AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
25 019 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
11ème festival du cinéma africain de Khouribga (Maroc)
Le cinéma africain rayonne
critique
rédigé par Noureddine Mhakkak
publié le 12/07/2009
Noureddine Mhakkak
Noureddine Mhakkak
Sembène Ousmane
Sembène Ousmane
Le cinéaste Daoud Aoulad Syad (chemise blanche) et le critique Noureddine Mhakkak (costume noir) à Khouribga 2008
Le cinéaste Daoud Aoulad Syad (chemise blanche) et le critique Noureddine Mhakkak (costume noir) à Khouribga 2008
Où vas-tu Moshé ? (Finemachiyamoché)
Où vas-tu Moshé ? (Finemachiyamoché)
Le Cuisinier du président (Tabbakh El-Rayes طباخ الريس)
Le Cuisinier du président (Tabbakh El-Rayes طباخ الريس)
Moumen Smihi
Moumen Smihi
Khouribga 2008
Khouribga 2008

Qui dit cinéma dit en premier lieu la vie qui se reflète en image. Et qui dit un festival dit aussi une fête où cette vie peut se représenter avec beaucoup de charme et beaucoup de lumière. C'est pour cela qu'on peut dire à haute voix que chaque festival de cinéma est une occasion de voir et de revoir les images lumineuses de la vie.
Depuis un certain temps, la ville de Khouribga, cette belle ville marocaine, s'intéresse (avec un cœur ouvert) au cinéma, et en premier lieu au cinéma africain. Ce cinéma qui ne peut qu'être un miroir vivant qui nous donne une représentation visuelle de la vie globale de l'Afrique.

L'association du festival du cinéma de Khouribga fête cette année sa onzième édition. Elle a pu offrir à tous ceux qui aiment la vie, des moments agréables pour voir du vrai cinéma, le cinéma qui fait éloge de la vie et de l'amour, et bien sûr de la tolérance.
Durant cette édition qui s'est déroulée entre le 19 et 26 juillet 2008 il y avait des bons films à voir. Comme d'habitude, le programme est très riche.

Commençons d'abord par le film d'ouverture : Moolaadé du grand réalisateur africain Sembène Ousmane (Sénégal), qui défend la liberté des femmes et surtout des jeunes filles contre les anciennes traductions qui se montrent ici à travers l'acte de purification (l'excision). Un chef d'œuvre du cinéma africain à voir.

Les films de la compétition

Faro, la reine des eaux de Salif Traoré (Mali) parle des problèmes d'un homme en cherchant son identité avec toutes ses forces, puisqu'il ne connaît pas son vrai père. Cela le perturbe profondément dans sa vie et pour son avenir avec la femme qu'il a choisi comme une épouse.
Djanta de Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso) aborde l'histoire d'une jeune femme qui a décidé de vivre sa propre liberté dans un monde clos par ses traditions.
Quant à Il va pleuvoir sur Conakry de Cheikh Fantamady Camara (Guinée), il traite lui aussi l'envie d'un homme qui préfère déterminer sa propre vie que de continuer le chemin tracé par son père dans une société patriarcale.
Hassan Ben Jelloun (Maroc) porte au cinéma la migration clandestine des juifs marocains au début des années 1960 avec Où vas-tu Moshé ?.
L'appel des arènes de Cheikh Ndiaye (Sénégal) raconte l'histoire le destin de deux jeunes hommes venant de milieux tout à fait différents.
Africa Paradis de Sylvestre Amoussou (Bénin) nous fait rêver d'une Afrique supérieure et très puissante par rapport aux autres continents dans un futur bien imaginé.
Rome plutôt que vous, de Tariq Teguia (Algérie) parle de la situation de l'Algérie à travers la vision de deux jeunes Algérois, Zina et Kamel.

Nouri Bouzid (Tunisie) nous montre le parcours d'un personnage à travers sa destinée qui évolue de la danse vers l' intégriste dans Making off.
Tartina City de Issa Serge Coelo (Tchad) suit le parcours d'un journaliste dans les terribles prisons souterraines.
Bamako de Abderrahmane Sissako (Mauritanie) aborde la destinée d'une chanteuse et de son mari chômeur.
Mon nom est Tsotsi de Gavin Hood (Afrique du sud) suit un jeune homme vivant dans un présent plein de haine et qui n'a pas pu dépasser son dur passé d'orphelin.
La vie d'un policier véreux est le sujet du film Le chaos de Youssef Chahine et Khaled Youssef (Egypte).
Dans Le cuisinier du président de Said Hamed (Egybte), un simple citoyen va rencontrer par hasard le président de la république qui apprécie fort ses mets.
En attendant Pasolini de Daoud Aoulad Syad (Maroc) traite des problèmes des figurants de cinéma.
Munyurangabo de Lee Isaac Chung (Etats-Unis), qui se déroule au Rwanda, porte sur l'amitié qui va dépasser les épreuves du passé terrible.
À travers le parcours d'Antoine Kolosoy dit "Papa Wendo", On the rumba river de Jacques Sarasin (R.D. Congo) nous donne une vision sur la rumba congolaise.

Progrès artistique remarquable

Ces films abordent les problèmes sociaux de ce continent, parlent de ses traditions anciennes et donnent une vision générale mais bien précise de son regard vers l'avenir ainsi que ses ambitions de développement.
En effet, ces films nous montrent le niveau de ce cinéma africain qui connaît un progrès artistique remarquable, soit au niveau des thèmes traités soit quant à la maîtrise des techniques cinématographiques.
C'est pour cela que presque tous ces films ont été honorés par le Jury.

Ces prix qui sont attribués ainsi :
1- Le grand prix du festival "Ousmane Sembène" pour le film Il va pleuvoir sur Conakry du réalisateur guinéen Cheikh Fantamady Camara.
2- prix du jury, pour le film Tartina City du réalisateur tchadien Issa Serge Coelo.
3- Le prix de la cinéphilie marocaine "Don Quichotte" pour le film En attendant Pasolini du réalisateur Daoud Aoulad Sayed.
4- Le prix du meilleur scénario, pour le film En attendant Pasolini du réalisateur Daoud Aoulad Sayed.
5-Le prix du meilleur montage, pour le film Making Of du réalisateur tunisien Nouri Bouzid.
6-Le prix de la meilleure image, pour le film Où vas-tu Moshé ? du réalisateur marocain Hassan Benjelloun.
7- Le prix de la meilleure interprétation féminine est attribué à l'actrice Sandra Soubeiga, pour son rôle dans le film Djanta du réalisateur Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso).
8- Le prix de la meilleure interprétation masculine a été décernée à l'acteur égyptien Khalid Zaki pour son rôle dans Le cuisinier du Président par Said Hamed.

Trois films ont particulièrement ému le jury qui les a couronné par des prix honorables : Le Chaos de Youssef Chahine et Khalid Youssef (Egypte), Tsotsi de Gavin Hood (Afrique du Sud), et Bamako d'Abderrahmane Sissako (Mauritanie).
En outre, un hommage a été rendu à deux grands cinéastes arabes : le Marocain Moumen Smihi, et l'Égyptien feu Atef Tayeb.

Ainsi le cinéma a pu prendre son vrai temps dans ce célèbre festival.

Noureddine Mhakkak

Films liés
Artistes liés
événements liés