AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
25 094 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Lyon aux rythmes et lumières du Festival Cinémas du Sud
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 29/03/2024
L'actrice et réalisatrice libanaise Nadine LABAKI, Marraine du festival 2024
L'actrice et réalisatrice libanaise Nadine LABAKI, Marraine du festival 2024
Farida HAMAK (Co-Directrice Artistique du Festival)
Farida HAMAK (Co-Directrice Artistique du Festival)
Abdellah Zerguine (Co-Directeur Artistique du Festival)
Abdellah Zerguine (Co-Directeur Artistique du Festival)

Les cinémas d'Afrique, notamment du Maghreb, et du Moyen-Orient sont au cœur de la 24e édition du Festival Cinémas du Sud du 10 au 13 avril 2024 dans la ville de Lyon, en France. Cet événement cinématographique se déroulera notamment à l'Institut Lumière, et le 14 avril au cinéma Le Zola à Villeurbanne.

Véritable fête du septième art, le Festival Cinémas du Sud de Lyon s'annonce particulièrement belle avec la réalisatrice et actrice libanaise Nadine Labaki comme marraine de la 24ème édition. A l'ouverture, le public sera embarqué en Egypte lors de la projection, en avant-première, du Retour en Alexandrie de Tamer Ruggli. Un premier long-métrage incarné par un duo d'actrices exceptionnelles, à savoir, Nadine Labaki, marraine de l'édition, et Fanny Ardant, réunies pour la première fois à l'écran, pour un tandem mère-fille.



Selon Abdellah Zerguine, directeur artistique (avec Farida Hamak), "l'édition 2024 est un véritable coup de projecteur sur le cinéma du Maghreb et du Moyen-Orient d'aujourd'hui" avec des "films lumineux" d'Algérie au Yémen, en passant par plusieurs pays : Egypte, Maroc, Tunisie, Liban, Palestine, Kurdistan et Syrie.
Avec l'avant-première de Retour en Alexandrie, ce sera le quatrième long-métrage présenté au festival dans lequel joue la marraine Nadine Labaki. En effet, lors des précédentes éditions, le public lyonnais avait pu découvrir les pépites libanaises Balle perdue de Georges Hachem (2012), 1982 de Oualid Mouaness (2020) et Costa brava Lebanon de Mounia Akl (2022).

2024 projecteurs sur Nadine Labaki

Réalisatrice, scénariste et actrice libanaise, Nadine Labaki, décroche en 1998, pour son court-métrage de fin d'études 11 rue Pasteur, le Prix du meilleur court métrage à la Biennale du cinéma arabe à l'Institut du monde arabe ! S'ensuivent trois long métrages devenus cultes : Caramel (2007), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. Avec le film Et maintenant, on va où ? (2011), elle décroche le Prix du public au Festival international du film de Toronto. Son troisième long-métrage Capharnaüm (2018) acclamé par la Croisette décroche le Prix du jury au Festival de Cannes.



L'événement cette année convoque tout aussi l'histoire que l'actualité marquée par un contexte de conflits internationaux ; d'où l'urgence "de défendre le mélange des cultures". Un vœu cher à la direction artistique qui centre cette édition "sur le cinéma comme langage universel qui contribue de façon constructive aux questionnements qui traversent le monde arabe contemporain" avec pour objectif de susciter des débats avec le public.

La sélection officielle 2024

- Retour en Alexandrie, premier long-métrage de Tamer Ruggli (Egypte) Avant-première
Né en Suisse, d'origine égyptienne, Tamer Ruggli, signe un premier film lumineux et prometteur en s'inspirant des femmes qui l'ont marqué dans son enfance, dont sa propre mère, jouée par Fanny Ardant et qui représente selon le cinéaste, "les femmes égyptiennes aux côtés de qui il a grandi, avec une grande classe et une élégance intemporelle". Nadine Labaki (marraine du festival), interprète la fille de Fanny Ardant, un tandem mère-fille envoûtant. Le film est un voyage temporel accompagné en douceur par des classiques de la chanson arabophone, et une douce esthétique pastel, mise en valeur par la photographie de Thomas Hartmeier et les superbes paysages égyptiens.

- Dirty, Difficult, Dangerous, de Wissam Charaf (Liban)
Signé du cinéaste-journaliste Wissam Charaf, ce film a décroché le prix Europa Cinemas lors de la Mostra de Venise 2022. Le public aura la chance de découvrir au casting de long-métrage puissant, l'actrice Clara Couturet, qui figure dans la liste des révélations des Césars 2024. Ce bijou raconte l'histoire d'amour entre un réfugié syrien et une domestique éthiopienne dans un Liban en crise. Un récit poétique, comme un conte, imaginé par le réalisateur libanais Wissam Charaf.

