Peut-on dire à un être humain : " tu n'es plus libre, tu redeviens esclave " ? Bonaparte l'a fait. Alors Ignace, charpentier nègre de la Guadeloupe, a pris les armes. Aujourd'hui, avec le recul de l'Histoire,
Sucre amer entend rouvrir le dossier de cet homme en imaginant un procès moderne en réhabilitation.
Film d'âme, car, au travers d'Ignace, ce film entend être le reflet de la Guadeloupe. Cet homme ordinaire devient, malgré lui, au fil des épreuves subies pour sauvegarder sa liberté, un héros, un symbole de tout un peuple.
D'une manière inattendue, son histoire éclaire celle de la France, par le biais d'événements occultés depuis des siècles et révèle des personnages, blancs et noirs, perdus dans un oubli collectif. Film de comédiens, car, avec une distribution qui donne leurs justes places aux professionnels antillais. C'est bien là un besoin vital, car "ne pas se voir c'est ne pas exister". Film de mémoire, enfin, au moment du 150ème anniversaire de l'Abolition, car un peuple qui s'intéresse à son Passé a forcément un Avenir.
Alors. Il faut tout dire pour que ça change.
De Christian Lara (Guadeloupe - 1998 - Fiction - 90')
Avec Jean-Michel Martial, Robert Liensol, Maria Verdi, Anne-Marie Philipe, Gabriel Gascon, Eric Vu-An, Marc Michel, Maka Kotto, Xavier Letourneur, Philippe Mourouvin
