a tout tenté et tout avait été refusé. C'est au Burkina, sous Sankara, qu'il a pu commencer.

Question de la salle : Où pourrez-vous présenter votre film ?

Le film peut circuler en Côte d'ivoire, au Togo, au Bénin, au Niger où se trouva sa première femme. Je vais sous-titrer le film en anglais pour les pays anglophones et les Etats-Unis. Si j'arrive à avoir les archives que j'attends, j'espère que ça pourra agrémenter davantage le film. Sans doute passera-t-il aussi sur les chaînes qui l'ont coproduit : la RTB et la RTI. En dehors de ça, je ne sais pas si les salles de cinéma vont le prendre. J'aurais voulu, mais après mon expérience avec Koglweoko Land et autres films dérangeants, je doute que cela intéresse les salles de cinéma ; les publics ne sont pas accros aux documentaires.

Ce film fait pleurer mais fait rire aussi. Vous pouvez pleurer et rire en même temps parce qu'il dansait, à sa mort il dansait. C'est une scène que j'ai mis, sur les sons d'Alpha Blondy, Moustapha dansait. C'est un peu le genre d'images que je veux qu'on retienne de lui.

Question de la salle : Il a été souvent censuré. Comment l'a-t-il vécu ?

Il m'en a parlé dans la longue interview que j'ai eue avec lui sur la révolution. Il s'était réfugié à Bobo-Dioulasso. C'est lors d'une mission que Sankara l'a repéré et a demandé à ce que les militaires le prennent. Il a cru qu'il allait être emprisonné. Sankara l'a fait venir à son logement et a dit : "J'ai besoin de toi à Ouagadougou. Tu montes dans mon avion et tu rentres à Ouaga parce qu'on va faire des choses ensemble." C'est comme ça qu'ils se sont réconciliés et Moustapha est revenu à Ouaga. Sinon effectivement, il n'y a pas un régime avec lequel il n'ait pas eu de difficultés. Moustapha était d'esprit fonceur. Il avait toujours plusieurs plans : sa philosophie de vie était de ne pas se décourager. Il pensait que l'homme était assez intelligent pour trouver des solutions à tous les problèmes.

Il avait cette formule qu'il aimait : "La tête n'est pas faite pour porter des fardeaux, la tête elle est faite pour penser." Il disait cela aux femmes qui portaient de lourdes choses. Il allait à l'église, à la mosquée : il croyait à tout. Il avait un aspect pragmatique, américain, pas trop compliqué, mais en même temps un aspect mystique de croyance traditionnelle où il était un peu dans le superficiel. C'est ce mélange que j'ai trouvé en lui mais c'était un fonceur, je n'ai jamais senti un bout de découragement en lui. Chaque fois qu'il y avait une difficulté, il savait comment la contourner. On a voyagé ensemble à Fada et la route n'était pas praticable : il a directement appelé le ministre, l'insultant à coups de gros mots !

Olivier Barlet : Votre film est très chapitré, presque pédagogique, mais on découvre dans cet échange la relation forte que vous aviez avec ce personnage. Pourquoi n'avez-vous pas davantage creusé cette direction ?

On avait une relation filiale, c'était un père pour moi. Nous avons porté le cercueil comme si je faisais partie de la famille. Il a eu deux garçons et deux filles et moi j'étais le cinquième de la fratrie parce que j'ai pu pénétrer dans l'intimité de la famille. On a fait un montage où je ne devais pas dire un mot : je ne voulais pas prendre la main du cinéphile pour le guider. Quelqu'un a dit : "J'ai regardé les images, on vous voit, toi et lui, plaisanter, rigoler, tirailler…" Il y a des moments où on était en guerre ; au début, c'était conflictuel entre lui et moi. J'ai demandé à la caméra de filmer tout ça, me disant qu'il serait intéressant de mettre du personnel là-dedans parce que finalement c'est cette relation personnelle qui a mis le moteur en marche pour que le film se réalise. J'ai repris une petite narration au début mais j'ai voulu laisser le film se raconter lui-même, sans trop être présent parce que le film n'est pas sur moi, il est sur Moustapha. Pour son enterrement j'étais dans l'organisation et dans le tournage, j'avais deux caméras et ce sont mes deux rares caméras qui ont été autorisées à filmer ; l'enterrement était fait dans un cercle très restreint et dans l'intimité familiale. J'ai ces images pour les archives de la famille et pour le film. Sinon, j'aurais effectivement pu davantage inscrire le lien que j'avais avec lui et sa famille dans le film.

Olivier Barlet

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