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Une surprise chaque soir
entretien de Kidi Bebey avec Patrick Bebey
entretien
rédigé par Kidi Bebey
publié le 01/06/2002

Autre fils de Francis Bebey, Patrick Bebey est musicien : piano et claviers.

Qui était FB pour toi ?
Un père attentif à ses enfants, soucieux de leur donner une confiance sans faille en leurs moyens, mais aussi un grand artiste aux talents multiples.
En tant que musicien, comment le voyais-tu ?
Un instrumentiste doublé d'un chanteur qui avait la faculté de toujours pouvoir me surprendre.
Comment as-tu atterri dans une école de musique ? Est-ce lui qui t'y a inscrit ?
J'ai débuté la musique parce qu'il a cru détecter des aptitudes musicales chez ses enfants. Il nous a donc dit un jour : "puisque vous aimez le piano, vous allez prendre des cours". Les parents nous ont donc inscrits à un cours de piano dans le quartier que nous habitions.
Est-ce que la musique était aussi pour lui un moyen d'éduquer ses enfants ?
Eduquer... musicalement assurément. Et en nous orientant vers le piano, il nous évitait de "l'avoir sur le dos" en tant que référent pour l'instrument étudié ! Excellente stratégie à mon avis.
Comment as-tu vécu cette filiation ?
Avec une intensité extrême lors des cinq dernières années.
Tu t'es mis à la flûte pygmée...
Je trouve que l'instrument est fabuleux. D'une simplicité visuelle aux antipodes de la complexité technique nécessaire pour le maîtriser.
Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre quelques titres de son répertoire ?
Il lui arrivait de m'appeler et de me dire : "j'ai composé une chanson que tu pourrais interpréter peut-être mieux que moi-même". Il se trouve que certains titres me plaisaient beaucoup, alors...
Avait-il un instrument favori ?
Je pense qu'il en avait trois que je ne classe pas par ordre de préférence : la flûte pygmée, la sanza et la guitare.
Lors des répétitions, comment ça se passait ?
Il avait des idées précises que j'essayais dans un premier temps de comprendre. Il proposait beaucoup et imposait peu. Avec le temps nous répétions peu car la connivence du sang jouait beaucoup en notre faveur. Toute répétition digne de ce nom se terminait autour d'un bon plat confectionné par notre maman.
Comment travaillait-il ?
C'était un acharné du travail, toujours dans l'urgence par rapport à une idée qui surgissait dans son esprit. Le genre de personne qui pouvait se lever au milieu de la nuit pour travailler une mélodie qui avait surgi pendant son sommeil !
Avait-il une façon particulière de régler ses spectacles ?
Non. C'était chaque soir une surprise pour lui comme pour ses spectateurs.
Il avait une relation forte avec le Cameroun, que les Camerounais ne comprenaient pas, parce qu'il chantait son pays, mais s'y rendait peu.
Il a beaucoup souffert de cette incompréhension. Beaucoup de promoteurs l'avaient contacté pour organiser des concerts au Cameroun mais, malheureusement, cela n'a que trop rarement abouti.

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