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Pier Paolo Pasolini
Réalisateur/trice | Auteur-compositeur/trice | Acteur/trice | Scénariste
Pier Paolo Pasolini
© www.pasolini.net

Bologne 5 mars 1922-Rome 2 novembre 1975.

On m'a dit que j'ai trois idoles: le Christ, Marx et Freud.
Ce ne sont que des formules.
En fait, ma seule idole est la réalité.
Si j'ai choisi d'être cinéaste, en même temps qu'un écrivain,
c'est que plutôt que d'exprimer cette réalité par les symboles
que sont les mots, j'ai préféré le moyen d'expression qu'est
le cinéma, exprimer la réalité par la réalité.

PIER PAOLO PASOLINI


Né à Bologna en 1922, premier enfant d'un militaire (officier dans l'armée) Carlo Alberto Pasolini et de Susanna Colussi, sa femme, institutrice d'école de Casarsa della Delizia dans la region du Friuli, en Italie, Pier Paolo Pasolini passe son enfance dans beaucoup de villes du Nord de l'Italie. Il est à Conegliano (1927) à l'école primaire, et ensuite à Belluno (19259), où est né son frère Guido. Après, il est encore à Conegliano pour fréquenter le lycée, école qu'il continue à Cremona et Reggio Emilia (voir quelques photos de l'enfance de Pasolini)...

Je suis un homme
né dans une ville pleine d'arcades en 1922.
[...]
Quant à la poésie, j'ai commencé à sept ans:
mais je n'étais point précoce si non en volonté.
J'ai été un "poète de sept ans" -
comme Rimbaud - mais dans la vie seulement.

[Il Poeta delle Ceneri, publié par Enzo Siciliano, "Nuovi Argomenti" n. 67/68 (nouvelle série), Milano juillet/décembre 1980].

En 1936, Pier Paolo Pasolini revient avec sa famille à Bologna, où il va obtenir le baccalauréat au lycée "Galvani" et ensuite il commence ses études universitaires en Lettres et Philosophie: ses professeurs étaient Carlo Calcaterra et Roberto Longhi, qui sera son professeur d'Histoire de l'Art et ensuite ami et en plusieurs circonstances collaborateur et conseiller.

Il commence quelques diverses techniques de peintre et il produit - jusqu'en 1947 - des études et peint [on peut voir certains exemples de cette activité sur le site PASOLINI.NET dans la section "Pasolini pittore" (Pasolini peintre)]. A cette époque (entre 1937 et 1944) Pasolini avait plusieurs amis: son cousin Nico Naldini, Fabio et Silvana Mauri, Luciano Serra, Roberto Roversi, Francesco Leonetti, Giovanna Bemporad.

Avec Roversi, Serra et Leonetti, il créa, en 1942, la revue littéraire "Eredi" ("Héritages") et après "Il setaccio" ("Le tamis") avec Fabio Mauri et d'autres amis. Aussi à cette période il lit Shakespeare et les oeuvres poétiques de Pascoli et Leopardi jusqu'à Rimbaud et Attilio Bertolucci.

En 1943 la famille Pasolini réside à Casarsa (Versutta) à cause de la guerre et des nombreux bombardements sur les grandes villes. Sortent ses "Vilote" (sortes de chansons) et un livre de "Saggi", essais de Pasolini sur la mort.

A cette époque, avec Giovanna Bemporad, Pasolini prend des cours à Casarsa pour les jeunes fils et filles qui, à cause de la guerre, n'ont pas la chance de fréquenter régulièrement l'école.

Il part pour son service militaire durant une semaine (du 1er au 8 septembre du 1943) et qui terminera par l'armistice entre l'Italie et les alliés: Pasolini s'enfuit à pied vers Casarsa. Au mois de février du 1944 son frère Guido, engagé dans la division partisane "Osoppo" est tué à Porzûs par des partisans titoistes.