- Un été à Boujad, réalisé par Omar Mouldouira (Maroc)
Premier long-métrage du cinéaste Omar Mouldouira, Un été à Boujad narre une immigration à l'envers : l'histoire d'une famille marocaine, quittant la France dans les années 80 pour rentrer au Maroc. Un portrait dépeint à travers le regard de Karim, 13 ans, qui accepte d'accompagner son père dans ce pays qu'il connaît à peine, et qui va essayer d'y trouver sa place. C'est cette première œuvre puissante que l'équipe du festival a choisi de présenter lors d'une séance spéciale dédiée aux élèves de toute l'agglomération lyonnaise.

- Six pieds sur Terre, de Karim Bensalah (Algérie) Avant-première
Récompensé dans nombreux festivals internationaux pour ses courts métrages "Les heures blanches" et "Le secret de Fatima", le cinéaste-acteur algérien Karim Bensalah présentera en avant-première le long-métrage Six pieds sur Terre (sortie en salles prévu le 19 juin 2024, en France). Inspiré de faits réels, le film est né d'une rencontre avec un homme : celle d'un fils de diplomate qui s'est retrouvé sans papier, du jour au lendemain. Dans l'espoir de régulariser sa situation, celui-ci se résout à travailler temporairement pour des pompes funèbres musulmanes. Véritable parcours initiatique d'un jeune homme qui apprend à devenir vivant grâce aux morts.

- Les Dupes - Al makhdououn - المخدوعون, de Tewfik Saleh (Syrie)
en présence du critique de cinéma et écrivain tunisien Khemaies Khayati
L'histoire se passe dans les années 50 où trois Palestiniens cherchent à immigrer clandestinement au Koweït. Un récit adapté de la nouvelle de l'écrivain Ghassan Kanafani, Des Hommes dans le soleil. Refusant les interdits que la censure égyptienne lui a imposée, Tewfik Saleh s'est installé en Irak et a tourné ce film en Syrie. Passeur de talent, enseignant la réalisation aux jeunes cinéastes, Tewfik Saleh a porté́ à un niveau jamais égalé, l'adaptation cinématographique des plus grands romans de la littérature arabe.

- Goodnight Soldier, de Hiner Saleem (Kurdistan irakien)
Récompensé en 2003 à la Mostra de Venise pour son film Vodka Lemonau, puis sélectionné en 2005 et 2013 au Festival de Cannes, programmé à la Berlinale en 2007, Goodnight Soldier est signé du réalisateur kurde Hiner Saleem. Il filme avec insolence et humour une passion entravée, où deux jeunes issus de familles rivales concluent un mariage qui ne sera pas consommé. Le réalisateur questionne la place de la femme dans des sociétés dominées par le patriarcat.



- The Teacher - الأستاذ, de Farah Nabulsi (Palestine)
Pour ce film, qui avait fait sa première au Festival international du film de Toronto 2023, la réalisatrice, Farah Nabulsi a remporté le Prix spécial du jury et le Prix du Meilleur Acteur à Red Sea 2023 (Festival international du film de la Mer Rouge, Djeddah).
Basem est professeur d'anglais dans un lycée et mentor pour adolescents, tandis que sa propre vie de famille se désintègre. Il s'efforce de concilier son engagement risqué dans la résistance politique avec la possibilité d'une nouvelle relation avec Lisa, une bénévole, et le soutien affectif qu'il apporte à l'un de ses élèves, Adam.
Tourné en grande partie à Gaza, (comme le souligne Bassirou Niang), ville actuellement sous les bombes, le film narre un récit émouvant et puissant, inspiré d'événements réels. Le critique sénégalais salue un long métrage qui est "un long chant laudatif mué en appel à l'endurance face à une souffrance portée par une injustice alliée à l'indifférence".

- L'Ile du Pardon, Ridha Béhi (Tunisie)
Réalisé par le cinéaste-producteur tunisien Ridha Béhi, ce film met en scène le personnage d'Andréa, un écrivain tunisien d'origine sicilienne qui rentre disperser les cendres de sa mère sur l'île de Djerba, où il a grandi. L'actrice italienne d'origine tunisienne, Claudia Cardinale, marque sa participation dans ce film qui met la lumière sur la question de la cohabitation entre les différentes communautés dans la Tunisie des années 50.



- Les Lueurs d'Aden, de Amr Gamal (Yémen)
Très rare film yéménite à sortir dans les salles françaises, ce film nous plonge dans la vie quotidienne des habitants dont le pays est dévasté depuis plus de huit ans par une guerre civile.
Un film courageux qui ose aborder un sujet tabou : l'interruption volontaire de grossesse. Amr Gamal signe une fiction réussie et sans manichéisme sur l'avortement au Yémen.

Charles Ayetan

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés