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La parole aux Égyptiennes invitées à Khouribga : Marwa El Sharkawy
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 29/10/2023
Marwa EL SHARKAWY, réalisatrice et scénariste égyptienne
Marwa EL SHARKAWY, réalisatrice et scénariste égyptienne
Amina BARAKAT, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
Amina BARAKAT, Rédactrice (Rabat) à AFRICINÉ MAGAZINE
La réalisatrice égyptienne Marwa El Sharkawy recevant le Prix Paulin Vieyra 2023, au Festival de Khouribga, des mains de Ardjouma Soma, ancien Délégué Général du FESPACO
La réalisatrice égyptienne Marwa El Sharkawy recevant le Prix Paulin Vieyra 2023, au Festival de Khouribga, des mains de Ardjouma Soma, ancien Délégué Général du FESPACO
Scène de tournage du film DEAR WARD
Scène de tournage du film DEAR WARD
Scène de tournage du film DEAR WARD
Scène de tournage du film DEAR WARD
La cinéaste Marwa El Sharkawy présentant son film, à Khouribga 2023
La cinéaste Marwa El Sharkawy présentant son film, à Khouribga 2023
Le public à la présentation du film DEAR WARD de Marwa El Sharkawy, à Khouribga 2023
Le public à la présentation du film DEAR WARD de Marwa El Sharkawy, à Khouribga 2023
Projection du film DEAR WARD, à l'Opéra d'Alexandrie, le 27 mai 2023
Projection du film DEAR WARD, à l'Opéra d'Alexandrie, le 27 mai 2023
"Ikinji's Stories" (2023), le nouveau documentaire de Marwa EL SHARKAWY
"Ikinji's Stories" (2023), le nouveau documentaire de Marwa EL SHARKAWY

Elles sont comblées d'être invitées au festival des cinémas africains qui s'est déroulé à Khouribga, du 6 au 13 Mai 2023. L'évènement a été créé en 1977 par le doyen des critiques marocains, le regretté Nour Eddine Sail (inspiré par le Tunisien feu Tahar Chériaa, fondateur du festival de Carthage, Tunis en 1966). Ce festival marocain est finalement devenu annuel.
La ville de Khouribga est loin d'être une région touristique. Elle est très connue par la production du phosphate en premier lieu puis les cinémas africains. Cet art anime la ville et la débarrasse de la poussière de phosphate. La cité est devenue un rendez-vous annuel incontournable et un carrefour de rencontre des professionnels du cinéma africain par excellence. Vu l'importance de cette messe et le grand nombre des participants, les médias sont heureux d'avoir autant de matières à exploiter.

À cette occasion, une rencontre avec deux dames de cinéma s'est déroulée dans ce cadre. Il s'agit d'Azza Al Houssaini et Marwa Al Cherkawi, deux artistes égyptiennes conviées à prendre part à cette 23ème édition.

Pour en savoir plus sur la femme en tant que professionnelle du cinéma, le magazine Africiné s'est entretenu avec Azza El Hosseiny.

Marwa EL SHARKAWY est une réalisatrice, scénariste, directrice de la photo et productrice. La jeune Égyptienne a réalisé le court métrage fiction Dear Ward (2022). Ce film a remporté le Prix de Bronze au 12ème Luxor African Film Festival - LAFF 2023 (Louxor, Egypte). Marwa annonce un nouveau film, To Daniel (À Daniel), bientôt.

Marwa El Sharkawy a été parmi les femmes invitées au festival de Khouribga, accompagnée de son court métrage intitulé Azizati Ward (Dear Ward). Elle a remporté le prix Paulin Vieyra de la Critique Africaine, à cette 23ème édition qui marque les 46 ans du festival de Khouribga. La jeune réalisatrice a plusieurs courts métrages à son effectif. Citons : Le pays de l'or (4 mins, 2017), Rêves oubliés (un documentaire qui traite la maladie de l'insuffisance rénale) et autres films…

Cette réalisatrice ambitieuse a travaillé en tant qu'assistante à la réalisation. En 2012 elle a réalisé un doc sur la ville de Damiette dans le delta du Nil, primé au festival de Ras Albir en Egypte, prix du meilleur montage , Une femme à la fenêtre, prix du meilleur film documentaire au festival Youssef Chahine édition 2019. Marwa a une nette préférence pour le cinéma documentaire. Elle aime le travail de terrain et surtout rencontrer des gens de différentes nationalités. La cause féminine est aussi une priorité pour elle.
Présente à la remise des prix de la 23ème édition du festival du cinéma africaine j'ai profité de l'occasion pour faire une interview express. Toute comblée et excitée que son court métrage Azizati Ward soit primé, elle répond à mes questions.

Que représente pour toi cette consécration dans ce grand festival où la compétition a été très serrée ?

Je ne peux qu'être heureuse de cette participation, encore mieux d'être parmi ce beau monde et grands professionnels du 7ème art. Recevoir un prix, c'est une motivation qui m'incite à mieux faire et continuer mes recherches dans le but d'améliorer mon travail et réussir mes projets auxquels je tiens beaucoup.

Est-ce que vous avez réussi à vous faire une place dans ces milieux plutôt masculins ?

Je pense que oui, la preuve c'est que mes œuvres ont à chaque fois été primés. Donc je confirme que la femme a certainement pu se faire une place prestigieuse aux côtés de ses collègues hommes. Elle a aussi démontré qu'elle est capable d'assumer le choix de se mettre derrière la camera et de surmonter les problèmes et le défi d'être femme et réalisatrice.

En tant que réalisatrice, est-ce que selon vous les professionnelles (femmes) ont pu surmonter les problèmes qui entravent la fabrication d'un film ?

Sans aucun doute. D'ailleurs, cela se voit avec la tendance de femmes qui choisissent ce métier, pour dire leur MOT et parler des tabous, alors que tout le monde a honte d'en parler ou de l'exposer. C'est le cas de Azizati Ward dans lequel je traite le problème de la circoncision génitale chez les fillettes et les conséquences néfastes sur leur physique et psychisme. D'ailleurs, c'est une mutilation condamnée par les organisations des droits humains et les associations féminines qui luttent contre cette pratique .

Toutes les réalisatrices font des efforts pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent au niveau du travail. On assiste actuellement à une présence féminine dans tous les pays arabes, même en Arabie Saoudite. Je trouve cela magnifique !

Est-ce que vous croyez à un cinéma au féminin ?

Oui parce que la femme est plus proche et crédible, quand elle traite un sujet qui concerne sa condition. Et généralement, elle sait de quoi elle parle. Elle est sensible à tout ce qui touche son genre.

Quels sont les problèmes les plus épineux dans ce métier ?

Je cite la liberté d'expression dans le traitement des sujets considérés comme une ligne rouge à ne pas dépasser, qu'elle soit politique ou religieuse …Mais avec le temps cela commence à s'atténuer pour donner la parole à celles qui souhaitent s'exprimer sur de tels sujets. C'est un pas en avant !

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