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Clôture de la 28ème édition du festival du cinéma méditerranéen de Tétouan
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 13/03/2023
Amina Barakat, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
Amina Barakat, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
CLOUS DE GIROFLE ET OEILLETS (CLOVES & CARNATIONS), le Grand Prix Tamouda 2023 à Tétouan
CLOUS DE GIROFLE ET OEILLETS (CLOVES & CARNATIONS), le Grand Prix Tamouda 2023 à Tétouan

Le soir du 10 Mars, le festival du cinéma méditerranéen de Tétouan - qui avait débuté le 03 mars 2023 - a baissé les rideaux. Le verdict est donc tombé, annonçant les titres des films qui ont séduit l'ensemble des deux jurys. Le choix a été difficile, vu la qualité des œuvres présentés lors de la compétition officielle. Signalons que les douze films en lice portent la signature de grands réalisateurs de renommée internationale et tous ont été produits en 2022.

Le jury des longs métrages est composé du réalisateur turc Zeki Demirkubuz (Président), accompagné de Anna Ycobalzeta, Hala Khalil, Nada Azhari Gillon et Valerio Carando. Il ont décerné le grand prix Tamouda de la ville de Tétouan au film Clous de girofle et œillets (Cloves & Carnations, réalisé par Bekir Bulbul venu tout droit de la Turquie.



Le prix Azzedine Meddour pour la 1ère œuvre revient à Alam ("Drapeau", en arabe), réalisé par le Palestinien Firas Khoury. C'est une coproduction franco-tunisienne-palestinienne-qatari et émiratie. Si ce film a décroché ce prix décerné par le jury, l'avis du public et de certains journalistes et critiques était autrement. Il n'était certainement pas le coup de cœur de tout le monde, parce qu'il n'a rien ajouté de nouveau à tout ce qu'a été dit et fait pour la cause palestinienne.

Le prix Mohamed Reggab (Prix spécial du jury) est revenu au film Lit de rivière, 1er long métrage du réalisateur libanais Bassem Brèche, après une longue expérience des courts métrages. Le film a pu retenir l'attention du jury et la sympathie du public, par la sensibilité avec laquelle le réalisateur a traité un problème social assez répandu non seulement dans le monde arabe mais partout : il s'agit de la souffrance des femmes seules.



Le prix de scénario est revenu au film Endroit sûr présenté sous les couleurs de la Croatie signé par le réalisateur Juraj Lérotic, lui-même héros du film. Son rôle lui a également valu le prix d'interprétation masculine. un homme énigmatique qui se déteste et cherche à se suicider par n'importe quel moyen, occasionnant une instabilité au sein de la famille qui lutte pour le sauver et garder sa sérénité. La chute du film était violente et résume le coté sombre de l'ensemble des mouvements filmiques.

Quant au prix d'interprétation féminine il est revenu à Jalila Talemsi pour son rôle dans Poissons rouges de Abdessalam Kelai. La talentueuse actrice marocaine incarne le rôle d'une femme battante qui tient à mener une vie décente, après sa sortie de prison, une femme qui préfère vivre avec dignité au lieu de céder aux avances du contremaitre de la ferme dans laquelle elle bosse. Jalila mérite amplement ce prix.



La cerise sur le gâteau est le prix Mustapha Mesnaoui de la Critique, décerné à Upon entry, coréalisé par les Espagnols Juan Sébastien Vasquez et Alejandro Rojas. C'est un très beau film dont l'action se déroule à la douane américaine, avec un couple qui veut aller aux États-Unis, l'eldorado terrestre. Dans ce film, c'est l'image qui parle. Les expressions des visages du couple traduisent le calvaire vécu à la douane, les tortures psychiques qu'ils ont subies de la part de la sécurité américaine. Le cauchemar qui narre de longues heures de souffrance. La phrase "Bienvenue aux Etats Unis" apparaît dès lors comme le top du mépris de l'humain.

Outre la qualité des films nominés, un autre succès est à porter au crédit du festival : tous les ateliers ont été bien encadrés par des professionnels [dont Nadia Meflah, notre collègue, NDLR] (parmi les nouveautés de cette édition) qui ont accompli leurs tâches comme il se doit. Les participants ont pu avoir leur dose d'amour pour ce métier et amplement être sensibilisés sur le cinéma, les clés de la réussite et les avancées obtenues.
Le festival a, une fois de plus, réussi à faire de cette 28ème édition un rendez-vous à la hauteur des attentes de ses invités. À la rubrique des hommages, l'actrice égyptienne Ghada Adel était au bord des larmes, en entendant les éloges que le comité d'organisation lui a réservées. Pour l'occasion, le comédien marocain Mohamed El Jem, très attendu, a été accueilli sur la scène de la fête, aux côtés de l'actrice, par une avalanche d'applaudissements qui vont droit au cœur. Le pari est donc gagné, en espérant que la 29ème édition sera encore mieux.

Amina Barakat

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