Voilà un ambitieux festival qui se propose d'éclairer l'identité d'un cinéma arabe au dynamisme incarnant un avenir, non sans oublier d'y associer les images venues d'Afrique Noire et d'Asie, comme pour montrer la réalité d'un prolongement du regard visuel de l'Arabie vers les autres endroits du monde. Le Festival International du Cinéma de la Mer Rouge célèbre cette année sa deuxième édition. Il accueillera du 1er au 10 décembre 2022, à Djeddah, différents invités internationaux, y compris réalisateurs, producteurs et critiques, pour témoigner des moments saisissants d'un tournant historique pour le cinéma arabophone, particulièrement saoudien, avec un focus sur de jeunes talents dessinant les contours d'une culture de l'image dans un Royaume conscient des enjeux sociétaux et du désir d'expression de sa jeunesse.
Le 7eme Art va prendre ses marques (ou ses droits) sur les rives de la Mer Rouge, en Arabie Saoudite, pour la deuxième édition du Red Sea Intenational Film Festival, organisé dans le sillage de l'ouverture bienvenue des salles de cinéma dans le royaume. Dans les salles noires, des films d'une diversité culturelle et artistique importante, allant des nouveautés au rétrospectif "célébrant les maîtres du cinéma", non sans oublier les découvertes promises au public de nouvelles voix d'expressions cinématographiques de l'Arabie et d'autres régions du monde.
La sélection officielle s'en révèle d'elle-même : les opus viennent à la fois du monde arable, de l'Afrique et de l'Asie. Dans les chiffres, sont au programme 131 longs et courts-métrages venant de 61 pays, avec 41 langues, dont 34 seront des premières mondiales et 17, des premières arabes et 47 autres, des premières MENA.
What's Love Got to Do with, écrit par Jemina Khan, réalisé par Shekhar Kapur (produit par StudioCanal et Working Title), sera le film d'ouverture le 1er décembre 2022 ; tandis que le film de clôture, projeté en Première Mondiale, sera Valley Road, long-métrage du réalisateur saoudien Khaled Fahd.
Seront aussi présentées les plus distinguées "réalisations créatives" des cinéastes dans les sections Red Sea Future et Shorts Competition. Un ensemble de 26 courts-métrages et 15 longs-métrages réalisés l'année dernière par des Arabes, des Africains et des Asiatiques permettront de faire découvrir le talent créatif de ces derniers. Les lauréats de ces compétitions seront désignés le 8 décembre par des jurys.
Une fenêtre sera ouverte pour mettre en lumière les jeunes qui sont aujourd'hui à la base de la culture cinématographique saoudienne ; par conséquent, le public festivalier mondial présent à Djeddah découvrira 7 nouveaux longs-métrages (dont Go to Do with) et 18 courts-métrages saoudiens.
D'autres sections telles que Coup de Cœur du Festival ; Nouveau Cinéma Saoudien, Nouveau Cinéma Mer Rouge, etc. viendront enrichir la programmation déjà rythmée par Compétition, Galas, Tapis Rouge, Projections en plein air et Présentations Spéciales.
De quoi réjouir le Directeur du Red Sea International Film Festival, M. Mohammed Al Turki, qui y voit l'existence d'une "plateforme unique et puissante pour célébrer le cinéma, connecter les cultures et élargir nos horizons" ; un moment du cinéma résumé cette année autour de l'expression "FILM IS EVERTHING", pour désigner un "évènement audacieux, cinématographique, progressif et culturel".
Le jury officiel de la compétition longs-métrages de cette deuxième édition sera présidé par le triple Oscarisé Oliver Stone, réalisateur, producteur et scénariste, connu pour les succès Scarface, The Doors, Wall Street, JFK, entre autres. Quinze (15) longs-métrages seront en compétition pour les Yurs Awards, "lancés pour reconnaitre et célébrer l'audace et l'innovation dans le cinéma". Selon le communiqué du Red Sea Festival, ce jury, composé de cinéastes de renom et de professionnels de l'industrie cinématographique mondiale, "recherchera des œuvres qui célèbrent l'art de la narration ainsi que des projets qui repoussent les limites du cinéma…pour capturer de nouveaux thèmes, cultures et perspectives".
Le Festival International du Film de la Mer Rouge (dans sa traduction française) n'est pas qu'ouverture-fermeture de rideaux pendant une dizaine de jours. Il est aussi, dans ce temps heureux du cinéma, le lieu géographique des talents qui se bousculent ‘'de manière courtoise'' - permettez l'expression - au portillon de la créativité, sous le regard des producteurs venus, eux aussi, dans une posture d'offre d'accompagnement et d'accomplissement de projets.
D'où l'appellation RED SEA SOUK. "Le marché de quatre jours, peut-on lire dans le communiqué en date du 27 octobre 2022, offrira un programme chargé d'évènements organisés pour favoriser la co-production, la distribution internationale et de nouvelles opportunités commerciales". Ainsi, les festivaliers pourront avoir un accès facile à la nouvelle scène saoudienne dynamique, au marché du monde arabe à travers des sessions de présentation, de rencontres, de projections, de discussions…
Pour cette édition 2022, plus de 350 distributeurs, producteurs, acheteurs, financiers, sociétés de ventes, représentants de festivals et commissaires sont attendus en vue d'échanger autour de projets.
Bassirou NIANG
