Le Mobile Film Festival tient sa deuxième édition panafricaine en ligne du 3 au 31 mai. La cérémonie de remise des prix est prévue le 8 juin 2023 au cinéma Renaissance de Rabat, au Maroc. Bruno Smadja, fondateur et directeur de ce festival, aborde avec Africiné les objectifs, l'évolution, les défis et les perspectives de cet événement qui ambitionne de s'étendre sur tout le continent africain.
Africiné Créé en 2005, le Mobile Film Festival tient sa deuxième édition en Afrique. Parlez-nous brièvement de l'évolution de cet événement depuis sa première édition en Afrique.
Bruno Smadja : Le Mobile Film Festival est né il y a 18 ans en France avec l'envie de découvrir et d'accompagner de jeunes réalisateurs en leur proposant le challenge de faire un film d'une minute avec la caméra la plus démocratique : le mobile.
En 2015, l'événement est devenu international. Des éditions internationales sont dès lors organisées en partenariat avec les Nations Unies autour de thématiques engagées sur le climat, les droits humains ou le women's empowerment.
En 2020/2021, nous avons organisé la première édition panafricaine qui a rencontré un beau succès. Cette année, c'est la 2e édition panafricaine dans le cadre de Rabat, capitale africaine de la culture.
Pour cette édition en cours, nous avons reçu 886 films de 40 pays et nous présentons en ligne la sélection officielle composée de 54 films de 21 pays.
Tous les films de la sélection officielle sont visibles sur internet et les réseaux sociaux tels que youtube, facebook, instagram, etc.
Le jury présidé par Gad Elmaleh remettra 9 prix accompagnés de 46.000 $ de bourses d'aide à la production.
Africiné : Qu'est-ce qui fait la richesse et l'originalité de l'édition 2023 en Afrique ?
Bruno Smadja : La richesse de cette 2e édition panafricaine est caractérisée par la diversité et l'engagement des films qui abordent des thèmes tels que le climat, le women's empowerment ou la migration. Il y a aussi la multiplicité des genres comme la comédie, le thriller et bien d'autres.
Africiné : En 18 ans d'existence, le festival a-t-il atteint ses objectifs initiaux ?
Bruno Smadja : Nous pouvons considérer avoir atteint nos objectifs avec déjà deux longs métrages réalisés par des lauréats, mais aussi des réalisateurs lauréats dont l'un était qualifié aux Oscars 2023, un autre est lauréat de Sundance Asia et bien d'autres belles histoires humaines.
Chaque année, une nouvelle cohorte de talents est mise en valeur et de nouveaux objectifs sont à atteindre.
Africiné : Quels sont aujourd'hui les défis du Mobile Film Festival en Afrique et dans le monde ?
Bruno Smadja : Les défis à venir sont d'étendre le festival sur l'ensemble du continent en recevant davantage de films.
L'autre défi important est d'installer le festival dans des pays africains qui souhaiteraient organiser des éditions nationales.
Nous sommes prêts à les accompagner à la découverte des talents de leur pays.
Africiné : Quelles exigences ou perspectives pour Mobile Film Festival à l'ère de l'intelligence artificielle (I.A.) ?
Bruno Smadja : La question de l'IA est un sujet crucial dans l'industrie du cinéma.
Toutefois, du fait de notre format et du profil des créateurs que nous accueillons, nous sommes moins directement impactés.
Propos recueillis par Charles Ayetan (Togo)
