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Coup d'envoi de la 29ème édition du festival du cinéma méditerranéen de Tétouan
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 21/04/2024
Le récent court métrage de Faouzi Bensaïdi
Le récent court métrage de Faouzi Bensaïdi

Fidèle à son rendez-vous, le festival du cinéma méditerranéen de Tétouan, nous revient une nouvelle fois, comme à l'accoutumé, avec un programme très riche en matière filmique et culturelle, des rencontres autour des thèmes à caractère cinématographique. C'est le soir du 27 avril 2024 que cette 29ème édition lèvera son rideau.

L'ouverture du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan (FICMT - Cinémed, Maroc) offrira un large choix de films au nombre de 12 longs et 4 courts métrages, choisis parmi 350 productions qui ont déposé leur demande de candidature, dans l'espoir de de se faire remarquer et gagner un des prestigieux prix de cette belle fête annuelle qui s'achèvera le 4 Mai 2024.

Le public va se régaler avec ces 12 films en lice représentant plusieurs pays des deux rives méditerranéennes, dont le pays hôte le Maroc. Il y a aussi la France, l'Espagne, l'Italie, la Palestine, l'Egypte, la Tunisie ….. Ceux qui auront le prestige de séduire le jury et le public seront primés et récompensés par les prix crées par les organisateurs.

Le jury de la compétition officielle des longs métrages de fiction et documentaires, de cette édition exceptionnelle sera présidé par le Palestinien Elia Suleiman. Réalisateur de renommée internationale, il est connu pour son chef d'œuvre Intervention divine, applaudi et primé par le prestigieux festival de Cannes en 2002. Il a aussi été distingué par le premier prix au festival de Venise en 1996 pour son film Chronique d'une disparition.
Les membres de ce jury sont Guslagie Malanda (actrice française), Silvia Scola (scénariste et metteuse en scène italienne), Radu Mihaileanu (réalisateur et scénariste roumain), Simone Bitton (réalisatrice franco-marocaine).

Quant au jury critique Mustapha Mesnaoui, ont répondu présents aux festivités : la journaliste tunisienne Chadia Khoudair, le critique marocain Rachid Naim et le critique espagnol Francisco Grinan.

Hommage mérité à Elia Suleiman et Faouzi Bensaïdi, deux grands cinéastes

Le choix de Elia Suleiman comme président de Jury est un beau geste qui rend hommage à la Palestine. Ce pays continue à souffrir depuis près de 74 ans, sous le regard indifférent d'une grande partie du monde. En ce moment, l'extermination d'un peuple et particulièrement des Ghazaouis (les habitants de Gaza) revient au devant de la scène.
Nommer un réalisateur à la taille de Elia Suleiman par les organisateurs est un symbole de solidarité et reconnaissance d'un pays qui a fait preuve d'une résistance inédite. Il y a une persistance du patrimoine culturel et artistique palestinien comme gage à la fermeté, face aux agressions, malgré toutes les contraintes qu'elle subit chaque jour.



Le programme de cette année inclut un invité talentueux qui sait manier ses outils cinématographiques, pour pondre de belles oeuvres : long ou court métrage. Il s'agit du réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi a pu séduire plusieurs jurys de festivals, au niveau national et international. Il a a su se forger une place privilégiée dans le cercle cinématographique mondial.
L'intégralité de ses films sera projetée au public tétouanais et fans de ce réalisateur. La liste comprend 9 films : 3 courts et 6 longs métrages dont Mille Mois, What a Wonderful World, Mort à vendre, Volubilis….

Cette édition verra aussi la projection du long métrage Le silence du violon, nouveau film du réalisateur marocain Saad Chraibi, un habitué des lieux.

Les ateliers de Tétouan

Le volet des ateliers de Tétouan sera présent pour la 2ème fois au festival, dans le but de soutenir les longs métrages et documentaires en chantier, présentés par les jeunes artistes méditerranéens. 12 projets ont été sélectionnées par des professionnels du cinéma ;
Ils passeront devant un jury composé par la journaliste et scénariste marocaine Bahaa Trabelsi, le producteur allemand Christoph Thoke, la réalisatrice égyptienne Kamla Abu Zekri et l'expert italien en cinéma Antonio Pezzuto.

Cette compétition se présente en tant que vitrine des plus beaux et récents films, dans le bassin méditerranéen ; une brochette de films représentants des pays, qui partagent le principe de la tolérance, la paix, la diversité culturelle et bien d'autres choses spécifiques aux méditerranéens. C'est aussi une manière de participer à la diffusion du cinéma des pays des deux rives ; en plus de rendre la vie active à cette ville riveraine, connue par sa passion et son intérêt aux arts plastiques et à la musique Marco-espagnole, symbole du rapprochement des deux peuples par cet art.

Un festival qui impose sa marque

Ce festival est un rendez-vous incontournable, inscrit dans le registre des événements phares au Maroc. Il est très attendu par les professionnels du cinéma et les cinéphiles amateurs du 7ème art. Cette rencontre annuelle, si belle au niveau de la qualité et la quantité, atteint les cîmes désormais. Elle a enregistré la participation de plusieurs personnalités de renommée mondiale, telles que le grand réalisateur égyptien Youssef Chahine, la réalisatrice française Agnès Varda, l'Italien Giusippi Tornatore, l'actrice anglaise Jane Birkin, l'immense acteur égyptien Farid Chawki, le réalisateur marocain Daoud Oulad Sayed, la réalisatrice palestinienne Mai Masri, l'actrice syrienne Mouna Wassif, le réalisateur tunisien Ridha Béhi, le Marocain Jilali farhati et beaucoup d'autres noms ……..
L'écran du cinéma Avinida a aussi vu défiler de nombreux films, qui ont laissé une trace brillante dans l'histoire du cinéma internationale.



Signalons qu'Ahmed Hosni, le président du festival de cinéma méditerranéen de Tétouan et son homologue Azzedine Gourirane directeur de la Fondation du Festival du cinéma africain de Khouribga (le FICAK) se sont alliés par le biais d'une convention signée entre leurs deux festivals. C'est dans le but de renforcer des liens financiers et logistique et le développement de la programmation des activités culturelles et artistiques similaires pour contribuer à l'échange des expériences et parvenir à une coordination efficace dans le but de relever le défi, d'être au niveau de l'organisation de ces festivités qui marquent un rayonnement de l'essor culturel et artistique national.

Pour clore, je reviens sur l'origine de cette rencontre. Au début, c'était le noyau d'un groupe de cinéphiles qui a donné naissance en 1985 à un groupe sympa baptisé "Les amis du cinéma". Tous formés au sein des ciné-clubs, ces amoureux du 7ème art ont veillé à donner un sens à un rêve qui est passé par plusieurs étapes. Le festival a vécu des hauts et des bas certes, néanmoins il a résisté, pour arriver à ce résultat. C'est une histoire d'amour entre les cinéphiles et le cinéma qui va droit au succès et l'épanouissement. Ce parcours a conduit à la fondation du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan (FICMT). Il s'est imposé dans le paysage artistique et culturel national.

par : Amina BARAKAT

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