Je pleure encore, chaque fois que j'y pense,
mon frère Guido,
un partisan tué par d'autres partisans, communistes
(il été entré au Partito d'Azione, mais sur mon conseil;
il avait, lui, commencé la Résistence, comme communiste),
sur les hauteurs, maudites, d'une frontière
déboisée, aux basses collines grises, désolantes préalpes.
[Il Poeta delle Ceneri, publié par Enzo Siciliano, "Nuovi Argomenti" n. 67/68 (nouvelle série), Milano juillet/décembre 1980]


Les liens entre lui et sa mère et entre elle et le dialecte frioulane, son séjour à Casarsa pendant la guerre et ses expériences avec l'"Academiuta de lenga furlana" (l'"Académie de la langue frioulane"), fondée en 1944 pour les recherches et la diffusion de la culture frioulane, le poussa à exprimer un délicat et fantastique monde poétique, témoigné par nombreuses poèmes publiés sous le titre de "Poesie a Casarsa" (1941-43), et après réunis avec d'autres poèmes dans "La meglio gioventù" ("La meilleure jeunesse") en 1954 (on aura la refonte de ces poèmes en 1975, avec le titre "La nuova gioventù" ["La nouvelle jeunesse"]).

Le plus grand affaire de ma vie a été ma mère
[...]
En 42, dans une ville qui résume si bien mon pays
qu'on dirait presque un pays de songe, avec la grande poésie de
[l'impoétique,
le fourmillement des paysans et des petites industries,
une indéniable aisance,
bon vin, bonne table,
personnes bien et mal élévées, un peu vulgaires mais sensibles,
dans cette ville j'ai publié ma première plaquette en vers,
sous le titre, alors conformiste, de "Poèmes à Casarsa",
dédiée, par conformisme, à mon père,
qui l'a reçu au Kenya,
- il était prisonnier là-bas, victime ignare et passive
de la guerre fasciste.
Recevoir mon livre lui a fait, je le sais, un plaisir immense:
nous étions grands ennemis,
mais notre inimitié fasait partie du destin, se situait hors de nous.
Et comme signe de notre haine, signe inéluctable,
preuve pour une enquête scientifique qui ne se trompe pas,
- qui ne peut se tromper, -
ce livre à lui dédié
était écrit en dialecte du Frioul!
Le dialecte de ma mère!
[Il Poeta delle Ceneri, édité par Enzo Siciliano, "Nuovi Argomenti" n. 67/68 (nouvelle série), Milano juillet/décembre 1980].


En avril et en août du 1944 paraissent deux numéros du "Stroligut di cà da l'aga", comprenant d'écrits en dialecte de Casarsa. Dans cette année il commence à écrire les poèmes qui sortiront avec le titre de "L'usignolo della Chiesa cattolica" ("Le rossignol de l'Eglise catolique"). Il fait paraître aussi "I Diari" ("Les carnets").
En 1947, à Casarsa, Pasolini s'inscrit au Pci (Parti Communiste Italien): cette expérience aura un reflet sur les thèmes des ses oeuvres, les poèmes de "L'usignolo della Chiesa cattolica" (publié en 1958), le roman "Il sogno di una cosa" "Le rêve d'une chose" (publié en 1962), dedié sourtout aux luttes sociales des masses paysannes frioulanes. En ces ans il écrit aussi deux contes biographiques, "Atti impuri" et "Amado mio".

En 1947 Pasolini était aussi professeur dans une école à Valvasone. En 1949, après avoir été mis en examen pour un soupçon détournement de mineur, il est exclu du Pci et il perd aussi son emploi de professeur.

Pendant l'hiver du 1949 il quitte Casarsa avec sa mère et il va s'installer à Rome où tous les deux vivront dans un quartier pauvre. Pasolini travaille, gagnant son pain comme professeur d'école tant que correcteur d'épreuves et journaliste (collaborations avec "Il popolo di Roma", "La fiera letteraria", "Il mondo" etc.) ; sa mère fut obligée pour quelques temps de s'embaucher comme femme de ménage. Son père les rejoindra seulement en 1951.

Rome, il est fasciné par la vie du sous-prolétariat de la banlieue et il réinvente le language de ces gens dans le roman "Ragazzi di vita" ("Les ragazzi"), 1955, et "Una vita violenta" ("Une vie violente"), 1959. L'originalité stilistique et du language de ces romans vont mettre l'auteur à l'attention du monde intellectuel, mais lui procurent aussi des ennuis judiciaires: dénonciations seront déposées pour un présumé contenu pornographique des romans; il y aura toutefois acquittement judiciaire.
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Pauvre comme un chat du Colisée,
je vivais dans une bourgade faite de chaux
et de nuées de poussière, loin de la ville
et de la campagne, coincé tous les jours
dans un autobus branlant:
et chaque aller, chaque retour,

était un calvaire de sueur et d'angoisse.
De longues marches dans une chaude brume,
de longs crépuscules devant les feuillets

entassés sur la table, et les chemins de boue,
les murettes, les masures enduites de chauz
les murs nus, les rideaux en guise de porte...

[Le ceneri di Gramsci, Garzanti, Milano 1957].


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Dans ce temps il se lie d'amitié avec Attilio Bertolucci, Carlo Emilio Gadda et Toti Scialoja.
En 1951 Pasolini sera aussi critique culturel dans des transmissions par radio.

En 1952 il sera l'auteur d'une anthologie de la poésie dialectale italienne du 20ème siècle ("Poesia dialettale del Novecento"), tandis que en 1955 il publie le "Canzoniere italiano", recueil de chants populaires italiens avec un important essai d'introduction sur les aspects linguistiques et semantiques des textes de ces chants.

Entre-temps, avec Leonetti, Roversi, Angelo Romanò e Gianni Scalia - et après Franco Fortini - il publie une revue littéraire, "Officina" que sortira du mois de mai du 1955 jusqu'en 1959; il écrira aussi - jusqu'en 1959 - des critiques littéraires pour la revue "Il Punto".

En 1957 paraît "Le ceneri di Gramsci" ("Les cendres de Gramsci"), un livre de poèmes, qui connais un grand succès soit de la critique soit des lecteurs.

Il écrit aussi, entre 1957 et 1961, onze scénarios pour le cinéma: en 1953 pour Mario Soldati, le scénario de "La donna del fiume" ("La femme du fleuve"); pour Giorgio Bassani, en 1955, le scénario de "Il prigioniero della montagna" ("Le prisonnier de la montagne"); pour Federico Fellini, en 1956, sa collaboration est pour les dialogues des "Le notti di Cabiria" ("Les nuits de Cabiria"); pour Florestano Vancini, en 1960, il écrit le scénario de "La lunga notte del'43".

En 1960 il traduit en Italien l'"Orestiade" ("Orestie") d'Eschyle; il travaille aussi à son premier film: "Accattone", qui sera présenté en septembre du 1961 à la Biennale de Venezia (voir des images du film).
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En 1960 j'ai tourné mon premier film,
titre donné "Accattone".
Pourquoi je suis passé de la littérature au cinéma?
Parmi les questions prévisibles d'un entretien,
celle-ci est inévitable, et elle l'a été.
À chaque fois je répondais que c'était pour changer de technique,
que j'avais besoin d'une technique nouvelle pour dire une chose nouvelle,
ou, à l'inverse, que je disais sans cesse la même chose, et par conséquent
il me fallait changer de technique: selon les variantes de l'obsession.
[Il Poeta delle Ceneri, édité par Enzo Siciliano, "Nuovi Argomenti" n. 67/68 (nouvelle série), Milano juillet/décembre 1980].


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L'année suivante Pasolini tourne "Mamma Roma" avec Anna Magnani (voir des photogrammes du film): La première représentation à la Biennale de Venezia est suivie d'une dénonciation pour pornographie. En 1963 il tourne "La ricotta"(voir des photogrammes du film), épisode de "RoGoPaG où participent les metteurs en scène Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard et Ugo Gregoretti: le film sera dénoncié pour "outrage à la religion d'état".
En 1963 Pasolini présente aussi "La rabbia" ("La rage"), 1ère partie, un film composé par documents d'archives d'actualité.

En 1964 Pasolini présente à la Biennale de Venezia "Il Vangelo secondo Matteo" (L'Evangile selon Saint Matthieu"), tournée dans le Sud d'Italie (voir des photogrammes du film) après d'avoir vu des lieux "possibles" pour le tournage en Palestine (le matériel documentaire sera rassemblé dans "Sopralluoghi in Palestina per il Vangelo secondo Matteo").

Aussi en 1964 Pasolini tourne un documentaire (commenté par lui même - et par sa voix) sur la coutume des Italiens en thème d'amour, "Comizi d'amore".

Dès 1955 Pasolini avait fait la connaissance d'Elsa Morante et d'Alberto Moravia: maintenant, avec Moravia, il est directeur de la revue "Nuovi Argomenti"; entre nombreux articles il écrit "Uccellacci e uccellini", qui, modifié, deviendra un nouveau film, tourné en 1965 dans les environs de Rome, avec Totò e Ninetto Davoli (voir des images du film).

Pasolini, alité pour un mois par une maladie, en 1966 écrit six oeuvres dramatiques pour le théatre: "Orgia", "Porcile" (qui sera aussi un film, tourné en 1968-69 - voir des images du film) - publiées en 1968; "Calderón" (publiée en 1973); "Affabulazione", "Pilade", "Bestia da stile" (publiées posthumes en 1977).

Même en 1966 Pasolini tourne "La terra vista dalla luna" ("La terre vue de la lune"), épisode du film "Le streghe" ("Les sorcières"): les autres épisodes par Luchino Visconti, Mauro Bolognini et Vittorio De Sica. L'année suivante Pasolini tourne "Edipo re" ("Oedipe Roi"), de "Oedipe Roi" et "Oedipe à Colono" de Sophocle: le film est présenté à la Biennale de Venezia.

Le 1968 est l'année de la contestation des étudiants et du mouvement ouvrier: Pasolini prend une position critique envers les étudiants en déclarant que les agents de police sont les vrais "proletaires", pendant qu'eux - les étudiants - sont les fils de la bourgeoisie: ils sont donc les instruments du pouvoir. Il se brouille ainsi la gauche, qui à son tour ne ménage pas l'occasion d'ouvrir une querelle...

En 1968 Pasolini écrit pour "Nuovi Argomenti" le "Manifesto per un nuovo teatro".

Il tourne "La sequenza del fiore di carta" (épisode du film "Amore e rabbia" auquel participent aussi les metteurs en scène Carlo Lizzani, Bernardo Bertolucci, Jean-Luc Godard et Marco Bellocchio), "Appunti per un film sull'India", documentaire sur l'Inde produit par la Rai (Radiotélévision Italienne) et "Che cosa sono le nuvole?", avec Totò, Ninetto Davoli et la musique de Domenico Modugno.

Enfin, le 1968 est l'année de "Teorema" ("Théorème"), le livre et le film (voir des images du film). "Teorema" est dénoncé pour obscénité et il y aura le procès et tout de suite un verdit d'acquittement.
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[...]
tu verras un jour arriver un jeune homme
dans une belle maison
où le père, la mère, un fils et une fille,
vivent luxeusement, dans un état qui ne se critique pas lui-même
presque comme une totalité, la vie pure et simple;
il y a aussi une servante (de ces pays sous-prolétarisés);
arrive le jeune homme,
beau comme un américain,
et tout de suite, la première, la servante tombe amoureuse de lui,
et lève ses jupes. Il lui offre la douce
pesante fureur de son membre. Ensuite,
le fils tombe amoureux; ils dorment dans la chambre
du garçon, avec ce qui reste de l'enfance; et au fils également
il offre son membre de soie, plus adulte, plus puissante;
et ce don, toujours consentant et généreux,
car il est celui qui donne, il le fera à la mère,
adoratrice de ses vêtements, pantalon, tricot,
slip, abandonnés dans un cabanon,
par une chaude journée d'été, sur la côte tyrrhénienne;
et ce même don encore il le fera au père, s'instituant
père du père - car, avec l'ambiguité de la douceur maternelle,
il port aussi le nom de père -
à ce père réveillé à l'aube
par une douleur qui le coupe en deux,
au ventre, et qui découvre, en se levant pour aller à la salle de bains,
la muette beauté de ces quatre heures du matin
sous le soleil déjà brûlant... il découvrira l'amour
avec le même émerveillement
qui lui a fait découvrir le soleil
[...]
Mais ce même don du membre, pendant les heures
de la maladie du père - et avant de le faire au père -
il le fera à la fille de quatorze ans, amoureuse
de son père, et qui le découvre le jeune homme tout amour,
précisément à travers les yeux amoureux de son père. Puis
le jeune homme s'en va:
la route au bout de laquelle il disparaît
reste déserte pour toujours.
Et chacun, dans l'attente, dans le souvenir,
comme apôtre d'un Christ qui n'a pas subi la crucifixion
mais qui est perdu pour nous,
chacun doit vivre le même destin.
C'est un théorème:
et chaque destin individuel en est le corollaire.
[...]
[Il Poeta delle Ceneri, édité par Enzo Siciliano, "Nuovi Argomenti" n. 67/68 (nouvelle série), Milano juillet/décembre 1980].


