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Festival de Cannes 2021 : l'affiche africaine
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 07/07/2021
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
"Feathers", de Omar El Zohairy - Égypte
"Feathers", de Omar El Zohairy - Égypte

Quels films du continent africain seront présentés sur la Croisettte cette année ? Retour sur la sélection d'une édition singulière.

Le Festival de Cannes s'est ouvert le 06 juillet 2021 dans une atmosphère qui fait écho au plaisir palpable de tous les cinéphiles du monde entier de retrouver les salles obscures. Le réalisateur américain Spike Lee, dont les origines camerounaises ont été récemment célébrées, est le président du jury de cette 74e édition. On y retrouve, entre autres, l'acteur franco-algérien Tahar Rahim et la cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop qui a présenté Atlantique en 2019 sur la Croisette. Son film est reparti avec le Grand prix.

Pour ce festival post-pandémie après une édition annulée, deux films africains sont en lice pour la Palme d'Or : Haut et fort de Nabil Ayouch qui représente le Maroc et Lingui du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Le premier parle d'une jeunesse qui se forge et se libère grâce à la musique, le deuxième de femmes en lutte.



Dans la section Un Certain Regard, c'est une coproduction entre Haïti, la France et le Bénin qui concourt. Freda de Géssica Généus évoque le dilemme d'une famille à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, face à la violence. Un sujet d'autant plus d'actualité que le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné par un commando au palais présidentiel dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

En Séances spéciales, la sélection officielle du Festival propose la dernière œuvre du plus Algérien des cinéastes brésiliens, Karim Aïnouz. Dans Marinheiro das Montanhas (Le Marin des montagnes), le réalisateur a filmé son retour aux sources, en Algérie, sur les terres de son père. A Cannes Classics, les cinéphiles retrouveront Bal Poussière (1989), un classique du cinéma ivoirien signé Henri Duparc. Tout comme le documentaire du cinéaste haïtien Raoul Peck, Lumumba, la mort du prophète (1990) consacré à Patrice Lumumba, l'homme politique congolais qui a mené l'actuelle République démocratique du Congo (RDC) à l'indépendance avant d'être assassiné.
Cette année, le Festival de Cannes a inauguré une nouvelle section baptisée Cinéma et climat. On y retrouve un documentaire signé Aïssa Maïga, Marcher sur l'eau, qui évoque cette ressource rare au Niger.



Outre la sélection officielle, la Semaine de la critique, l'une des sections parallèles du Festival de Cannes, présente en compétition un film de l'Egyptien Omar El Zohairy. Feathers est une autre histoire d'émancipation féminine. Toujours dans la compétition, La Femme du fossoyeur (The Gravedigger's Wife) de Khadar Ayderus Ahmed s'intéresse à une famille djiboutienne que la maladie va bousculer. Une Histoire d'amour et de désir de la réalisatrice franco-tunisienne Leyla Bouzid est le film de clôture de la Semaine de la Critique.

A la Quinzaine des réalisateurs, l'autre section parallèle, on retrouve Neptune Frost signé par l'Américain Saul Williams et Anisia Uzeyman, réalisatrice d'origine rwandaise. Le film, tourné dans le pays de cette dernière, est "l'histoire d'amour musicale entre un.e hacker africain.e et un mineur de coltan en fuite". Toujours à la Quinzaine, la célèbre chanteuse béninoise Angélique Kidjo est à l'affiche du long métrage français Entre les vagues d'Anaïs Volpé aux côtés de Déborah Lukumuena et de Souheila Yacoub.

L'ACID, l'association de cinéastes engagés qui milite pour la pluralité sur les écrans de cinéma, a sélectionné pour sa programmation cannoise 2021 Aya de Simon Coulibaly Gillard. Le long métrage évoque l'érosion côtière en Côte d'Ivoire.

La cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, dont le film L'Homme qui a vendu sa peau représentait son pays à la dernière édition des Oscars, est également présente sur la Croisette. Elle est membre du jury Courts métrages et Cinéfondation, à l'instar du réalisateur, producteur et scénariste égyptien Sameh Alaa. Il a signé I am Afraid to Forget your Face (J'ai peur d'oublier ton visage) qui a remporté la Palme d'or lors de l'édition spéciale du Festival de Cannes 2020.

Quant à la réalisatrice franco-algérienne Mounia Meddour, elle se retrouve jurée à Un Certain Regard. Deux ans plus tôt, elle avait présenté Papicha, en 2019, à cette section du Festival de Cannes.

Falila Gbadamassi, correspondante spéciale

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