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Après, en 1969, Pasolini travaille aux films "Porcile" ("Porcherie" - voir des images du film) et "Medea" ("Médée" - voir des images du
film), ce dernier avec Maria Callas. L'année suivante il fera un voyage en Afrique avec Maria Callas, Alberto Moravia et Dacia Maraini.
Encore en 1970 Pasolini tourne "Decameron" (Décaméron" - voir des
images du film, d'après "Decameron" par Giovanni Boccaccio: après la première représentation, le film est dénoncé pour obscénité. Il réalise aussi - entre 1970 et 1971 - le court métrage "Le mura di Sana'a" dans la ville de Sana'a en Yémen du Nord, film qui constitue un appel à l'Unesco pour la préservation d'un héritage culturel et architectural de ce Pays.

Du 1971 est la publication du dernier recueil de poèmes de Pasolini, "Trasumanar e organizzar". Les titres des ses précédents livres de poèmes sont: "La religione del mio tempo" ("La religion de mon temps", 1961) et "Poesia in forma di rosa " ("Poésie en forme de rose", 1964).
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Je suis une force du Passé.
À la tradition seule va mon amour.
Je viens des ruines, des églises,
des rétables, des bourgs
abandonnés sur les Appennins ou les Préalpes,
là où ont vécu mes frères.
J'erre sur la Tuscolane comme un fou,
sur l'Appienne comme un chien sans maître.
Ou je regarde les crépuscules, les matins
sur Rome, la Ciociaria, l'univers,
tels les premiers actes de l'Après-Histoire
auxquels j'assiste, par privilège d'état-civil,
du bord extrême d'un âge
enseveli. Monstrueux est l'homme né
des entrailles d'une femme morte.
Et moi, foetus adulte, plus moderne
que tous les modernes, je rôde
en quête de frères qui ne son plus
[Poesia in forma di rosa, Garzanti, Milano 1964].


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À partir de septembre 1971 Pasolini tourne en Angleterre "I racconti di Canterbury" (voir des images du film), d'après "The Canterbury Tales" di Geoffrey Chaucer.
En 1972 est publié son livre "Empirismo eretico", essais sur la langue et le cinéma.

Pour le journal "Corriere della Sera", en 1973 Pasolini commence à rédiger des articles de fond (la parution en livre sera du 1975, sous le titre de "Scritti corsari" [Écrits corsaires]): la critique pasolinienne est sourtout réservée à des aspects du coutume et de la vie politique italienne.

Avec Dacia Maraini Pasolini écrit le scénario du film "Il fiore delle Mille e una notte": le tournage aura lieu durant l'été et l'automne du 1973 en Yémen, Iran, Ethiopie et Népal. En 1975 Pasolini tourne son dernier film, "Salò o le centoventi giornate di Sodoma" (voir des images du film) avec la collaboration pour le scénario de Sergio Citti.

Pasolini, en 1975, était aussi en train de travailler au son dernier roman, resté malheureusement inachevé, "Petrolio" ("Petrole"); ce roman a été publié en 1992 par l'editeur Einaudi. Beaucop des écrits, pendant les années, ont ensuite été publiés et plusieurs d'autres sont encore des inédits.

La vie du poète se tranche tragiquement le 2 novembre 1975 lorsque Pier Paolo Pasolini est tué à Ostia, près de Rome: coupable de l'assassinat se déclare un jeune homme de dix-sept ans: Pino Pelosi. Le procès de 1ère degré a sanctionné Pelosi "en concours avec des autres auteurs inconnus". Mais aucune enquête n'a pas été poursuivi... Les juges d'Appel ont renversé la sentence en déclarant comme coupable seulement Pino Pelosi; la Cour de Cassation, enfin, a confirmé la sentence d'Appel. Les circonstances de la mort de Pasolini n'ont toujours pas été éclaircies: même la participation des "inconnus", l'absence du mobile du crime, la disparition de quelques objets du lieu du crime ont suggéré aux juges un supplément d'enquête...

Pasolini repose aujourd'hui dans le pays qu'il a beaucoup aimé, sourtout pendant son enfance et sa jeunesse: Casarsa della Delizia.


Pier Paolo Pasolini - La vie et l'oeuvre -
par Angela Molteni

Source : www.pasolini.net

Filmographie
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